• Logo

    10.000 Volts

    Il y a de l’électricité dans l’air entre Ace Frehley et la paire Simmons-Stanley, depuis plusieurs années.  Les commentaires acerbes, il s’en fiche royalement mais pour mettre en veilleuse les critiques de ces anciens camarades, l’ex-guitariste de Kiss est entré en studio afin d’enregistrer un album électrisant qui s’écoute encore et encore. Ace fait de la résistance avec le bien nommé 10,000 volts grâce à un style ampoulé qui ravira les fans de la première heure. Il a déniché un fil conducteur en la personne de Steve Brown (Trixter, Def Leppard) son co-auteur-producteur :  Avec Steve, Je retrouve la même alchimie que celle qui animait les 4 membres de Kiss lors des premières années du groupe. Il n’y a aucun compromis entre nous deux, et c’est ça qui donne des chansons intéressantes. Je pense surtout que l’on était chacun avide de nouvelles expériences.

    Aux côtés de ces deux spadassins (Brown joue de la guitare, de la basse et des claviers tout en assurant les chœurs) quelques vétérans ont joint leurs forces en studio comme le fidèle batteur Anton Fig, présent sur trois chansons, le bassiste PJ Farley (Trixter) ou l’ingé-son Alex Salzman. Pour mettre de l’intensité d’entrée, l’éponyme et lumineux « 10,000 volts » est bien le meilleur choix possible avec ses guitares survitaminées et son refrain super-accrocheur.  Le plus Kissien des enregistrements de cet album est déjà un classique.

    Promo Ace Frehley, 10.000 volts

    « Walking On The Moon » est l’archétype de la chanson rock feelgood qui donne envie de taper du pied. Elle sonnera à pleine couture lorsqu’elle sera jouée en live. Vient ensuite « Cosmic Heart », morceau aux saveurs Black Sabbath : riffs lourds et grandes envolées. « Cherry Medecine » annoncé comme deuxième titre single, distille un groove contagieux. Cette fois encore on sent l’influence de Steve Brown qui a peaufiné la mélodie avec un sens inné du refrain tandis que Frehley délivre un riff incisif.  « Back Into My Arms Again » est une ballade semi-acoustique rappelant l’époque du Frehley’s Comet. Cette pépite exhumée des archives de l’artiste a en effet été composé dans les années ’80 avec le claviériste Arthur Stead. « Il y a bien quelques overdubs ajoutés par Steve mais la version finale est très proche de la démo d’origine. »

    « Fighting For Life » déboîte pied au plancher. C’est un hymne qui cogne et qui a tous les atouts pour séduire les amateurs de hard rock. Intro à capella s’il vous plaît pour « Blinded. Ace se lâche en disant tout le mal qu’il pense de l’évolution technologique incarnée à notre époque par l’intelligence artificielle, avec un ton désinvolte tel un requiem Rock’n’Roll.

     « Constantly Cute » propose un son rock résolument moderne, tout en gardant une mélodie entêtante et un solo subtil.

    Sur chacun de ses albums, Frehley s’attaque à une reprise. On a droit cette fois à l’étonnant « Life Of A Stranger », chanson composée et interprétée par la comédienne franco-marocaine Nadia Farès pour la BO du premier Transformer avec Jason Statham. « J’ai suggéré à Steve d’interpréter une version plus heavy avec des accords très rythmés, une intro et un solo de blues. Steve m’a coaché pour la partie vocale. Ma voix n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui et je trouve notre interprétation réussie. » 

    Ace Frehley 10.000 Volts cover

    « Up In The Sky « avec cette fois Matt Starr (Mr. Big) à la batterie, réenclenche la 6è avec un refrain qui roule et qui swingue à souhait.  L’instrumental « Stratosphere » rappelle que les choses de l’espace collent toujours à la peau d’Ace Frehley comme il nous le soulignait en 2014 : Mon studio ressemble à une navette spatiale (rires). Je suis entièrement convaincu que des extraterrestres ont visité la planète terre au cours des siècles et ont eu des relations sexuelles avec des humaines. C’est ce qui a permis de faire avancer la civilisation plus rapidement. Ma conclusion est que la vie arrive continuellement sur Terre depuis l'espace.

    Ace Frehley est un passionné qui a gardé un vrai cœur de rocker, un guitariste immortel qui continue de jouer une musique intemporelle. A défaut ce nous entraîner dans des galaxies lointaines, le Spaceman se contente de décrocher la lune en croyant à sa bonne étoile : J’ai un bon feeling concernant 10,000 Volts. C’est probablement l’un des meilleurs de ma discographie et je suis impatient de connaître la réaction des auditeurs. »

    Avec un titre pareil, il y a de forte chance que le… courant passe !   [Philippe Saintes] 

     Une chronique à retrouver dans : Metal Obs' Janvier-Avril 2024

     


    votre commentaire
  • LYNCH MOB 

      Une année métallique

    Artiste sans langue de bois, George Lynch fait partie de ces figures qui ont contribué à l’histoire du hard-rock. Technicien émérite, il produit des performances volcaniques et fougueuses inscrites dans la mouvance d’un certain Eddie Van Halen. Sa sensibilité et son sens de la musicalité lui permettent par ailleurs de produire chaque année des albums où il s’exprime dans de nombreux idiomes. Ce fut encore le cas en 2023. [Entretien avec George Lynch, guitare par Philippe Saintes – Photos : Frances Axsmith et Enzo Mazzeo]

     George Lynch - Promo 2023

    Tu as sorti au début de l’année un album de rock industriel sous le nom The Banishment. Cela a surpris de nombreux fans et pourtant cet enregistrement téméraire témoigne de ta volonté de ne pas rester enfermé dans un seul style.  

    J’avais espéré que cet album suscite l’enthousiasme auprès de la majorité mais j’ai été invalidé par la réponse de la critique. J’avais déjà connu ça dans le passé avec Smoke This (Lynch Mob) et The Infidels. Dans un sens, si je sors des sentiers battus, c'est avant tout pour moi par pour quelqu'un d'autre. Il y a une part d’égoïsme, je l’avoue. Vous ne voudriez pas voir AC DC ou Judas Priest et Van Halen devenir quelque chose de différent. Ce serait inacceptable pour la plupart des fans. Dans mon cas, j'aurais pu continuer à faire les mêmes choses musicalement toute ma vie. Je ne sais pas pourquoi mais on m’a enfermé dans un certain style. Je suis catalogué. Je veux dire par là que si je sors un disque avec un son années 80, les gens l'aimeront et il sera jugé crédible mais, je vois les choses différemment, mes priorités ne sont plus les mêmes. Je veux évidement satisfaire mon public, lui donner ce qu’il veut mais, à un moment donné, artistiquement parlant j'ai besoin d'exprimer mon art et de ne pas toujours être dépendant d’un auditoire. Dans un sens, si je sors des sentiers battus, c'est avant tout pour moi par pour quelqu'un d'autre. Il y a une part d’égoïsme, je l’avoue. En dehors de mes enregistrements habituels, je travaille sur des projets parallèles pour des labels indépendants et je me régale. Cela va du métal progressif à des sonorités pop ou même du hip hop. En fait, j'aime encore mieux faire ce genre de choses que faire mes propres albums parce que personne ne me condamne ou ne me critique pour la simple et bonne raison que ces musiques restent assez confidentiels. Je trouve ça très gratifiant d'atteindre un public qui ne serait généralement pas immergé dans la musique de George Lynch.

    Heart Of Sacrifice, la troisième galette du duo Sweet-Lynch a eu son petit succès au printemps dernier. Quelle est ta véritable relation avec Michael Sweet (Stryper) en sachant que vous avez des idées philosophiques opposées.  

    C’est avant tout un ami. Nous nous nous sommes beaucoup amusés sur Heart Of Sacrifice. Michael est un fervent chrétien alors que moi, je suis humaniste en matière de morale mais pas du tout de spiritualité. Cela a donné lieu à de nombreuses interactions amicales et à des conversations animées. L’idée de départ étaient d’ailleurs de réaliser une album concept sur nos expériences philosophiques. Nous avions convenu de le faire, mais le problème est apparu lorsque j'ai réalisé que je ne pouvais pas demander à Michael de chanter mon point de vue parce que cela aurait été hypocrite de sa part. Il n’allait tout de même pas vendre son âme au diable (rires).

    En fait, je l'ai fait une fois dans ma vie avec la musique du documentaire Shadowtrain. Le chanteur était croyant et il a essayé de changer au maximum les paroles que j’avais écrites pour en faire passer un message chrétien, ce à quoi j'étais opposé parce que ce n'était pas le but du projet. J’avais composé quelques chansons qui étaient tout à fait à l'opposé de ce qu'il voulait interpréter et ça le dérangeait beaucoup et moi ça m’embêtait de lui demander de faire quelque chose contre nature. Je pense que cela sonnait faux. C’était vraiment une chose merdique à faire. 

    Sweet & Lynch 2023

    J’ai apprécié Heavy Hitters II, un album de reprises de tubes pop et rock réalisé avec ton complice de toujours Jeff Pilson (Foreigner, The End Machine, Black Swan, ex-Dokken). Ce dernier semble avoir de nombreux points communs avec Michael Sweet.

