•    LILLIAN AXE

     La mélodie du bonheur 

    Joyeux pourvoyeur d’un hard-rock mélodique de magnifique niveau, Lillian Axe a été la victime d’un environnement commercial inadapté et inefficace. Plusieurs années durant, le groupe s’est trouvé emprisonné et empoisonné par des labels qui n’ont jamais misé sur lui. Unique rescapé du line-up d’origine, Steve Blaze continue pourtant de voir le côté positif des choses. On ne peut que l’encourager car le dernier album du quintet XI: The Days Before Tomorrow mérite assurément le détour. [Entretien avec Steve Blaze (guitare) par Philippe Saintes - Photos : DR]

    Lillian Axe

    Votre dernier album en date propose un hard-rock assez enlevé, mais aussi mélodiquement soigné. Tu crois au pouvoir de l’attrait mélodique ?

    Absolument. Je m’intéresse à énormément de genres musicaux, j’aime la musique classique et je pense qu’une bonne chanson est avant tout une chanson qui dispose d’une bonne base mélodique. Une mélodie subtile peut  toucher une personne au plus profond de son âme et susciter des émotions particulières. 

    Cela se ressent immédiatement en t’écoutant que tu passes beaucoup de temps à travailler tes lyrics.

    C’est capital pour moi. La vie de tous les jours influence mon comportement et ma façon d’écrire. Le fait d’avoir un garçon de deux ans m’a amené à composer « My Apologies » tandis que « Bow Your Head » relate la souffrance d’un jeune enfant atteint par une maladie de la peau très rare. Un fait authentique. Cela dit, l’habillage sonore est aussi important. Je suis à la fois attiré par la mélodie et le mouvement dynamique. En fait, je crois en un équilibre adroit entre tout cela. 

    Quelles sont les éléments qui te rendent fiers de ce disque ?

    L’album est très consistant sur le plan des compositions et de l’énergie. Il vous promène dans une chevauchée fantastique. Les performances de Brian (Jones, chant) et du groupe sont exceptionnelles. La basse et la batterie sont puissantes. J’adore également la tonalité de la guitare acoustique. Rob Hovey, notre ingénieur-son sait comment s’y prendre pour vraiment faire ressortir le grain de son naturel dans les amplis. Et puis, je suis également très fier d’entendre la voix de mon fils sur le titre caché de l’album.

    Brian C. Jones est donc votre nouveau chanteur. Comment l’as-tu déniché ?

    Brian était un fan et un ami du groupe depuis de nombreuses années. Je savais qu’il était un très bon guitariste mais je n’ai jamais soupçonné ses talents de chanteur. Il m’a appelé pour passer une audition lorsqu’il a appris que le poste était vacant. Nous avons collaboré ensemble pendant six mois avant de l'embaucher officiellement. Il m’a aussi été recommandé par des amis communs.

    Mes titres favoris de l’album sont «Death Comes Tomorrow», «Take The Bullet» et  «Gather Up The Snow». De sacrés morceaux. Que peux-tu en dire ?

     « Death Comes Tomorow » raconte les luttes d’un homme seul dans notre société qui affrontent les éléments naturels et les obstacles diaboliques en tentant de découvrir sa vraie nature et ses origines. Cette histoire pourrait se dérouler dans le passé, à l’époque de Conan le Barbare ou à l’heure actuelle dans notre société industrielle. Pour ce titre, je me suis inspiré du livre de Robert Howard et du film Légendes d’Automne.

    « Take the Bullet » est un hommage aux soldats américains qui défendent notre pays dans le monde entier. Ceux qui luttent pour la défense des valeurs démocratiques et la justice méritent le respect. Je me suis lié d’amitié avec des personnes qui servent dans l’armée, ces gars-là forment une véritable confraternité.   

    « Gather Up the Snow » est sur la façon de chérir chaque moment de notre vie sur cette planète. Aimez votre voisin, profitez de chaque seconde avec votre famille et remerciez Dieu pour le cadeau de la vie qu’il vous a offert.

    Steve Blaze

    Malgré les nombreux changements de personnel tu as toujours souhaité continuer à travailler sous le nom de Lillian Axe.

    J’ai gardé le nom Lillian Axe parce que c’est une marque de fabrique. Même si plusieurs musiciens sont partis, l'image du groupe est restée la même. Sam (Poitvent, guitare rythmique) et Ken (Koudelka, batterie) sont avec nous depuis 12 ans maintenant. Eric (Morris, basse) nous a rejoint il y a six ans. Et puis, je compose la majorité des chansons, il y a donc une certaine homogénéité. Lorsqu’un membre s’en va, je veille à ce que le remplaçant respecte les principes de Lillian Axe pour garder une cohésion.

    The Days Before Tomorrow a été produit par Sylvia Massy, qui a collaboré jadis avec les Red Hot, Tools ou System of a Down. Qu’a t-elle apporté à l’album ? 

    Sylvia Massey et son équipe ont compris la philosophie de Lilian Axe. Elle s’est montrée très attentive à la spontanéité du groupe. Nous ne sommes pas du genre à noyer nos disques d’effets technologiques ni à passer quinze mois en studio. Sylvia a réussi à faire ressortir la puissance, l’émotion et le sens profond des morceaux que nous avons enregistré. L’auditeur sera vraiment absorbé par chaque instant du CD.

     On se souvient que tu as joué avec le mythique groupe Angel. Aujourd’hui Frank Di Mino (chant) semble avoir définitivement tourné la page.