    Eh bien, ce sont des artistes merveilleux, transparents, honnêtes et travailleurs. Je les adore ! Ils connaissent toutes les arcanes du business musical et sont multitâches. J’ai même surnommé Jeff le couteau suisse. Quand vous êtes en studio avec lui lors d’une séance d’écriture, il joue de tous les instruments et chante. Jeff est musicien de formation alors que je ne connais rien du tout à la théorie. Il sait tout sur la musique et c'est un ingénieur fantastique. Je ressens la même chose à propos de Michael pour avoir travaillé avec lui.  

    Tu as sorti la grosse artillerie pour l’enregistrement de Guitars At The End Of The World (Gibson Les Paul, Fender, Charvel, Esp Tiger,…), ton deuxième disque instrumental. As-tu des idées préconçues pour la création d’un riff ou d’un solo ou est-ce un processus plus organique ? 

    Je n’ai jamais eu envie d’écrire quelque chose à l’avance et de l’apporter en studio. La seule exception est le solo de « Tooth and Nail » (Dokken) que j'avais élaboré à l'avance avec Geoff Workman il y a longtemps. J'ai écrit la plupart de mes chansons pendant les enregistrements des albums. Concrètement, j’emmène avec moi en studio mon ingé-son qui a en charge la programmation de la batterie, et nous construisons ensemble les musiques. A la fin de la journée, on doit avoir terminé une chanson. C’est la règle. L’ingénieur s’occupe des boucles de batterie et de basse pendant que je me charge des parties de claviers et de guitares ainsi que des extras.  

    George Lynch/Lynch Mob - Promo 2023

    N’as-tu jamais eu l’idée de fonctionner en solo à l’instar des Walter Trout, Gary Moore, Steve Vai, Joe Bonamassa, Joe Satrani, Pat Travers,…? 

    Non, ça ne m'a vraiment jamais intéressé parce que je suis un fan de groupes et j'adore jouer au sein d’une formation. Les musiciens qui m’accompagnent sont mes amis et ma deuxième famille. J'ai toujours aimé la camaraderie et les liens qui unissent les membres d’un groupe. Nous travaillons ensemble et réalisons quelque chose d’unique. Nous partageons aussi les bons et les moins bons moments en tournée.  On ressent quelque chose d’unique après la réalisation d’un disque.  J'adore ce sentiment et je ne veux pas le faire seul. Je me sens très bien ainsi.  Je suis en quelque sorte le chef du groupe et j'écris la musique, la partie instrumentale mais chaque membre a un rôle important.   

    Peux-tu nous présenter les deux petits nouveaux au sein de Lynch Mob ? 

    Jaron Gulino qui est maintenant le bassiste de Lynch Mob, gère les affaires quotidiennes presque comme un tour manager et même comme un manager. Il traite directement avec les promoteurs en ce qui concerne la logistique et le planning. Il a aussi en charge tout ce qui concerne le merchandising. Jaron m'a dit un jour que sa mission était de jouer de la basse dans Lynch Mob. C’est une aspiration étrange, mais louable, je suppose. Il me fait penser à mon ancien acolyte Anthony Esposito, qui aimait traîner avec les fans après chaque concert. C’est un gars vraiment très sympathique et un excellent musicien. Il s’est révélé être le remplaçant idéal de Rob De Luca qui a dû partir en tournée avec UFO en Europe. Gabriel Colón (chant) m’avait été recommandé par plusieurs personnes, mais pour une raison qui m’échappe je n’ai pas immédiatement prêté attention à lui, me focalisant sur d’autres chanteurs. Gabriel est plus introverti que Jaron. La majeure partie de son histoire est liée à la musique métal. Il est venu un jour chez moi en Californie du Sud. Tout le groupe était présent. Nous avons sorti les guitares acoustiques et entamé une jam pendant quelques heures et c'était magique. Et encore une fois, c'est une personne très douce, timide, pas un chanteur sous LSD (Rires). 

    Gabriel Colon/Lynch Mob

    Nous sommes tous très à l'aise ensemble. On s'éclate, on s’amuse, on travaille dur et on prend du plaisir sur scène, en particulier Gabriel, qui est selon moi un garçon unique. On découvre derrière cette personnalité très calme et timide, une bête de scène. Je veux garder avec moi ce line-up jusqu’en mars 2025. Ensuite ce sera la fin de l’aventure de Lynch Mob. Nous effectuerons probablement notre dernière grande tournée avec l’album Babylon. 

    Quelle importance accordes-tu à travailler avec de nouveaux talents comme Dino Jelusić et Gabriel Colon ? 

    Je suis davantage fan des chanteurs que des guitaristes. Je n’écoute d’ailleurs pas beaucoup d’albums de guitares. C’est la raison pour laquelle je travaille avec différents vocalistes. Le chant est selon moi l’instrument le plus pur. Il transmet directement les émotions du cerveau et du cœur vers l'oreille d'une autre personne, sans qu'un instrument physique n’interfère. Je pense que les instruments sont juste une émulation de la voix et de la batterie. Je créée souvent des chansons avec de tempos et de rythmes compliqués en utilisant simplement ma bouche. Celle-ci fait office de boîte à rythme. C’est comme ça que j'imagine un solo. J'utilise mes dents pour créer des beats. En fait, je fais ça depuis que je suis petit, ce qui m’occasionne des douleurs ridicules à la mâchoire et des maux de tête mais voilà, j’ai une batterie dans ma bouche (Rires). Et puis, Aretha Franklin vit dans ma tête. C’est la plus grande chanteuse de la planète. Donc, je ne joue pas pour le plaisir de la guitare, je joue pour le chant car c’est ce qui intéresse la plupart des gens. Ainsi, quand je lance dans un nouveau projet ou monte un nouveau groupe, la priorité numéro un est le chanteur. Je pense évidemment à Loni Logan, Doug Pinnick, Cory Glover, Michael Sweet, Bernard Fowler, Robert Mason, Dino Jelusić sans oublier Don Dokken. On dit beaucoup de chose à propos de Don et de ses capacités vocales à mesure qu'il vieillit, mais c'est un très bon parolier et un poète à certains égards. Ce sont des aspects importants pour moi. 

    « Nous effectuerons probablement notre dernière grande tournée avec l’album Babylon. » 

    Pour Babylon, avez-vous travaillé tous ensemble en studio ou selon les normes actuelles, à distance ?

    Tout s'est fait à distance, numériquement avec Pro Tools. J'ai évidemment à la maison, comme on peut s'y attendre, un studio centré sur la guitare avec une utilisation mixte de l’analogique et du numérique. J’ai mis 25 ans à le monter pour obtenir exactement ce que je voulais. Si l’on travaille à distance, c’est juste par nécessité parce que nous vivons dans des endroits éloignés et les budgets sont ce qu'ils sont aujourd’hui. Les séances de compositions se font toujours en présentiel. Nous nous réunissons toujours pour écrire et enregistrer les morceaux en temps réel et c'est plutôt cool.

    Et quels sont les futurs projets pour assouvir ta boulimie musicale ?  

    J'ai un contrat pour enregistrer un autre album de Dirty Shirley, mais je ne suis pas certain de le faire. Il y a des discussions en cours concernant un nouveau vocaliste. Sans Dino (Jelusić), je ne sais pas si cela a beaucoup de sens. Le troisième enregistrement de The End Machine est terminé et il sortira au début de l'année prochaine avec Girish Pradhan, un chanteur indien qui remplace Robert Mason. Cet artiste est époustouflant, tu verras ! Cet album atomise les deux précédents. Jeff (Pilson) et moi en sommes très fiers. Pour le moment, je compose déjà le 4è disque de Sweet-Lynch. Bref, j’ai de quoi justifier mes neuf heures syndicales par jour (rires). 

    Une interview à retrouver dans : Metal Obs' Janvier-Avril 2024

     Lynch Mob : Babylon Cover

    LYNCH MOB

     Hard Rock

     Frontiers Records 

    Un cran en-dessous du 3è album de Sweet-Lynch sorti également cette année sur le label Frontiers, Babylon reçoit néanmoins de notre part la mention « bien ». George Lynch semblait avoir tiré un trait définitif sur le nom Lynch Mob mais il s’est ravisé pour ce qui sera, sans doute, un dernier baroud d’honneur. Les quatre complices entretiennent des retours de flamme envoutants et un feu de camp ravageur dans la lignée de l’album éponyme sorti en 1992. Lynch préfère en effet jouer la carte d'un collectif assumé et laisser quand il le faut ses compagnons s'exprimer rendant ce skeud à la fois solide et intéressant. Même si la tessiture de Gabriel Colón est assez éloignée de ses prédécesseurs Oni Logan, Robert Mason ou Andrew Freeman, le jeune portoricain assure et rassure. A la fois exigeant et porteur d’une clarté mélodique, Babylon suscitera le plaisir chez les fans de Mr. Scary ! Signalons encore que la pochette avec son esprit baroque est tout simplement sublime. [Philippe Saintes]

     


    votre commentaire
  • Le classement des albums préférés de la rédaction de Metal Obs est en ligne ici !

    Angel : Once Upon A Time cover

    Excellente année musicale à tous !cool

    Phil.


    votre commentaire
  • GRASPOP METAL MEETING

       Live report @Dessel (B) les 15-16-17 et 18 septembre 2023

    A voir l’assistance, nous n’étions pas les seuls à nous intéresser, dimanche, au concert de Skid Row, un groupe qui revient en force. Scotti Hill et Dave ‘The Snake’ Sabo ne sont pas avares de bons soli bien soutenus par une solide rythmique alors que le nouveau chanteur, Erik Grönwall (ex- H.E.A.T.), s’est parfaitement intégré au groupe et à son style. Par ailleurs, les boys du New Jersey ne prennent pas de risques inconsidérés sur cette tournée en interprétant des titres incontournables : « 18 and Life », « I Remember You », « Youth Gone Wild », « Slave To The Grind », « Big Guns », « Monkey Business » et « Piece Of Me ». Une belle communion avec le public pour un concert réussi !

     Skid Row - GMM 2023

    Skid Row(2) - GMM 2023 

     

    Generation Sex, l’association de la paire Billy Idol – Tony James (Generation X) avec deux membres des légendaires Sex Pistols (Steve Jones et Paul Cook) a été l’une des attractions de la dernière journée du Graspop 2023. Une prestation plutôt sympathique de ces artistes qui n’ont pas tourné le dos à leur glorieux passé. Un voyage dans le temps, à une période préhistorique, lorsque le punk-rock régnait sur le monde. Un concert assez inégal, mais doté de très bons moments.

      Steve Jones - GMM 2023

     Billy Idol - GMM 2023

    Paul Cook - GMM 2023 

     

    S’il y a un mot pour caractériser Hollywood Vampires, c’est « confiance ». On ressent intensément le plaisir qu’éprouve le groupe à être sur scène. La foule n’a pas le droit de se plaindre car la bande nous a offert un show emballant et débordant d’une vitalité entraînante. Le succès spontané de « I Want My Now » atteste que le courant passe bien, et le public captivé, ne tarde pas à se transcender grâce au feeling de ce gratteux béni de Joe Perry et de son compère, le sympathique Tommy Henriksen. Le chant d’Alice Cooper « Baba O’Riley » (dédié à Keith Moon) s’accompagne d’un bout à l’autre d’un écho en provenance du public. L’assistance est hypnotisée lorsque Johnny Depp l’enchanteur semble fixer en même temps chacune des paires d’yeux qui l’observent. Ce dernier se débrouille au chant (« Heroes », « People Who Died ») mais l’acteur de Pirates des Caraïbes est aussi un très bon guitariste comme en atteste son solo sur « I’m Eighteen ». Notez que son attelle de pied a plus intéressé la presse people que sa prestation scénique ! Classiques entre les classiques, « Walk This Way » et The Train Kept A-Rollin’ » s’enchaînent allègrement. Avant de quitter les planches, les flibustiers du rock’n’roll nous balancent un bon vieux « School’s Out » (accompagné du refrain de « Another Brick in the Wall ») usé par le temps, mais à consommer sans modération. Ah, si les vampires avaient pu passer en tête d’affiche la nuit tombée…

      Hollywood Vampires - GMM 2023

    Alice Cooper - GMM 2023

    Hollywood Vampires (2) - GMM 2023

     

    10 minutes après la fin du set des Vampires, Mötley Crüe a fait son entrée sur la scène, accueilli par une foule en délire. En avant pour 1h30 de show, où la bande à Nikki Sixx a tout simplement mis le feu. Le quatuor accompagné par deux torrides choristes féminines, a fait la démonstration de tout son talent en proposant un spectacle de haut vol. Vince Neill a fait chanter le Graspop avec lui pendant tout le show sur les titres qui ont fait la gloire du groupe : « Look That Kill, « Girls Girls, Girls », Shout at the Devil », « Kikstart My Heart », « Dr. Feelgood ». Sixx et Tommy Lee rivalisent toujours de clowneries pour épater leurs fans. D’énormes poitrines s’affichant ainsi sur les écrans géants car un concert du Crüe, c’est Sodome et Gomorrhe ! Plus sérieusement, l’excellente prestation de John 5 (guitare) n’est pas une surprise pour les connaisseurs. La machine made in USA nous a permis d’apprécier au cours de cette tournée Mötley Crüe» sous son meilleur jour, pour le plus grand plaisir de tous.

     Mötley Crüe - GMM 2023

    Mötley Crüe (2) - GMM 2023 

     

    Le titre de tête d’affiche du dimanche était bien un cadeau empoisonné pour les Britanniques de Def Leppard, après la prestation de Mötley Crüe. Vu l’heure tardive, une partie du public a entamé un repli stratégique. Les absents ont raté 3 titres du dernier album studio Diamond Star Halos (« Take What You Want », « Kick », « This Guitar ») et les tubes imparables des gars de Sheffield. Malgré la qualité des musiciens, Def Leppard a du mal à se renouveler.  Ceux qui étaient placés près de la scène ont pu remarquer la fatigue sur les visages de Joe Elliott & Co.  La sauce s’écoule à l’écoute des « Foolin’ », « Hysteria », « Bringin’ on the Heartbreak », « Pour Some Sugar on Me » « Rock of Ages » ou « Pyromania » mais à l’inverse d’une mayo bien dorée, s’arrête de monter. Peut-être manquait-il quelques effets scéniques et visuels de bon aloi, une meilleure occupation de l’espace (on a connu le groupe moins statique) et un soupçon de fun.

     Vivian Campbell - GMM 2023

    Joe Elliott - GMM 2023

    Phil Collen - GMM 2023

    Rick Savage - GMM 2023

     


    votre commentaire
  • GRASPOP METAL MEETING

       Live report @Dessel (B) les 15-16-17 et 18 septembre 2023

    Le concert de Pantera avec Zakk Wylde (ex Ozzy Osbourne, Black Label Society) était particulièrement attendu sur la plaine du Graspop samedi ; la présence massive de spectateurs assistant à la prestation ne laissait aucun doute. La question essentielle était de voir comment le jeu nuancé du talentueux guitariste allait se marier avec la violence de la musique et des paroles du Pantera de Phil Anselmo. L’un des deux allait-il faire des concessions ? La réponse est logique au vu de personnalités aussi trempées. Les deux artistes sont simplement restés eux-mêmes ; Anselmo, dans sa manière de chanter et Wylde, avec son habituel jeu de guitare. Chacun a su s'imprégner de l’univers de l’autre. Résultat, une superbe prestation qui a fait la part belle à l’album Vulgar Display of Power (« Mouth For War », « A New Level », « Walk », « Fucking Hostile » et « This Love ». Même si certains puristes rencontrés sur le site regrettaient que le groupe se soit un peu écarté du Pantera d’origine, la majorité ne cachait pas sa passion en restant jusqu’à la dernière note. Assurément l’un des concerts phare du festival.

     Pantera - GMM 2023

     Pantera - GMM 2023(2) 

    La recette d’Avatar est connue et fonctionne aussi bien salle qu’en festival avec un chanteur spectaculaire et des musiciens à niveau. Rancid, le groupe punk a interprété sans concession 22 morceaux dont 5 du second album Let’s go et 10 du troisième … And Out Come the Wolves. C’est toujours un plaisir de voir une formation jouer avec un enthousiasme communicatif. Le show de Slipknot, tête d’affiche du samedi, a effacé la prestation en demi-teinte livrée à Wacken. Les fans ont été rassurés avec un départ à du 100 à l’heure. Un spectacle toujours visuellement efficace.

    Avatar - GMM 2023

    Rancid - GMM 2023

    Slipknot - GMM 2023

     


    votre commentaire
  •  

    GRASPOP METAL MEETING

       Live report @Dessel (B) les 15-16-17 et 18 septembre 2023

    Pour l‘édition 2023 du Graspop, Metal Obs’ avait dépêché à Dessel deux représentants qui se sont partagés les prestations scéniques. Voici leurs avis sur les têtes d’affiche, les incontournables et leurs coups de cœur. Reportage Philippe Saintes et Sante Broccolo – Photos : Sante Broccolo/GMM]

    Même en plein jour, Ghost continue de plonger sans trêve le public dans le monde du rêve et de l’horreur exhibé par et Tobias Forge et ses disciples. On ne pourra pas leur reprocher de donner trop au niveau visuel au détriment du contenu musical car celui-ci est à son top-niveau, loin de n’être qu’un background pour film fantastique. Voilà un concert où tout est construit pour vous laisser sans souffle ! Comment leur en vouloir de rester clouer sur place par tant de professionnalisme d’une part et de démence d’autre part ? Et l’on accepte volontiers cette parade parce que Ghost sait en tirer un bon parti, sans qu’on ait l’impression qu’elle masque un quelconque défaut d’inspiration. Seul bémol sur la plaine de Dessel jeudi, la qualité sonore plutôt médiocre.

    Ghost - GMM2023

    Graspop 2023 - Ghost

    Avant l’entrée en scène des Guns N’ Roses, nous ne pouvions pas rater les Winery Dogs, formation au sein de laquelle officie un batteur au groove radical Mike Portnoy (Dream Theater), un guitariste surdoué Richie Kotzen (Poison, Mr. Big) et un bassiste de génie Billy Sheehan (Talas, David Lee Roth, Mr. Big, Sons of Apollo). Ce power-trio de luxe fut une véritable fête pour les oreilles du public du Metal Dome béat d’admiration à l’écoute d’un kaléidoscope très coloré (du rock, du jazz-fusion, du prog, du shred,…). Mieux vaut un concert de 50 minutes intensif que le triple sans âme. Et pour les absents qui ont eu tort, l’occasion leur est donnée de se racheter puisque The Winery Dogs se produira au Bataclan le 10 octobre.