    J’ai été fan de ce groupe lorsque j’étais adolescent. Ce fut donc un honneur de remplacer en son temps Punky Meadows. J’adore vraiment ces types. Frank à été très déçu par l’évolution du business musical qui s’est détérioré au cours des dernières années. Je le comprends car nous manquions cruellement de support. Je pense que nous aurions dû réenregistrer les classiques d’Angel avec le dernier line-up et ensuite travailler sur de nouvelles chansons. Malheureusement je n’ai pas réussi à convaincre Frank sur ce point. Angel a hiberné depuis. Il n’y a pour l’instant rien de concret. Je suis prêt à rejoindre cette formation si l’occasion se présente. C’est un groupe culte composé de musiciens formidables. Angel a été en avance sur son époque mais n’a malheureusement pas récolté le succès mérité.  

    Que retiens-tu de l’évolution de la musique depuis les années ’80 ?

    A l’époque les gens  appréciaient la musique à sa juste valeur et les fans soutenaient les groupes comme jamais. Ils étaient nombreux aux concerts.  Il suffit de comparer les chiffres d’audience et de ventes d’albums. Ensuite, la crises est arrivée, les labels ont empoisonné les groupes et a la cupidité a triomphé. La musique est aujourd’hui devenue une sorte de compétition au détriment de l’émotion. Les ‘80s ont été une période d'expansion, avec sans cesses de nouveaux genres. La chute a été terrible.

    On signalera au passage que Lillian Axe a paraphé un contrat avec AFM.

    Nous avons été contacté par ce label grâce à notre publiciste Chip Ruggieri, qui travaille avec nous depuis 18 ans maintenant. C’est le meilleur !  

    Vos projets immédiats ?

    Nous espérons jouer prochainement en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Lillian Axe devrait  être à l’affiche de plusieurs festivals comme le Firefest, en Angleterre.  Les dates seront bientôt postées sur notre site.  

    Lillian Axe2

     

    LILLIAN AXE - XI: The Days Before Tomorrow   

    AFM Records 

    www.lillianaxe.com  

     


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  •  FIONA 

     Unplugged & Unbroken

    Grande dame du hard FM dans les années’80, Fiona s’est remise au travail l’an dernier après une pause carrière dans le domaine de la musique. En février, l’Irlandaise du New Jersey a traversé l’Atlantique pour donner une série de concerts acoustiques gratuits en Allemagne, à l’invitation de la franchise Hard Rock Café. Accompagnée des guitaristes Tommy Denander et Vic Heart, la chanteuse a interprété de majestueuse façon quelques uns de ses classiques comme l’excellent « Talk to Me », le puissant « Heart of Fire » et le touchant « Over Now » ainsi que trois  morceaux du nouvel album Unbroken (« Loved Along the Way » « I’Ve Realesed You » et « Broken »). Un concert authentique et naturel, à l’image de l’artiste en somme. [Entretien avec Fiona par Philippe Saintes - Photos : Ph. S.]

      Fiona affiche Cologne

    A quoi doit-on ce retour sur scène, après une si longue absence ?

    J’ai surtout chanté ces dernières années chez moi dans le New Jersey pour des actions  caritatives. Je me suis complètement distancée de l’industrie du disque. Et puis, mon amie Robin Beck m’a appelée. Elle m’a demandée quand je comptais chanter à nouveau. Je lui ai répondu que je n’en savais rien. Elle avait déjà une idée en tête. Sans Robin et son mari James Christian (chanteur de House of Lords), je n’aurai probablement pas enregistré le CD ni joué ce soir à Cologne. Ce sont des musiciens professionnels. Ils ont l’habitude des tournées et connaissent parfaitement le public AOR. J’ai suivi leurs conseils et je ne le regrette pas un instant. James Christian et moi avons composé les chansons qui ont servi de base pour l’album.

    Quel a été le feed-back des médias et des fans ?

    La réaction a été fantastique. J’ai vraiment été étonnée par l’enthousiasme généré par ce CD. Le magazine Classic Rock a écrit que l’on trouvait sur l’album quelques uns des meilleurs titres de l’année 2011. je ne m’attendais pas du  tout à de telles réactions. C’est vraiment une fierté. Je suis à la fois surprise et contente.

    Fiona Live at Cologne

    Quel est le bilan de cette mini-tournée Unplugged en Allemagne en compagnie de Tommy Denander et Vic Heart ?

    J’ai vécu une belle expérience. Le concert de Cologne a été meilleur. La première soirée à Munich a constitué une sorte de répétition. Nous avons effectué quelques changements après cela et cela a beaucoup mieux fonctionné. J’aurais aimé jouer davantage de concert car Tommy, Vic et moi commencions vraiment à nous connaître. J’adore la vie d’artiste et j’aime voyager mais sur cette petite tournée, se résumait à chanter, dormir, prendre le train et chanter à nouveau

    Tes fans européens pourront déjà te revoir cet automne pour un show « électrique » cette fois.

    Oui, lors du Firefest, un festival qui aura lieu au mois d’octobre, en Angleterre. Robin Beck jouera le samedi et moi le dimanche. On se partagera le même groupe d’accompagnement : James Christian à la basse, Tommy Denander et Garrett Wall (Track Dogs) aux guitares, BJ Zampa (House of Lords) à la batterie et Allesandro Del Veccio aux claviers. Robin viendra sans doute nous rejoindre sur scène pour interpréter le morceau « This Heart » qui figure d'ailleurs sur l'album.

    J’effectuerai aussi une date pour le fun au Japon au mois d’avril. On va peut-être remonter dans un bus de tournée comme au bon vieux temps (rires). L’année 2012 s’annonce vraiment excitante.

    Fiona Live at Cologne

    Tu as aussi créé ton propre label, « Life of the Moon ».