    Graspop 2023 - The Winery Dogs

    Graspop 2023 - Mike Portnoi

    Dès « It’s so Easy », le premier morceau jusqu’au rappel, le son fut parfaitement clair pour le concert des Guns N’ Roses. C’est en live que l’on retrouve la vraie valeur des Américains, qui n’ont rien perdu de leur classe, ni de leur rage. Un show où rien n’est laissé au hasard mais le groupe a tiré l’affaire en longueur avec un paquet de morceaux pas indispensables et des parties instrumentales interminables qui ont découragé une partie de l’audience. La formation US a toutefois eu la bonne idée de clôturer le set avec des titres anthologiques (« Civil War », « Sweet Child O’ Mine », « November Rain », « Knockin’On Heaven’s Door » « Nightrain », « Patience » et « Paradise City ») . Axel Rose même s’il n’a plus sa voix d’antan, est resté un entertainer hors pair. Il n’a cessé de de courir de part et d'autre de la scène (quelle santé !) ; le prodige Slash mérite plus que jamais le titre de guitar-hero tandis que le jeu de son complice Richard Fortus est hargneux et saignant à souhait ; le bassiste Duff McKagan est toujours aussi hargneux et le fidèle Dizzy Reed (claviers) est crédité d’une excellente prestation. Les fusils sont toujours chargés jusqu’à la gueule et les roses remplies d’épines continuent de s’enfoncer dans l’âme des vrais rockers, ceux qui sont restés jusqu’au bouquet final !

    GunsN'Roses - GMM 2023

    Graspop 2023 - Guns N'Roses


    votre commentaire
  • WINGER 

     Plan culte

    Neuf ans après l’excellent Better’s Days Comin’, Winger révèle Seven, un sep­tième album monstrueusement génial. Amateurs de bonne musique, ne passez pas à côté car cet opus va devenir cultissime. Parole de fan… [Entretien avec Reb Beach, guitare par Philippe Saintes – Photos : Christopher Carroll]

    WINGER 2023

    Pourquoi avoir atten­du aus­si longtemps pour sortir Seven, Reb ?  

    Ce n’était pas notre plan d’attendre neuf ans. Nous avons commencé l’écriture de Seven avant le covid mais la pandémie a rallongé tout le processus. Ensuite, nous avons chacun été impliqués dans une série de projets musicaux. J’ai enregistré un album solo, composé et joué sur les deux enregistrements de Black Swan et tourné intensément avec Whitesnake. Cela a donc pris du temps. Entre les premières sessions et la sortie de l’album, cinq ans se sont écoulés.

    Comment avez-vous abordé ce nouvel album ?

    C’est sans aucun doute notre disque le plus sombre autant en termes de musique que de textes. Kip a surtout composé des ballets ces dernières années et cette influence se ressent beaucoup. Il y a des chansons intenses et bouleversantes à la fois. L’écho est plus personnel. Mon univers musical se rapprochant davantage de Karma (2009), j’étais plutôt perplexe au départ. Finalement, je trouve l’album très bon. Le travail de production et le résultat final sont impressionnants de qualité.  

    Lorsque Winger s’est formé, vous veniez à peine de sortir de l’adolescence. Aujourd’hui vous êtes tous des parents et même des grands-parents. Qu’est-ce qui a changé fondamentalement ? 

    Pas grand-chose à vrai dire. On a toujours mené une vie normale. Nous n’avons jamais été comme les autres formations qui foutaient le bordel juste parce qu'elles pensaient que c'était ça, être rockn’roll. Je suis le seul de la bande à arborer un tatouage discret et à boire de la bière.  Il n’y a jamais eu de chambres d’hôtel saccagées, de bastons ou d’engueulades dans l’histoire de Winger. On n’est pas dans la tradition sex and drugs, probablement parce qu’on est un groupe de la côte Est. Mon premier groupe Fortune originaire de Fort Lauderdale était beaucoup plus sulfureux, haha ! Mon travail c’est jouer de la musique. J’aime écrire des chansons, les enregistrer mais c’est un hobby. J’ai la chance que ce soit encore ma vie.  Je serai bien incapable de me lever le matin pour aller bosser. 

    Reb Beach - 2023

    Le groupe a interprété le titre « Out for the Count » dans la BO du film Karaté Kid III en 1989. Que penses-tu de Cobra Kai, la série adaptée de la franchise ? 

    Je suis fan. J’adore le ton, l’humour, la nostalgie et surtout la bande-son des années 80 de la série. Elle inclut tout le monde d’AC/DC à Bon Jovi en passant par Poison, Ratt, Mötley Crüe, Def Leppard, REO Speedwagon ou Foreigner.  J’espère que l’on pourra aussi entendre une chanson de Winger dans un épisode de la prochaine saison, haha! 

    Comment as-tu découvert la musique et quelles sont tes principales influences ? 

    Grâce à mes parents. Mon premier instrument a été le piano. Je m’amusais très jeune à jouer les chansons de Kiss. Ensuite, j’ai appris sérieusement la guitare en reproduisant à l’oreille les chansons du premier disque de Molly Hatchet qui est accessible aux débutants.  Pour ce qui est des influences, j’apprécie énormément des figures comme Joe Perry, Eddie Van Halen, Ronnie Montrose ou Larry Carlton. J’ai grandi musicalement à l’écoute de ces légendes de la guitare.  

    « Mon univers musical se rapprochant davantage de Karma (2009), j’étais plutôt perplexe au départ. Finalement, je trouve l’album très bon. »

    Quelles sont les chansons qui représentent le mieux ta carrière, selon toi ? 

    J’interprète l’un des plus longs solos diffusés en radio dans les années ’80 sur « Headed for a Heartbreak ». J’ai produit mon meilleur solo sur « Witness », un titre de Karma. On peut entendre quelques-unes de mes envolées favorites sur Erase The Slate de Dokken. J’aime aussi les morceaux hommages à Ozzy (« I Don’t Know ») et Queen (« Fat Bottomed Girls »). J’ai réussi à jouer exactement les parties rythmiques de Randy Rhoads et Brian May, ce qui n’est pas évident. Parmi les favoris, il y a également la musique composée pour le groupe The Mob avec Doug Pinnick (King’s X). Il y a quelques improvisations sympas et j’adore la voix de Doug.  

    Winger a prévu de faire escale au Royaume-Uni en mai pour 7 concerts. Quid du vieux continent ?  

    À ma connaissance, tout est bouclée pour cette année. On jouera aux Etats-Unis, au Japon et en Australie mais pour le reste de l’Europe, il faudra certainement attendre 2024. Une tournée Whitesnake/Winger cela aurait fière allure, haha! 

    Une interview à retrouver dans : Metal Obs' Mai-Août 2023

     WINGER - Seven

    WINGER

    SEVEN

    Frontiers Records 

    Né à l’aube d’une décennie musicale généralement honnie par les fans et musiciens de la génération hair metal, Winger a survécu au grunge et à l’indifférence glaciale des principaux médias. Pour rappel, le groupe avait décroché la timbale avec un premier album éponyme (1988) et ensuite avec In The Heart Of The Young (1990). Kip Winger pouvait à la fois miser sur son talent de hit maker et sur son charisme pour emmener les New Yorkais dans le top 50 US. Le chanteur-bassiste est resté un compositeur inspiré, capable d’écrire un disque de compositions classiques contemporaines nommé aux Grammy Awards (Conversations With Nijinsky) et de produire un chef d’œuvre du hard rock comme ce 7è album de Winger. Les autres membres du groupe ne font pas de la figuration. Reb Beach (Whitesnake), qui a co-écrit la majorité des titres, illumine les compositions de sa guitare et chante même en duo avec Kip sur « It’s Okay ». John Roth a également participé à l’écriture. Si le spectre de la fin des années ’80 est toujours présent, la production au final démontre une modernité assez inattendue. Seven réserve également quelques surprises avec des chansons plus complexes mais irrésistibles du calibre de « Tears Of Blood », « One Light To Burn » ou « Voodoo Fire ». Voilà incontestablement le must-listening du mois. [Philippe Saintes] 

     

    votre commentaire
  • REVOLUTION SAINTS

     Changement dans la continuité

    Nouveau line-up mais pas de grands bouleversements dans le son des Revolution Saints. Exit Doug Aldrich et Jack Blades, bienvenue à Joel Hoekstra (Whitesnake, TSO) et Jeff Pilson (Foreigner, Black Swan, The End Machines).  Ce 4è album séduira avant tout les amateurs de « pop dure ». [Entretien avec Joel Hoekstra, guitare par Philippe Saintes – Photos : Phil de Fer - DR]

       

    Deen Castronovo et Jeff  Pilson font figure de survivants suite à l'hécatombe des groupes de hard rock et A.O.R. entraînée par la vague grunge durant la première partie des 90s.

    Peu d’artistes peuvent se targuer d’un tel parcours, en effet. Je suis admiratif de leur carrière. De nombreux guitaristes auraient signé des deux mains pour jouer avec Jeff et Deen. Je les ai rencontrés pour la première fois lors de la tournée réunissant Night Ranger, Foreigner et Journey en 2011. On a pratiquement passé une année ensemble sur la route. Il y a directement eu un bon feeling entre nous. J’ai grandi dans le milieu du hard-rock des années 80 mais le grunge a été bénéfique en ce qui me concerne. Je venais de terminer mes études et je suivais des cours de guitare. Cette période a entraîné de gros changement dans l’industrie du disque. Je ressentais le besoin de faire d’autres choses, avec d’autres musiciens, d’essayer des styles différents pour devenir un musicien complet. J’ai vagabondé aux côtés de Kathy Richardson l’actuelle chanteuse de Jefferson Starship et de Jim Peterik (Survivor) qui m’a incorporé dans son groupe World Stage. Sans ces expériences, je n’aurais sans doute jamais auditionné pour Night Ranger et Whitesnake.