    Je ne sais pas si on peut appeler cela vraiment un label. C’est juste une petite structure. Je l’ai baptisé  Life of the Moon en hommage à Jani Lane, le chanteur de Warrant récemment décédé. C’est quelqu’un que j’appréciais beaucoup. J’ai interprété le morceau "Life of the Moon" sur Squeeze mon 4è album. On ne s’était plus revu depuis de nombreuses années mais lorsque j’ai appris son décès, cela a été un choc. Il était comme un jeune superhéros pour moi. J’étais la compagne de Beau Hill, le producteur de Warrant, lorsque ce groupe a signé son premier contrat. Ce label, je l’ai vraiment créé en la mémoire de Jani. 

    Quel est le meilleur souvenir de ta carrière de chanteuse ?

    Probablement la tournée avec Brian Adams lorsque celui-ci dominait les charts. J’ai aussi d’excellents souvenirs des concerts donnés au Ritz de New York ou au Stone Pony (New Jersey), deux salles dans lesquelles mes artistes préférés s’étaient produits. Chanter à mon tour dans ces endroits mythiques a vraiment été l’un des points culminants de ma carrière. Comme le concert de ce soir d’ailleurs. Le Hard-Rock café de Cologne, c’est aussi un moment sympa.

    Y a-t-il des artistes qui t’ont donné l’envie de faire ce métier ?

    Oh, il y en a pas mal! Steve Perry (ex-Journey) a été une grande influence pour moi, de même que  Lou Gramm (Foreigner) et Steven Tyler (Aerosmith). Chez les filles, Ann Wilson (Heart), Pat Benatar et Stevie Nicks ont été déterminantes pour moi.  Je me rappelle de l'excitation que j’ai eu en découvrant la pochette de Bella Donna, le premier album solo de Stevie, avec les fameuses boots. Comme tous les gens que j'ai cité, elle a beaucoup de personnalité.  

      

    Fiona Live at Cologne

     

    Ne regrettes-tu pas d’une certaine façon les « Golden eighties », l’âge d’or du Glam et du Hard FM ?

    Non je ne pense pas. J’ai mûri sur le plan personnel et musicalement mais ma vision des choses est restée la même. Ces dernières années je me suis surtout consacrée à ma vie de famille, à mes enfants. Aujourd’hui, la situation est un peu différente avec la sortie de l’album. J’adore entendre à la radio des morceaux de Hair Metal. Je me rappelle avoir vu au cinéma, le film Rock Star avec Marc Wahlberg. J’avais alors quarante ans mais je me suis reconnue dans ce film. Tu vois, mon esprit continue à penser comme si j’avais 25 ans. C'est finalement ce que l'on ressent à l'intérieur. J’adore toujours les ‘80s.

    Quels sont tes futurs projets ?

    J’espère avoir un nouveau bébé. Ce serait un miracle (rires). Sinon, je vis au jour le jour. Demain, il y a le concert à Berlin. Et puis, en octobre le Firefest. Peut-être un concert en Oklahoma. Ce n’est pas encore certain. Tout se passe très vite pour l’instant. J’ai un mari et des enfants à la maison qui commencent à s’inquiéter (rires). Quand vous êtes à la tête d’une famille, tout votre monde s’en trouve bouleversé. Elle vous rappelle l’ordre des priorités. 

     

    http://www.fionarock.com/  

     


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  • VINYL TATTOO

    Divine Idylle

    Lorsque Frank Di Mino, le chanteur du mythique groupe Angel rencontre Oz Fox, le guitariste de Stryper, roi du rock rédempteur, il y a de quoi crier au miracle. Ajoutez à ce divin duo le batteur de Great White, Derrick Pontier ainsi que  le bassiste JP Michaels (Tom Petty,  Joan Jett, The Pretenders) et vous obtenez une formation originale baptisée Vinyl Tattoo qui joue sur scène des standards du hard rock. Alors supergroupe ou super cover band ? Peu importe l’adjectif pourvu qu’on ait l’ivresse. Ite, missa, est ! [Entretien avec Oz Fox (guitare) par Philippe Saintes - Photos : Ph.S.]

    Vinyl Tatoo

    Le terme supergroupe est à la mode ces derniers temps, mais si une formation mérite cette qualification c’est bien Vinyl Tattoo, non ?

    Oz Fox: A mon sens le terme "Supergroupe" est adéquat lorsque tu es suivi par des millions de fans actifs et passionnés qui achètent tes albums, assistent à tes concerts et harcèlent les télés ou radios locales en leur demandant de diffuser les vidéos ou titres du groupe favori. Il faut impérativement qu’il bénéficie d’un maximum de presse et de publicité et bien sûr l’appui d’une maison de disque. Si un jour Vinyl Tattoo parvient à rencontrer ces critères, alors nous accepterons avec joie le label « supergroupe ». Mais pour l’instant, nous essayons simplement de nous faire connaître.

    Commençons par le début. Comment est née l’association Oz Fox-Frank Di Mino-JP Michaels-Derrick Pontier ?

    Oz Fox: Frank, JP et moi jouions de temps en temps à Las Vegas. Notre groupe a été très mal managé si bien que nous avons décidé de lancer un nouveau projet. JP connaissait Derrick qui officiait dans un autre groupe de Vegas. Nous avons alors sollicité sa collaboration. Après une seule audition, nous avons compris qu’il était l’homme de la situation. Au cours de l’année écoulée, nous avons répété à plusieurs reprises malgré des agendas respectifs bien remplis. Nous avons enfin pu donner notre premier concert à la » Las Vegas Rock’n’Roll Cantina ». La réaction du public a été fantastique. Il n’existe pas beaucoup de line-up de cette trempe en ville dès lors je crois que les kids ont été ravis de nous voir arriver sur scène. Nous les avons entraînés dans le sillon noir de Vinyl Tattoo !