    As-tu participé aux sessions d’écriture de l’album Eagle Flight ou tout était déjà ficelé quand tu as pris le train en marche?

    Frontiers a fait appel à des compositeurs extérieurs. Alessandro Del Vecchio, avec qui j’ai travaillé l’an dernier sur l’album d’Iconic, m’a demandé d’écrire le riff du single « Talking Like Strangers ». J’ai imaginé celui-ci en pensant à Doug car il n’avait pas encore annoncé son départ des Revolution Saints. C'est donc par hasard si je suis crédité sur l'album comme compositeur. Il y aura davantage de titres écrits par moi et Jeff sur le prochain. Mais notre contribution sur Eagle Flight ne se limite pas à nos instruments. Je dirais que nous avons façonné la forme des chansons.  

    C’est la seconde fois que tu remplaces Doug Aldrich. Tout d’abord au sein de Whitesnake et maintenant dans les Revolution Saints.

    On nous compare souvent en raison de notre ressemblance. Nous avons tous les deux les cheveux blonds, haha ! Notre style est différent. Doug est davantage un spécialiste du picking alors que j’utilise la technique du jeu en legato et le tapping. J’adore Doug. Je le connaissais déjà avant d’intégrer Whitesnake. C’est devenu un bon ami. On s’est d’ailleurs appelé il y a quelques jours.

    Whitesnake a connu plusieurs incarnations et vu défiler de nombreux guitaristes prestigieux en son sein. Avec quel line-up de la grande période du groupe aurais-tu aimé jouer ?

    Personnellement, je préfère les premiers albums de Whitesnake avec Bernie Mardsen et Miky Moody car les chansons des années ’70 sont fantastiques.  Tu sais, ils n'essayaient pas d'écrire des tubes. C’était tout simplement un blues rock génial et solide. J'adore les premiers disques mais cela m’aurait vraiment plu de faire partie du line-up des années ‘80, quand ça a vraiment explosé aux États-Unis. Le groupe est devenu phénoménale et j’aurais bien aimé connaître cette période faste.  

    Joel Hoekstra - Tilburg 2019

     

    "Si David (Coverdale) souhaite faire un nouvel album, il sait qu’il peut compter sur moi. " 

    Quelle est la guitare électrique qui manque à ta collection ? Le Saint Graal !

    Alors, comme ma guitare principale est la Gibson Les Paul Goldtop 57, j’aimerais acquérir les modèles 56, 58 et 59. Les prix atteignant des sommets, je devrais toutefois vendre quelques pièces de ma collection avant d’envisager cela. J’essaye d’être raisonnable. Je joue dans des ambiances si variées avec le Trans-Siberian Orchestra (TSO) que je suis obligé d'utiliser sur scène des guitares différentes mais la Gibson reste ma préférée.

    Quelle va être ton actualité dans les mois avenir ? 

    J’effectue actuellement une tournée acoustique en duo avec Brandon Gibbs (Devil City Angels, Poison). Il y a une bonne interaction avec le public. Le troisième album de Joel Hoekstra’ s 13 sortira cet été. Mes amis Tony Franklin (Blue Murder, The Firm), Vinny Appice (Last In Line, ex-Dio, Black Sabbath) et Derek Sherinian (Sons Of Apollo, Black Country Communion) sont évidemment de la partie. Quant à Whitesnake, et bien je suis en contact régulier avec David Coverdale. On s’envoie des textos pratiquement tous les jours. Je n’ai pas de scoop à te donner. Si David souhaite faire un nouvel album, il sait qu’il peut compter sur moi.

    Tu as des racines néerlandaises comme l’un de tes prédécesseurs, Adrian Vandenberg.

    Je suis en effet hollando-américain. Mon héritage est ici aux États-mais tous mes proches sont originaires des Pays-Bas. Adrian Vandenberg a ouvert la voie aux Néerlandais blonds et de très grande taille au sein de Whitesnake (rires).

    Tu as aussi fait partie de Night Ranger de 2008 à 2014. Es-tu toujours en contact avec tes anciens camarades ? 

    Je suis davantage resté en contact avec Brad (Gilis) qu’avec les autres mais j’ai récemment revu Jack (Blades) à Prague lors de la tournée d’adieu de Whitesnake. Night Ranger venait de donner un concert pas très loin. Je peux dire que nous sommes restés en assez bons termes. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis mon départ et la vie est trop courte pour être vécue dans la rancœur. En ce qui me concerne, je n’ai aucun grief contre qui que ce soit. Je suis au contraire très fier d’avoir fait partie de Night Ranger pendant près de 7 ans. Cela m'a permis de passer du statut de musicien inconnu à celui d’une personnalité de la scène hard rock.

    Et qui t’a poussé à devenir guitariste ?

    Quand j'étais enfant et voyais ou entendais jouer Angus young, je me disais : « C'est la personne la plus cool que j'aie jamais vue. » Angus m'a donné envie de me mettre à la guitare. Très tôt, j’ai aussi eu d’excellents professeurs qui m’ont vraiment aidé. Mon premier prof de guitare m’a appris des chansons rock. Aller aux cours était excitant. J'ai dû apprendre Twinkle, Twinkle, Little Star (« Brille, Brille, Petite Étoile ») une chanson enfantine populaire anglaise. J’étais vraiment excité de pouvoir entrer et apprendre la musique que j’aimais. Mon deuxième professeur, T.J. était un excellent technicien. Connu pour ses albums de fusion, il m'a appris la théorie et les solos. Il avait une excellente méthodologie et il m’a poussé à maîtriser cet instrument. 

    Joel Hoekstra - live Tilburg 2019

    Quels sont les grands albums du rock qui t’inspirent ?

    Back In Black d’AC/DC qui fut une immense claque. C’est Angus Young qui m’a donné le goût de la guitare. Holy Diver de Dio, le Greatest Hits de Journey avec Steve Perry ainsi que les albums de Yes avec Tevor Rabin. The Wall de Pink Floyd bien sûr pour son côté épique. J’adore Operation Mindcrime de Queensrÿche et les enregistrements précédents du groupe comme The Warning ou Rage For Order. Je suis aussi fan de Thunder Seven de Triumph pour le chant et le jeu de guitare de Rick Emmet dont le style rappelle celui de Jimmy Page.

    Une interview à retrouver dans : Metal Obs' Mai-Août 2023

    Revolutions Saints Cover

     

     REVOLUTION SAINTS

     EAGLE FLIGHT

    Frontiers Records

    Bonne nouvelle pour les fans de Journey et plus particulièrement de Deen Castronovo. Pour ‘backer’ solidement le batteur à la voix chaleureuse, Frontiers à une fois encore fait appel à de vieux serviteurs de la maison de disques italienne (Hoekstra et Pilson). Ces gars-là se connaissent bien et l’alchimie est immédiatement évidente. Chansons mid-tempos, ballades, morceaux entraînants…les amateurs de rock mélodiques y trouveront leur bonheur tout simplement parce que les Revolution Saints font marcher le photocopieur. La remarque est la même que celle formulée il y a quelques mois concernant le dernier album de Giant, c’est extrêmement bien joué toutefois l’ensemble manque de spontanéité. Le jeu de guitare fulgurant de Joel Hoekstra nous touche le plus sur ce Eagle Flight pas indispensable mais pas non plus inintéressant. Titres à écouter en priorité : « Eagle Flight », « Talking Like Strangers », « Kids Will Be Kids » et « Crime Of The Century ». [Philippe Saintes]

     

     


    votre commentaire
  •   THE ANSWER

     Les boys sont de retour

    Invité cette année au Graspop Metal Meeting, The Answer reste l’un des groupes les plus importants d’Irlande du Nord. Malgré un break de plusieurs années, ses membres sont restés aussi soudés qu’un trèfle à quatre feuilles. Le nouvel opus Sundowners, qui est sorti le jour de la Saint Patrick (cela ne s’invente pas), montre l’aptitude du quatuor de composer des chansons fédératrices. [Entretien avec Paul Mahon, guitare par Philippe Saintes – Photos : Deady Pix + DR] 

    The Answer 2023

    Le groupe sort d’une pause de plus de six ans. Doit-on mettre cette absence sur le compte de la lassitude après la dernière tournée ?  

    Je pense que c’est avant tout l’échec de notre précédent disque Solace qui est à l’origine de cette longue interruption. C’est un opus différent des cinq albums précédents. Il est plus posé. Cela reste un choix du groupe plutôt qu’un concours de circonstance. Les avis ont été mitigés à sa sortie, certaines personnes ont aimé le concept, d’autres pas du tout. On était clairement dans une impasse. Avec le temps, les sceptiques ont commencé à changer d’avis surtout pendant la tournée promotionnelle.  Initialement, on comptait faire un nouvel essai en studio pour convaincre les auditeurs les plus récalcitrants mais avec le recul on a appris à mieux connaître l’attente du public. Cette désillusion a beaucoup affecté le groupe. On était arrivé au bout d’un cycle : 20 ans de collaboration et six albums. Notre contrat avec Napalm Records se terminait et, honnêtement, nous n’avions pas envie de repartir à zéro après un échec. Il y a donc eu un compréhensible essoufflement de notre part. Aux soucis professionnels se sont greffés des évènements plus personnels, comme la naissance de mon premier enfant. Il était clairement temps de mettre le groupe en mode pause.

    Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ?

    Je me suis installé à Paris en 2017. J’ai continué à vivre ma passion pour la musique mais autrement. J’ai produit plusieurs artistes et mixé des albums. C’est quelque chose que j’aime faire et que je compte poursuivre plus fréquemment aujourd’hui. Je suis ensuite retourné en Irlande du Nord pour travailler dans mon home-studio, près de ma famille. J’ai écrit des chansons avec d’autres personnes, collaboré avec Micky (Waters, bassiste) sur un projet de musique électronique ainsi que sur des musiques de film.  Il n’y avait plus ce rythme infernale des vingt dernières années.  Lorsque tu es dans un groupe, il y a une pression constante. Tu sors un disque puis tu enchaînes avec une tournée et ensuite tu commences à travailler sur un autre album et ainsi de suite. Cela laisse peu d’espaces libres.  

    On vous sent libéré. Sundowners semble être l’album de la maturité.

    Le mot maturité est banni dans le milieu du rock’n’roll (rires). Mais tu as raison, on est désormais plus patient. Cela n’a pas toujours été le cas. Je me réjouis d’être de retour au sein de The Answer. C’est la même chose pour Cormac (Neeson, chant) qui a sorti un album solo. Nos projets respectifs ont été une bouffée d’air car c’était nouveau. Grâce à cela l’esprit de groupe a été ravivé. C’était un nouveau départ en quelque sorte. Lorsque nous sommes entrés en studio, nous avions quinze ou seize compositions sur la table. Trois au quatre titres phares ne se sont pas retrouvés sur l’album parce que stylistiquement ils ne convenaient pas à l’esprit de Sundowners. On a opté pour « Get On Back » par exemple, qui n’a aucune chance de passer en radio mais c’est une chanson funk qui s’intègre parfaitement au reste. On a vraiment pris le contrôle de notre destin. Nous avons ignoré les voix extérieures et les avis non sollicités pour revenir à l’essence du quatuor. Cela exige beaucoup d’efforts et d’attention, mais au moins, tout t’appartient et la source de plaisir est énorme. 

    Des chansons comme « No Salvation », « All Together », « Get On Back » et « Cold Heart » font ressortir vos influences soul et blues.

    On a déjà touché à ces ambiances auparavant mais peut-être pas suffisamment. On a construit des airs de gospel et utilisé un orgue Hammond. L’angle soul de ce disque est quelque chose dont nous sommes fiers. L’évolution est venue du fait que nous avons eu plus de temps pour travailler tous les éléments que nous étions en train de composer, d’écouter les idées des autres. Notre approche est bien meilleure maintenant.

    The Answer- Raismes Fest 2016

    Musicalement vous êtes tous les quatre irréprochables. Est-ce là votre meilleur disque à ce jour ?

    C’est une bonne question. Je te répondrai que le prochain sera meilleur encore (Rires). Il fait en tout cas partie de mon top trois avec Rise et Revival. Sundowners constitue certainement une pierre angulaire de la carrière de The Answer. Le fait d’avoir eu Dan Weeler comme producteur nous a vraiment aidés à réaliser un album organique. Il n'a été enregistré que sur 16 pistes. C’est sûrement cela qui donne cette impression de son naturel. Il y a également un peu moins de guitares. Le but était de créer suffisamment d'espace pour tout le monde.

    Le titre éponyme « Sundowners » est un blues incandescent qui ne manquera pas d’enflammer la fosse.

    C’est aussi mon avis. C’est l’une des dernières chansons que nous avons enregistrées. Elle fait partie de la session finale. C’est un morceau assez simple influencé par T-Rex. Nous ne sommes plus effrayés de proposer un style agressif saturé de guitares. Dan m’a donné un sentiment d’enthousiasme et de curiosité renouvelé dont j’avais besoin. Ce fut un grand plaisir de travailler avec lui. Grâce à ses encouragements, j’ai utilisé pour la première fois une Stratocaster sur un album, à la place d’une Les Paul afin d’obtenir un fuzz dynamique.  On peut entendre et voir cette guitare sur la vidéo de « Blood Brothers ». Elle était avec moi quand j'ai déménagé à Paris. Il y a beaucoup de Strat et de Telecaster sur l’album. Pour le morceau « California Rust », j’ai joué sur une Les Paul mais j’ai ajouté l'aspect plus mordant de la Telecaster sur l’overdub.

    Combien de titres de cet album comptez-vous jouer en concert ?

    Nous avons donné un concert un peu avant Noël pour Planet Rock une station populaire de Londres. Pour ce premier show en six ans, on a interprété trois nouveaux titres : « Blood Brother », « Sundowners » et « Livin' On The Line ». On est très excité de pouvoir jouer davantage de morceaux de l’album. En fait, on a appris et répété toutes les chansons. Mes favorites sont « Sundowners », « California Rust », « Blood Brothers », « Want You To Love Me», « All Together », « Always All right »,  « No salvation » et « Cold Heart ». 8 à 9 morceaux devraient figurer sur la setlist. Tout dépendra de la durée du concert.  

    « Nous avons ignoré les voix extérieures et les avis non sollicités pour revenir à l’essence du quatuor. »

    « Always Alright » est un mélange de country-blues et de gospel. Qui a eu l’idée de cette chanson ?

    Micky et Cormac ont écrit « Always Alright » ensemble. Les studios (Middlefarm studios) se trouvaient au milieu de la campagne dans le sud-ouest de l’Angleterre, près de Cornwall, à plus de deux heures de route de Bristol. Après chaque enregistrement, on se rendait dans une pièce dans laquelle il y avait une impressionnante collection de vinyles. On a mis notre nez dans tout. On a clairement été influencé par les disques que nous écoutions chaque jour. « Always Alright » est un mix de Crosby, Stills and Nash et des Stone Roses. C’est assez déroutant pour les fans de base de The Answer. Le rythme de départ était plus rapide. Puis, on a entendu un bootleg de Donny Hathaway avec un tempo de batterie lent et un groove incroyable. Après le déjeuner, j’ai pris une guitare et commencé à jouer sur un ampli Fender Princeton. J’ai entamé une séquence d’ouverture et Jay a commencé à taper le même rythme à la batterie que le morceau de Donny Hathaway. Il était deux fois plus lent par rapport à la première prise. Notre ingénieur du son, Peter Miles, a alors quitté la table de mixage et s’est mis à l’orgue Hammond. On est parti dans une improvisation totale, ‘Pete’ ayant appris le morceau à la volée. La troisième prise a été la bonne. Cette spontanéité, nous ne l’avions pas à nos débuts.   

    En parlant de spontanéité, est-ce que tu écris les solos, ou laisses-tu de la place à l’improvisation en studio ? 

    La plupart des solos de Sundowners ont été écrits. Nous avons joué dans les conditions live sans une multitude d’overdubs. Ce sont toutes des premières, deuxièmes ou troisièmes prises. Par conséquent, je savais où je devais commencer et où je devais terminer.  

    The Answer 2016

    On est impatient de vous voir sur scène au printemps sur le continent.

    Ce n’est pas une tournée massive. Elle ne durera que trois semaines avec un lancement en Angleterre mais la réponse à notre premier single « Blood Brother » a dépassé toutes nos attentes. Nous n’avons jamais eu autant de passages en radio en Allemagne auparavant. La couverture médiatique a été importante en France. Je n’oublie pas les Pays-Bas, le premier pays où nous avons joué en dehors du Royaume Unis. C’était à l’occasion de l’Eurofestival en janvier 2006. Je m’en rappelle parfaitement car auparavant je n’avais quitté l’Irlande qu’à deux reprises durant mon adolescence, à l’occasion d’un match de football disputé par Manchester United à Wembley et pour le GP de F1 de Silverstone. Je n’avais jamais mis un pied sur le Continent. J’avais dit à mes copains qu’un jour j’allais sillonner l’Europe et les Etats-Unis avec mon groupe. Ils m’ont répondu : « Tu rêves mon vieux »! Tu peux imaginer ma fierté lorsque je me suis retrouvé sur cette scène en Hollande. On a régulièrement donné des concerts là-bas. Je suis vraiment impatient d’y retourner.

    N’est-il pas difficile aujourd’hui d’exister en tant que groupe de rock alors que la majorité écoute du R&B ou du rap ?

    Si bien sûr. C’est une situation à laquelle nous avons dû faire face pendant une bonne partie de notre carrière, excepté à nos débuts. Au moment de signer notre premier contrat, une nouvelle vague rock émergeait. Je pense à des groupes comme The Darkness et The Datsuns qui étaient diffusés sur Radio 1, la plus importante chaîne au Royaume Uni. Suite à la reformation de Led Zeppelin (pour un concert), l’hystérie était collective. Il y avait à l’époque un regain d’intérêt chez les jeunes pour ce genre de musique. Toutefois, cela n’a pas duré bien longtemps. Après la vague initiale, au moment où nous avons ouvert pour AC/DC, le soufflet est vite retombé. Le rock a rapidement perdu le soutien de la sphère médiatique traditionnelle. J’ai consacré beaucoup d’énergie et mis toute mon âme dans le groupe pendant 20 ans. L’absence prolongée de perspective crédible de reconnaissance est une source de frustration et en même temps une source de motivation et de combat pour les formations rock qui tentent d'exercer leur art. Cormack, Micky, James et moi avons appris à surmonter ce manque de notoriété durant notre « pause carrière ». A présent, je ne m’inquiète plus de savoir si l’album va bien se vendre ou si Sundowners va se hisser dans le top des classements ou décrocher des certifications.