    Oz et moi

    Est-ce juste un projet ponctuel ou bien peut-on s’attendre à davantage dans les prochains mois ?

    Oz Fox: Nous sommes satisfaits de la tournure des évènements pour l’instant. Le but est de construire des fondations solides mais nous ne nous fixons pas de limite. Nous envisageons d’écrire du nouveau matériel et d’entrer rapidement en studio. Il y a une véritable osmose dans ce groupe et une énergie communicative. Nous prenons énormément de plaisir à jouer des vieux titres du rock’n’roll sur scène. S’attendre à plus de la part du groupe tu dis ? Certainement. S'il y a une demande, on est prêt à jouer n’importe où !

    Vous rendez hommages aux groupes qui ont fait l’histoire du Hard (Led Zeppelin, Deep Purple, Bad Company, Jimi Hendrix,  Black Sabbath, AC/DC…). Jouez-vous également des titres d’Angel et de Stryper live ?

    Oz Fox: Tout à fait, ainsi que des morceaux de Great White.

    Oz Fox-Live at Zoetermeer

    Stryper prépare un nouvel album qui comprendra 14 «classiques » et trois toutes nouvelles chansons. Quelle est la suite ?  

    Oz Fox: Il y aura des concerts de Stryper cette année, c’est une certitude. Je ne peux pas encore te dire combien ni où ! Je suppose qu’après la sortie de cet album de vieux classiques réarrangés et réenregistrés, nous partirons en tournée. Mais tout cela est encore à l’état de discussion, rien n’est encore défini pour l’instant.

    Aurons-nous également une chance de revoir sur scène Angel en 2012 ?

    Oz Fox: Je ne pense pas que Frank envisage une réunion d’Angel pour l’instant, du moins c’est mon impression . Il m’a raconté des souvenirs mémorables et des anecdotes amusantes de l’époque Angel mais il est d’avantage tourné vers l’avenir. Il a surtout l’envie de créer quelque chose de nouveau. C’est pour moi un réel plaisir de partager la scène avec un tel bonhomme. 

    Pour conclure, quelle est la motivation motrice de Vinyl Tattoo ? 

    Oz Fox: Ces derniers temps je me suis mis à écouter plus de classic rock des 60's et 70's. Je crois que le musique actuelle ne me convient pas pour un tas de raison. Le hard-rock que nous jouons ne disparaîtra jamais. Grâce à Vinyl Tattoo, j’ai pu remonter le temps. Je perçois aussi différemment aujourd’hui tous les artistes de cette période bénie. Chaque fois que je joue un solo de Jimi Hendrix, Ritchie Blackmore, Jimmy Page ou Paul Kossoff, c’est leur esprit qui s’invite dans la pièce. C’est un pur moment de bonheur. Les autres membres du groupe ressentent la même chose. Cela se produit seulement quand la passion est partagée par tous et qu’une affinité spirituelle se forme. Il y a du feeling et une véritable amitié au sein de Vinyl Tattoo. Jouer de la guitare est le don le plus précieux que j’ai reçu. Je continuerai tant que j'en retirerai du plaisir.  

    http://www.vinyltattoolv.com 

     


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  • BEGGARS & THIEVES

    Retour vers le futur

     Si vous voulez faire plaisir à une connaissance qui aime le Classic rock alors le nouveau CD de Beggars & Thieves est le cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année. Le gang originaire de New York revient enfin à la surface après avoir été balayé par la vague grunge comme bon nombre de formations de hard au début des années’90. We’re The Brokenhearted est un album poignant, séduisant et résolument authentique. Le six-cordistes Ronnie Mancuso nous livre ce qu’il a sur le cœur. Ou plutôt dans les tripes.  [Entretien avec Ronnie Mancuso (guitare) par Philippe Saintes - Photos : Frontiers Records]

    Cover

     

       

    Ronnie, comment expliques-tu  ce retour espéré mais inattendu de Beggars & Thieves ?

     

    C’est en grande partie grâce à nos fans (nous préférons les appeler nos amis) européens. Beaucoup d’entre eux nous ont contacté via les réseaux sociaux pour nous dire qu’ils appréciaient notre musique, qu’une chanson les avait marqué pour telle ou telle raison. Cela nous a poussé à enregistrer le nouvel album. Pendant une longue période, le groupe a été miné par l’industrie musicale. Nous n’imagions pas que tant de personnes en Europe et dans le monde entier soutenaient à ce point Beggars & Thieves.    

     

    Considérez-vous cela comme un nouveau départ ?

     

    Nous le considérons plutôt comme une suite. J’ai continué à travailler avec Louie (Merlino, chant) dans la réalisation de jingles et musiques d’illustration pour la télé. Nous sommes donc restés très proches. Nous avons également joué avec le groupe Sin City All-Stars avec Brent Muscat (Faster Pussycat), Lez Warner (The Cult) et Sean Koos (Joan Jett & The Blackhearts). Grâce à notre vieil ami Dana Strum (Slaughter, Vince Neil), nous avons assuré les premières parties de Slaughter, Vince Neill, Tesla, Skid Row, Ratt et LA Guns. Des moments inoubliables. Je me suis rendu compte que Louie mettait tout son cœur et chantait mieux que jamais tandis que de mon côté je suis plus prolifique aujourd’hui en tant que compositeur. Plus rien ne s’opposait à la création d’un nouvel album.

     

    Es-tu nostalgique, fier ou regrettes-tu la période où vous classiez des titres dans les charts ?

     

    Je ne suis pas nostalgique. Je suis satisfait de ce que nous avons accompli. Lors de nos récents concerts j’ai constaté que nos chansons n’avaient pas vieilli pour un sou. Un regret ? Même si je suis fier de notre premier disque les démos produites par Desmond Child et enregistrées avec Hughie McDonald (aujourd’hui bassiste de Bon Jovi) et le regretté Bobby Chouinard (batteur) étaient d’une qualité supérieure.

     

    La motivation et votre attitude face à la musique ont-elles changé ?

     

    Je ne pense pas que notre motivation diffère. Nous cherchons toujours à écrire de bons morceaux, à nous améliorer tant en studio que sur scène. Mais l’innocence a disparu. Nous sommes conscients des mécanismes qui sous-tendent l’industrie musicale. A Nos débuts nous avions les plus grands managers, producteurs et ingénieurs à notre disposition. Malgré nous, nous étions classés dans la catégorie des « rock hair band ». On faisait à l’époque la couverture de Metal Edge, Hit Parade et tous ces magazines glam. Lorsque Nirvana est arrivé, tout s’est arrêté d’un seul coup. Nous étions subitement considérés comme des guignols par les médias et notre label nous a découpés en rondelles. De nombreux groupes ont complètement disparu de la scène et certains musiciens ne s’en sont jamais remis. Nos illusions ont disparu. Il aurait été naïf d’espérer le contraire.

     

    Quelles sont les influences majeures de Beggars and Thieves ?

     

    Nous avons voulu réaliser un album de rock brillant par ses arrangements avec une production méticuleuse façon Led Zeppelin, les Who, Pink Floyd ou U2. Ce sont-là nos principales références. Tu sais, les gens aiment bien te coller une étiquette. Nous avons décidé d’appeler notre musique ‘New Classic Rock’.

     

    Je me trompe en affirmant que l’on trouve également un côté blues chez vous ?

     

    Non, tu as raison. J’adore Jeff Beck, Jimmy Page, David Gilmore, The Edge et Stevie Ray Vaugahn. Je ne suis pas un guitariste qui joue très vite, je préfère de loin des  solos lyriques et bluesy. Les chanteurs favoris de Louis s’appellent Robert Plant, Steve Marriott d’Humble Pie, Ian Gillan et Paul Rodgers. On adore les sensations et les émotions qui se dégagent du blues. Et des émotions il y en a pléthore dans cette musique. Nous n’avons cependant pas essayé de refaire des morceaux à fortes connotations rhythm’n’blues comme « Your Love is in Vain » du premier album ou « Mad Dog Wine » que l’on trouve sur Look What You Create mais à l’origine notre style vient effectivement du blues.

     

    Beggars&Thieves2

     

    Quel a été le processus d'écriture de cet album ? 

     

    « Wish Away » a été le premier titre écrit pour ce CD. Cela part généralement d’une jam ou d’une idée brute. « We Come Undone » par exemple a été adapté à partir d’un riff d’un morceau que nous ne parvenions pas à terminer. J’ai écrit les autres titres pour la voix de Louie. C’est devenu plus facile pour moi d’écrire. Je suis arrivé à une période de ma vie où je n’ai plus besoin de m’acharner sur une feuille. Les idées sortent presque toutes seules. Je savais précisément dans quelle direction je voulais aller avec cet album. La moitié des compos ont été crées lors de dix jours de vacances sur une plage. Lorsqu’une idée germait, je prenais une vieille guitare sèche achetée d’occasion sur place et enregistrais la mélodie sur mon iPhone. En moins de vingt minutes, 75% d’une chanson était ainsi créée.

     

    Dégages-tu des titres particuliers ?

     

    J’aime l’album dans son intégralité mais j’aurais tendance  à dire que « Oil And Water » est mon préféré. Nous n’avons jamais écrit auparavant quelque chose d’aussi épique. La chanson « Never Gonna See You Again » est plus personnelle. C’est un hommage à mon grand-père Albert Perry dont j'étais très proche. « Seven Seconds » et « Midnight Blue » sonnent très modernes et sortent des stéréotypes du metal (des cordes désaccordées et une voix gutturale). Enfin, « We Are The Brokenhearted » pour son message positif. La vie ne se passe pas toujours comme on le souhaiterait mais il faut s’efforcer de voir le bon côté des choses, comme être en bonne santé par exemple. 

     

    On peut signaler que Tommy Price et Enzo Penizzoto, membres des fameux Blackhearts (groupe qui accompagne Joan Jett), ont travaillé sur les démos de « We Are The Brokenhearted ».

     

    Oui, nous avons jammé avec Tommy et Enzo après un de leur concert et on a décidé de les employer pour l’album. Il forme la meilleure section rythmique de New York. Cela nous a coûté un pont pur les faire venir enregistrer à Vegas mais cela valait le coup. Ils carburent à l’énergie brute et punk tout en étant subtiles. Les New Yorkais sont des rockers dans l’âme. Louie et moi avons du sang de East Village (quartier de Manhattan) dans les veines. On n'oublie pas nos racines, nos valeurs. 

     

    Peux-tu nous présenter les deux nouveaux membres du groupe ?

     

    Notre nouveau batteur Erik Gloege est un vieil ami de trente ans. Il a sa propre boîte de production vidéo. Lors d’une soirée il m’a avoué que son rêve était de devenir batteur à temps-plein. Il n’a donc pas hésité à nous rejoindre lorsque je lui ai fait la proposition. Il a pris un fameux virage sur le plan professionnel mais c’est un fabuleux musicien. En concert, il joue comme un possédé. Blake Newman est un jeune bassiste qui aime travailler en équipe malheureusement il connaît aussi des problèmes avec la drogue. Il suit actuellement une cure de désintox. Je ne sais pas s’il pourra à nouveau nous rejoindre.  C’est fâcheux, toutefois avec Louie et Erik on forme un bon groupe en live.