    Pour conclure, avec quels guitaristes irlandais prendrais-tu le plus de plaisir à jouer. Ton top 5 ?

    Je n’ai pas un classement bien précis mais j’aurais évidemment trouvé du plaisir à jouer avec Rory Gallagher qui est un génie et une légende vivante pour tous les musiciens Irlandais. Il sonne comme une évidence quand on évoque les racines blues de The Answer. Nous avons repris certaines de ses chansons et joué au festival international qui rend hommage à son œuvre, dans le comté de Donegal. J’ai commencé à jouer de la guitare électrique quand Rory est décédé en 1995. Je ne connaissais pas grand-chose de sa musique à ce moment alors je me suis progressivement intéressé à ses albums et aux enregistrements son groupe, Taste. Mon père et son band ont eu la chance de jouer avec John Wilson (batteur de Taste). Il y a donc une connexion avec Rory. Sa musique, c’est de l’émotion pure, mes influences ont toujours été ce genre de guitariste. Rory Gallagher est un musicien sous-estimé qui mérite de se retrouver au panthéon des plus grands aux côtés de Stevie Ray Vaughan et Jimi Hendrix.

    J’ai toujours eu beaucoup de respect également pour Gary Moore qui est né à Dundonald, dans la banlieue de Belfast. Ce n’est pas très loin de chez moi. C’est un guitariste phénoménal. C'est surtout son jeu très personnel lorsqu’il était membre de Thin Lizzy, qui m'a le plus marqué, notamment sur Black Rose. Sa carrière s’est envolée suite au succès des albums Still Got The Blues et After Hours mais il ne faut pas oublier son travail avec Lizzy et ses albums solos. Il a touché à tous les genres durant sa carrière. Je l’ai rencontré lors d’un concert au Royal Albert Hall. The Answer ouvrait pour Paul Rodgers (Free, Bad Company). Gary Moore est venu jouer sur trois chansons à la fin du set. Je me vois encore assis avec Cormac regardant Paul et Gary interpréter « The Hunter » pendant le soundcheck. Ils communiquaient entre-eux sur la façon d’interpréter la chanson et Gary est parvenu à jouer le solo de la même façon que Paul Kossoff (guitariste de Free). On s’est regardé Cormac et moi et on s’est dit « Waouh ! On est témoin de la rencontre de deux monuments au Royal Albert Hall. Quel honneur ! » Nous avons eu le plaisir de discuter avec eux. J’en garde un excellent souvenir !

    En troisième position, cela peu paraît plus surprenant, je place The Edge. C’est un guitariste que j’ai beaucoup écouté quand j’étais jeune. James, notre batteur, est un fan invétéré de U2. Durant l’enregistrement de Sundowners, on écoutait en boucle « When Love Comes To Town », le titre enregistré en duo avec BB King, et « Unforgettable Fire ». Le style de The Edge est très particulier avec de multiples effets de slides et d'harmoniques, ainsi que des rythmiques mélodiques. Je suis impressionné par la façon dont il « remplit les espaces » en concert dans les stades. Pour l’anecdote, ‘Pete’ Miles a pris une photo de moi en noir et blanc qu’il a collé sur le dos de la couverture de Unforgettable Fire. Tu peux voir ce montage à l’intérieur de la pochette ou le vinyle de Sundowners, si tu as de bons yeux. (Il rit.)

    Parmi les nouveaux, ou disons les moins anciens, je trouve du plaisir à écouter Tim Wheeler du groupe Ash. Il est comme moi originaire de Downpatrick. Je me souviens l’avoir vu jouer alors qu’il n’avait que quinze ou seize ans et moi treize à peine. Déjà, à ce moment il m’a impressionné comme guitariste mais aussi en tant qu’auteur et chanteur. Il est catalogué comme artiste commercial ou de rock indé mais c’est avant tout un fabuleux guitariste qui a une tonalité bien à lui. J’ai joué avec Tim sur une chanson de Ash « Shining Light » lors d’un concert donné au Ulster Hall de Belfast avec l’Orchestre d'Ulster. Nous avons aussi repris « Stairway to Heaven », le classique de Lez Zeppelin sur lequel il a utilisé une guitare à double manche douze cordes.  C’est un grand talent. Enfin, je n’oublie pas Vivian Campbell. Ce n’est pas facile de quitter Belfast avec une guitare comme seul compagnon, et je sais de quoi je parle. Vivian a saisi sa chance et il s’est retrouvé sur Holy Diver, l’album légendaire de Dio. Grâce à son travail avec Ronnie James Dio, il a amené le feeling du classic rock dans le heavy metal, un courant qui commençait à émerger à l’aube des années ’80. Je peux entendre des influences de Jimmy Page, je pense notamment au morceau « Achilles Last Stand », mixées avec la technique typée de cette époque. Viv est toujours au sommet avec Def Leppard, 40 ans plus tard. Chapeau !  

      

    THE ANSWER

    SUNDOWNERS  

    Golden Robot Records 

    The Answer - Sundowners cover

    Si vous cherchez une galette qui a toutes les qualités du hard rock bluesy aux effluves 70’s, quelque chose de solide et que l’on peut décemment recommander à ses amis, un disque d’un groupe complet, possédant un chanteur digne de ce nom, un guitariste qui ne l’est pas moins et une rythmique qui n’est pas non plus en reste, alors le nouveau The Answer vous tend les bras. Que ce soit sur « Oh Cherry » ou sur « California Rust », le groupe va à l’essentiel avec des riffs costauds, une ambiance sympathique et un état d’esprit positif. Le farouche « Want You to Love Me » montre que les rockeurs sont toujours enragés. « Blood Brother » le single possède un impact groovy et chaleureux comme en témoigne son succès sur les radios de Classic Rock. Le psychédélique « Sundowners » qui ouvre l’album et l’envoûtant « Alway Alright » qui le clôture sont deux joyaux regorgeant d’idées sonores. Si les backing vocaux contribuent à la folie de l'ensemble, on ne manquera pas de souligner l’apport du claviériste Jonny Henderson, connu pour son travail avec le guitariste de blues Matt Schofield.  Celui-ci est aussi à l’aise à l’orgue Hammond qu’au piano électrique (Fender Rhodes ou Wurlitzer) ou encore avec le clavier Vox Continental utilisé sur « Blood Brother ». La démarche de Sundowners se place dans la droite lignée des œuvres de Rival Sons et Thunder. Alors si cette musique est votre tasse de thé, ne négligez pas le gobelet de Whiskey qui se cache derrière. [Philippe Saintes] 


     

    votre commentaire
  •  

     LEE AARON

     Les réseaux (a)sociaux

    S’il y a bien une chronique pour laquelle on peut se permettre des écarts d’objectivité, c’est celle du nouvel album de Lee Aaron. Puissance subtile, explosion contrôlée, équilibre absolu, sans surprise, on est fan ! Cette chronique est donc un éloge assumé à l’artiste canadienne. [Entretien avec Lee Aaron, chant, par Philippe Saintes – Photos : Theresa Mitchell]

    Lee Aaron - promo

    Je trouve qu’ Elevate offre un panorama des nombreux styles qui ont émaillé tes précédents albums.

    Ça me fait plaisir que tu me dises ça. Mes goûts musicaux sont très variés. Je reste encore aujourd’hui influencée par ce que j’écoute. Billie Eilish par exemple est une chanteuse et une productrice talentueuse. Elle a ouvert une nouvelle voie dans la musique en alliant le blues, la pop et le hip-hop. Un magazine allemand m’a récemment demandé mon top 5 des albums qui ont changé ma vie. Parmi ceux-ci, j’ai cité Physical Graffiti de Led Zeppelin pour ses ambiances et couleurs sonores. C’est un patchwork que j’adore et aussi que j’aime faire. Il y a une touche rock sudiste sur « Still Alive ». « Elevate » et « Heaven’s Were We Are » sont des morceaux de rock modernes tandis que « Rock Bottom Revolution » propose des riffs blues rock accrocheurs façon AC/DC. Cette force musicale provient surtout de la cohésion du groupe. Cela fait plusieurs années maintenant que je joue avec les mêmes musiciens.

    Tu as enregistré quatorze titres mais seulement dix figurent sur Elevate. Que comptes-tu faire des quatre morceaux écartés ?

    « What Would Jesus Drink », « Blood Money », « The Heart Wants What It Wants » et un quatrième titre dont j’ai oublié le nom, se trouvent en sécurité sur mon ordinateur.  Je ne sais pas encore où ils aboutiront. Peut-être sur une compilation ou un EP. Ce sont d’excellentes chansons mais comme nous souhaitions sortir une version vinyle de Elevate, nous ne pouvions pas y mettre plus de 45 minutes pour éviter de « serrer » les microsillons.

    Le titre éponyme Elevate est une critique sur les réseaux sociaux et leurs effets pervers. Tu sembles très sceptique par rapport à l’évolution de ces outils technologiques.