      

    Beggars&Thieves

     

    Avez-vous gardé le contact avec Phil Soussan (ex-Ozzy Ozbourne) votre premier bassiste ?

     

    Je suis toujours en relation avec Phil. Il se porte à merveille. C’est quelqu’un qui a su s’adapter aux nombreux changements de notre société. C’est un autodidacte. Il bosse actuellement à l'Académie des arts et des sciences du disque (NARAS) qui décerne les Grammys. Il peut y laisser exprimer son talent. 

     

    Quels sont vos projets pour 2012 ?

     

    Nous espérons un engouement de la part du public. Si c’est le cas nous viendrons jouer en Europe. Nous ferons quelques festivals aux States mais c’est vraiment en Europe que nous voulons venir. Il y a une sorte d’histoire d’amour entre nous et ce continent. Nous sommes subjugués par votre histoire, la nourriture et l’ouverture d’esprit des fans de rocks. Nous sommes très impatients de défendre le nouvel album sur scène. Actuellement nous terminons le mixage d’un CD live. On y trouve d'étonnantes improvisations et une reprise de Led Zep « The Song Remains the Same ».  Et puis, le clip vidéo de « We Come Undone » vient d’être mis en ligne. Jake E. Lee, Blas Elias (Slaughter), Ronnie Keel et Paul Shortinio et sont de la partie. Allez voir, c’est amusant !

     

     

      

     

    BEGGARS AND THIEVES - We Are The Brokenhearted

    Frontiers Records /  Harmonia Mundi

    http://www.beggarsnthieves.com/

     www.myspace.com/thebeggarsandthieves

     


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  • KIMBALL-JAMISON  

    Amicalement Vôtre  

      

    Cover

     

     

    Les deux font la paire c’est bien connu ! On ne compte plus les artistes du label Frontiers qui s’expriment en binôme. L’idée n’est pas de confronter les talents des participants réunis pour l'occasion, entreprise qui pourrait rapidement tourner à la démonstration stérile, mais de les mettre au service d'un propos musical primant sur la satisfaction personnelle. Jimi Jamison (qui vient de réintégrer Survivor) et l’ex-chanteur de Toto, Bobby Kimball confirment cette approche avec un album 100% AOR sorti cet automne. [Entretien avec Jimi Jamison (chant) par Philippe Saintes - Photos : Frontiers Records]

    Retour à la case départ, comment s’est opéré cette première collaboration avec Bobby ?

    C’est au départ d’un simple courriel qu’est né le projet. J’ai en effet reçu un mail de Frontiers Records me demandant si j’étais partant pour enregistrer un album en duo. Le label voulait également avoir l’avis de Bobby mais ne possédait pas ses coordonnées. Je l’ai personnellement appelé et il a tout de suite été emballé par cette proposition. Nous avions déjà évoqué dans le passé une collaboration mais pour diverses raisons cela ne s’est jamais concrétisé. Serafino Perugino, le directeur de Frontiers, a dû lire dans nos pensées.

    On trouve sur le disque quelques perles mélodiques de cette année 2011. Quelles sont personnellement tes titres favoris ? 

    Nous avons décidé de réaliser ensemble un album à la fois ‘heavy’ et mélodique. Je pense que nous y sommes parvenus. « We Gotta Believe » est un morceau avec un tempo rapide et un texte inspiré de Richard Page (Mr Mister). J’adore aussi la mélodie de « Find Another Way ». 

    Pourquoi le choix du producteur s’est-il porté sur l’Allemand Mat Sinner, le bassiste de Primal Fear ? 

    C’est également le label qui nous a conseillé Mat. Un choix judicieux je dois dire. C’est un musicien qui aime expérimenter de nouvelles approches. Il sait s’adapter à toutes les situations et a réussi donné une âme à ce disque. Chaque voix et instruments trouvent parfaitement sa place. Mat a été épatant. 

    Kimball-Jamison

    La collaboration Kimball-Jamison a-t-elle un future ou est-ce juste un one-shot ?

    Je ne pense pas qu’elle sera éphémère. Bobby et moi sommes de vrais amis et apprécions de travailler ensemble. Il n’y a pas de problème d’égo. Je me suis chargé des notes basses et lui des parties les plus hautes. Il a vraiment une voix puissante. On se complète parfaitement mais surtout nous sommes fiers de ce cd. 

    Ton ancien partenaire Jim Peterik a composé le titre « Chasing Euphoria » pour l’album. Ton retour au sein de Survivor est aujourd’hui annoncé. Peux-tu nous confirmer cette info toute fraîche ?

    C’est vrai. Je travaille à nouveau avec Frankie Sullivan (guitariste) mais je ne pense pas que Jim (Peterik) va nous rejoindre. Il se consacre désormais à plein temps à son propre projet Pride Of Lions. Tout peut arriver, mais il faut laisser les choses venir. Je suis socialement très attaché à Survivor et c’est un réel plaisir d’interpréter à nouveau sur scène les standards du groupe. Certains de nos tubes sont devenus quasiment légendaires. On sortira certainement un nouvel album en 2012.  

    Après autant d’années dans le business musical, quelles sont les autres personnes que tu considères comme de vrais amis ?

    Je m’entends avec beaucoup de rockers. Bobby évidemment, Mickey Thomas (Starship), Mike Reno (Loverboy), Wally Palmer (The Romantics), Dave Jenkins, Alex Ligertwood (Santana), Fergie Fredericksen (ex-Toto), John Cafferty. Voilà les amis de la scène mais aussi de la vie de tous les jours. 

     Tu as étés en mesure de conserver de nombreux fans qui te suivent depuis tes débuts avec Survivor. Est-il plus facile ou plus difficile de convaincre les kids aujourd’hui ?

    Si une chanson passe dans un télé-crochet style X-Factor ou Rockstar alors c’est sans doute plus facile. Sinon c’est pratiquement mission impossible d’être au-dessus de la mêlée, de toute cette soupe diffusée à longueur de journée par les télés et radios commerciales. Heureusement, on peut encore découvrir ton travail et écouter ta musique sur internet, ce qui est cool !

    Quel est justement ton opinion sur l’évolution de la musique. Etait-ce mieux dans les années’80 ?

    Les années ‘80 représentent incontestablement l'age d'or du Heavy Metal. J'ose espérer que cette époque reviendra un jour, mais les techniques ont changé et la musique a beaucoup évolué. On pouvait en vivre il y a vingt ou trente ans. Aujourd'hui c’est impossible à cause du téléchargement. Et puis la scène actuelle est dirigée par des marchands de musique. Je viens de lire qu’une maison de disque propose de faire voyager des enfants âgés entre 13 et 17 ans jusqu’à Los Angeles, de leur écrire un hit, de l’enregistrer et de réaliser une vidéo qui sera postée sur You Tube. Bref la gloire instantanée dès l’adolescence. Le marché musical est devenu tellement superficiel. C’est en partie de notre faute. Je ne connais pas une seule formation qui répète deux fois par jour parce qu’elle aime ça. Il n’y a plus aujourd’hui d’ Allman Brothers Band capable de sortir un moment de grâce au cours d’une simple jam. On vit une autre époque.

     Kimball-Jamison2

    Après avoir connu le succès, qu’est-ce qui te pousse finalement à continuer.

    La musique c’est une partie de ma vie tout simplement. Je ne m’imagine pas faire autre chose. Rien ne pourra me rendre aussi heureux. Je n’ai absolument pas l’intention de prendre ma retraite sous peu. Je veux continuer à faire des disques et des tournées en essayant de m ‘améliorer à chaque concert….

    Pour conclure, un mot sur la tournée Rock Meets Classic qui passera par Paris le 24 janvier ?

    Je suis impatient de côtoyer sur scène Chris Thompson (Manfred Man Earth Band), Ian Gillan (Deep Purple) et Steve Lukather (Toto). Nous serons accompagnés pour l’occasion par le Bohemian Symphony Orchestra de Prague. J’en profite pour fixer rendez-vous à tous mes fans français.  

     

    KIMBALL-JAMISON – Kimball-Jamison 

    Frontiers Records / PIAS

    www.jimijamison.com/

    www.myspace.com/jimijamison 

     

      


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  •  SEBASTIAN BACH

     43 And Life !

    Depuis les bancs du collège, Sebastian Bach cultive un sentiment de révolte. Aujourd’hui encore il a gardé un pied dans l’adolescence. Le chanteur canadien perpétue le côté rebelle du rock’n’roll. Lorsque nous l’avons appelé à son appartement de  la côte Ouest, il était au lit avec sa copine. Bach est vraiment un client idéal pour un journaliste car il a toujours quelque chose  à raconter. [Entretien avec Sebastian Bach  par Philipe Saintes - Photos : Clay Patrick McBride]

      

    Sebastian Bach

     

    Peux-tu nous parler du rôle de Bob Marlette sur Kicking & Scremaing. 

     Bob s’est surtout occupé des manettes, la production digitale et toute cette nouvelle technologie qui m’effraye un petit peu. Les techniques d’enregistrement ont évoluées depuis ma première expérience en studio. Il y a peu de temps, on enregistrait encore des titres provisoires sur des cassettes analogiques, dont la qualité était insuffisante pour la production d'un disque. Enregistrer quoi que ce soit est devenu si facile de nos jours. Avec le logiciel Pro Tools on peut facilement corriger la petite fausse note ou recaler la phrase chantée un peu trop en retard sur les chœurs. Le numérique permet de trouver de nouvelles sonorités mais le risque est de trop se laisser envahir par la technique, au détriment de la composition musicale elle-même. 

     Le travail d’écriture est remarquable. Avec qui as-tu composé les nouveaux morceaux ?

     La première chanson que j’ai composée est « Tunnel Vision », avec John 5. Nick, mon guitariste, est ensuite arrivé avec de nombreuses idées et nous avons travaillé ensemble sur plusieurs morceaux. J’ai également écrit  deux titres avec Bob Marlette. La principale raison de mon départ de Skid Row est que je ne supportais pas que deux mecs du groupe se soient autoproclamés compositeurs exclusifs. Je n’étais pour eux que le chanteur. Je me suis forcé à interpréter leurs morceaux avec conviction. S’impliquer sur les compositions de quelqu’un d’autre est une chose difficile. Je n’aime pas du tout interpréter des chansons qui ne me font pas vibrer émotionnellement car je crois que le public le ressent. Les chansons de « Kicking & Scremaing » sont  entraînantes et motivantes, ce sont des chansons qui viennent du cœur. Contrairement à Skid Row, j’ai choisi de continuer d'avancer et je l'ai fait dans un mode survie. Ca m’a aidé à écrire un bon album. J’ai aussi gagné le privilège de pouvoir collaborer avec de très bons musiciens. Bon, il est vrai que je pense toujours que mon nouvel album est le meilleur mais cette fois … (rires)

     Le jeune prodige Nick Sterling (21 ans) est l’une des bonnes surprises de l’album. Comment l’as-tu recruté ?

     J’ai lu un article sur Nick dans le magazine Guitar Wolrd. J’ai trouve ce mec très cool. J’ai immédiatement été visiter son site web et  j’ai été complètement soufflé par les morceaux qu’il avait composés. Ce « môme » est un surdoué. Son approche de la musique est à la fois époustouflante et rafraîchissante. Son jeu de guitare sur la ballade « I’m Alive » me fait penser à Eric Clapton. C’est un futur grand musicien du hard. Nick joue aussi de la basse sur l’album et bien entendu mon vieux complice Bobby est à la batterie. C’est la première fois que j’enregistre un CD sous forme de trio, à la Rush.

     

     On trouve des chansons autobiographiques sur l’album comme « My Own Worst Enemy », mon coup de cœur. 

     C’est une chanson assez agressive avec une voix très claire. Je chante un peu comme un ado sur ce morceau. C’est un clin d’œil au passé. Je n’ai jamais eu pour vocation de prêcher, je ne sais quelle bonne parole. Le disque parle de choses de la vie, d’amour, de rupture. Dans certaines chansons d’amour que j’ai écrites, il y a un côté romantique et en même temps c’est brut. J’exprime toutes les facettes du rapport amoureux.

     La pochette du CD est à la fois fun et agressive avec des couleurs vives.

     On doit cette illustration à Richard Villa qui avait créé la cover de Black Veil Brides mon groupe préféré du moment. Andy Biersack le chanteur est un bon ami et il m’a montré les esquisses réalisées par Richard pour leur album We Stitch These Wounds. J’ai littéralement flashé. Richard est un fabuleux graphiste et designer. L’artwork colle parfaitement à la musique. C’est sauvage, direct et dévastateur !

     Tu as joué dans deux comédies musicales à Broadway, des séries télés (Gilmore Girls, Trailer Park Boys) et dans un télé-crochet en compagnie de Ted Nugent et Scott Ian (Anthrax). Es-tu satisfait de ces différentes expériences ?

     J’ai surtout adoré travailler à Broadway. Ma meilleure interprétation fut incontestablement dans Jekyl and Hyde, un rôle de composition (rires). Dans Jesus Christ Superstar, je jouais le bad guy mais j'ai eu beaucoup de plaisir. Grâce au show Supergroup, j’ai appris que boire à la télévision n’était pas quelques chose de très intelligent.  Il y a eu trop de beuverie dans cette émission (rires)

     Tu viens de fêter tes 43 ans. Es-tu toujours aussi sauvage comme à la grande période de « Youth Gone Wild » et « 18 And Life », où t’es-tu assagi avec le temps ?

     A l’époque, j’avais 17 ou 18 ans, je vivais pleinement la vie avec mes potes. Aujourd’hui je me sens plus adulte en tant qu’individu. C’est plutôt si ma façon de réagir n’avait pas changé depuis 1986 qu’il faudrait se demander si quelque chose ne tourne pas rond chez moi (rires) ! Mon père était peintre. Il m’a tout appris. Son métier c’était sa passion. J’ai décidé de suivre son exemple, en écrivant et en jouant la musique qui me correspond. 

     Tiens, qu'est devenue la chanson "(You Make Me) Rock Hard" co-écrite avec Ace Frehley pour l’album Psycho Circus de Kiss.

     Ace l’a enregistrée sur son disque Anomaly sous le titre "Foxy & Free" (il fredonne le refrain….).

     Ah bon ? Je ne pense pas avoir vu ton nom dans le livret…

     Il n’y figure pas, effectivement. Lorsque j’ai mis Anomaly dans le lecteur de ma voiture et que j’ai réalisé qu’Ace avait utilisé cette chanson sans m’avertir et sans même me créditer J’ai stoppé la voiture et j’ai pleuré comme un gosse. Ace était mon idole et je ne pouvais pas croire qu’il avait agi de la sorte. Cela m’a vraiment brisé le cœur.

     Un mot sur la disparition récente d’un autre pote, Jani Lane, l’ancien frontman de Warrant !

     Je ne l’avais plus vu depuis plusieurs années mais la disparition d’un confrère et ami musicien me touche profondément. C’est un sacré choc. Je suis triste pour ses enfants, sa famille. Mourir seul dans une chambre d’hôtel, est quelque chose de troublant. La gloire est souvent éphémère.

    Seb Bach Group

     Dernière chose. Si on te proposait de réintégrer Skid Row demain, quelle serait ta position ? 

     C’est la mode des reformations. Mais Skid Row n’est pas Poison ou Mötley Crüe…Si tout le monde se mettait autour de la table et décidait de faire table rase du passé et si on m’offre l’opportunité de jouer en public des chansons qui me conviennent, alors une collaboration est toujours possible. Mais je n’ai pas envie de vivre dans la nostalgie et interpréter d’anciennes compositions uniquement pour faire du fric. Je veux  continuer d’interpréter de nouvelles choses.  Point à la ligne. Très honnêtement, une reformation du line-up d’origine me paraît utopique. On n’a fini par se taper sur le système et je n’ai plus aucun contact avec les autres membres. Si tu écoutes mon album et leur dernier CD, tu comprends pourquoi nous ne sommes plus ensemble. La différence est énorme.  J’ai aujourd’hui 43 ans et je crois que j’ai encore largement le temps devant moi avant de reconsidérer le passé. Dans dix ou quinze albums, on en reparlera peut-être !

     

      

    SEBASTIAN BACH – Kicking And Scremaing

    Frontiers Records

    www.sebastianbach.com

    www.myspace.com/sebastianbach 

     


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