    Je pense qu’il faut effectivement s’inquiéter de la façon dont les réseaux sociaux ont pu modifier et transforment encore nos comportements, nos interactions. Je fais souvent référence au film The Truman Show avec Jim Carrey, l’histoire d’un type qui vit dans sa bulle.  Nous faisons la même chose en nous réfugiant sur Facebook, Google, Instagram,... Le problème se situe dans les algorithmes qui nous manipulent d’une certaine façon. On prend l’habitude de se connecter avec des personnes qui ont les mêmes croyances. Je pense qu’il est plus intéressant de discuter avec des personnes qui n’ont pas la même opinion afin d’avoir une vision plus large. C’est le message d’Elevate.

    « Rock Bottom Revolution » est un hymne de stade. C’est une chanson qui incarne un certain mouvement de rébellion, non ?

    C’est en quelque sorte un appel aux armes pour dire ‘stop’ à cette situation ridicule. On retrouve la même rhétorique que pour « Elevate ».  Les paroles condamnent le manque d’ouverture. C’est aussi une critique par rapport à la jeune génération à l’épiderme fragile qui censure tout ce qui l’offense. Ce n’est pas dans ma culture de penser et d’agir comme ça !

    Lee aaron promo 2

    Quelles ont été les sources d’inspiration pour les titres « Still Alive » et « Freak Show » ?

    « Still Alive » fait référence d’une manière très large à notre façon de continuer à avancer. Les pires choses nous tombent dessus mais Il faut, quelque part, accepter de vivre avec. Nous sommes des survivants. « Freak show » est l’une des quatre chansons enregistrées live durant le Covid à Vancouver. Un mini concert baptisé Rockin’ From Home.  Nous avons joué nos parties chacun à notre tour en étant filmé et cela a donné une vidéo en mode confiné qui communique à nos fans de la bonne humeur. Nous avons repris à cette occasion la chanson « Everyday People » de Sly and the Family Stone. J’ai été inspirée par les paroles de ce morceau qui parle d’égalité. Lorsque Sean m’a envoyé le riff de « Freak Show », j’ai voulu écrire une musique aussi fun. Nous sommes tous des phénomènes dans ce monde étrange. Tous les êtres sont égaux et particulièrement différents, c’est le thème de la chanson.

    Tu n'as pas pu promotionner l’album Radio On ! en 2021 à cause de la pandémie. Comptes-tu ajouter des chansons des deux derniers disques à la setlist lors de la prochaine tournée ?

    Et bien, tout dépendra de la durée du show. Dans le meilleur des cas, si je suis en tête d’affiche, je ferai un set de 90 minutes. Evidemment, j’interpréterai des chansons plus anciennes car c’est toujours intéressant de jouer la carte de la nostalgie, tu ne crois pas ? « The Metal Queen », « Whatcha Do to My Body »,… des titres que les fans veulent entendre en concert. Donc, on ne touchera pas aux classiques mais quand je fais la promotion d’un nouvel album alors effectivement je choisis au moins deux titres qui seront interprétés live. C’est amusant d’évoquer Radio On ! parce que le public a réclamé des chansons de cet album qui n’étaient pas nécessairement les singles. Ainsi, on joue « Soulbreaker , « Vampin » et « Soho Crawl». Pour Elevate, il y a plusieurs titres que le groupe aimerait interpréter lors de la tournée 2023. « Rock Bottom Revolution » en fait partie. Pour le reste rien n’est encore décidé.

    Avec le temps, ressens-tu une forme d’évolution au niveau de la tessiture de ta voix et dans ta façon de chanter ?

    Lorsque j’ai fait diversion à la fin des années en me tournant vers le jazz et le blues, je me suis vraiment fait plaisir. J’étais à la recherche des racines du rock’n’roll. Je suis devenue à ce moment une meilleure chanteuse, une meilleure compositrice et une meilleure productrice. Je n’ai pas peur aujourd’hui d’explorer de nouvelles choses avec des intonations plus bluesy. La plupart de mes chanteurs préférés, Robert Plant, Ian Gillan, David Coverdale à ses débuts ou Paul Rodgers de Bad Company, ont tous une culture blues. Ces artistes sont représentatifs de l'éclectisme musical. Je prends désormais la liberté d’interpréter de nombreuses chansons de cette manière, c’est une sorte d’émancipation vocale. Et puis, je parviens toujours à atteindre des notes hautes. Je peux d’ailleurs chanter de façon agressive comme sur Diamond Baby Blues. J’ai appris avec le temps qu’il n’était pas nécessaire de chanter de façon extrême tout le temps pour obtenir une bonne dynamique et d’être efficace. Donc, oui on peut dire que j’ai actuellement un registre vocal plus étendu.

    N’envisages-tu pas d’enregistrer un nouvel album de jazz dans le futur ?

    Il ne faut jamais dire jamais. C’est l’une de mes expressions favorites. Après avoir élevé mes enfants et mon come-back musical en 2016, j’ai pris énormément de plaisir à enregistrer à nouveau des chansons rock. Je suis très inspirée en ce moment. Mais qui sait ? Peut-être lorsque j’aurai 70 ans, je me dirai qu’il est temps de sortir un autre album de jazz. En fait, je n’aime pas m’imposer des limites. Je le ferai certainement mais quand je jugerai le moment opportun. Je viens de voir Bruce Springsteen parler de son album de reprises soul dans l’émission télé de Jimmy Fallon. Je trouve que c’est une bonne idée car sa démarche a le mérite de donner envie d'écouter les originaux!

    Lee Aaron band 2023

    Un fan a récemment créé une figurine Pop unique à l’effigie de la Metal Queen, ton alter ego. Quel est ton sentiment ?

    En fait, j’ai moi-même découvert ce modèle sur internet. La Metal Queen a même eu droit à une figurine en Lego. En réalité, j’ai une relation amour-haine avec tout cela. Je trouve génial d’être une référence pour une génération après 40 ans de carrière. Des fans ou des critiques voudraient m’entendre chanter du hard rock 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Je peux le faire bien sûr mais en tant qu’artiste j’ai beaucoup plus à monter dans ma vie et sur le plan professionnel. Pour certaines personnes, je resterai éternellement la pin-up fantasy de débuts et cela me chagrine. Le journaliste du magazine Classic Rock qui a fait la chronique du nouvel album le trouve trop pop.  Suis-je censée faire toujours la même chose ? Non bien sûr ! Je suis mon propre patron. J’aime découvrir de nouveaux horizons, écrire, produire et enregistrer de nouvelles chansons. Je veux tout simplement continuer à faire ma musique. Bien entendu, je ne peux pas satisfaire tout le monde.

    Y a-t-il des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer dans le futur ?

    Jack White ! C’est l’un de mes guitaristes actuels préférés. Il est absolument incroyable.

    Es-tu toujours en contact avec John Albini, ton ancien guitariste et co-auteur ?

    Oui. Il vit à Nashville. Il travaille dans la production et il possède son propre studio appelé Sonic Eden. Nous sommes toujours amis. Il est formidable. Je l’adore !

    « Je suis devenue une meilleure chanteuse, une meilleure compositrice et une meilleure productrice. Je n’ai pas peur aujourd’hui d’explorer de nouvelles choses avec des intonations plus bluesy. »

    Quels sont tes prochains projets. Travailles-tu toujours sur tes mémoires ?

    Oui, oui. J’ai écrit un passage justement la nuit dernière. Depuis que je me suis lancée dans cette autobiographie, j’ai sorti deux albums studios et plus récemment, j’ai déménagé. Cela a interrompu le processus. J’ai repris l’écriture mais je ne me mets pas trop de pression pour ce défi. Cela sortira bien assez tôt. Je veux surtout écrire un livre qui ait du sens. Ce sera un ouvrage complet sur mes expériences.  

    Sean Kelly, le guitariste de ton groupe a écrit un bouquin sur le scène rock au Canada durant les années ’80, Metal on Ice : Tales from Canada's Hard Rock and Heavy Metal Heroes. Quels sont justement tes cinq artistes canadiens favoris ?

    Oh, boy ! Rush est le premier nom sur ma liste. C’est un groupe sous-estimé en terme de récompenses mais aucune formation ne sonne comme Rush. C’est à mon avis, le plus grand groupe de rock canadien. J’aime bien la musique de Max Webster. J’étais une fan lorsque j’étais adolescente. Et puis, il y a les Guess Who de Burton Cummings. Les premiers albums sont uniques. Du côté féminin, je pense avant tout à Alanis Morissette. Je crois avoir quelque peu pavé la route pour elle dans les années ’80.  Son premier grand succès international Jagged Little Pill a changé beaucoup de choses pour les filles qui se sont lancées dans la musique. Alanis a été une grande source d'influence dans les nineties grâce à un style innovant.  Je n’oublierai évidemment pas Joni Mitchell qui est une véritable icône. Elle a été une pionnière en tant qu’auteure-compositrice-interprète. Personne ne peut se comparer à Joni Mitchell.

    Une question plus difficile. Quels sont les 5 titres de ton répertoire que tu préfères ? 

    Honnêtement, je ne citerai pas mes tubes car je m’en lasse vu que je les joue tout le temps. La ballade « Private Billie Holiday » de l’album Beautiful Things, est probablement la meilleure chanson que j’ai écrite.  J’ai aussi un faible pour « Twenty One » que l’on trouve sur Radio On ! mais également « Heart Fix » de Fire and Gasoline. Hmm ! Probablement « Emotional Rain » de l’album éponyme. Et la dernière,… Mon Dieu c’est dur !  « Diamond Baby Blues » je pense.  Quand on joue cette chanson en concert, il y a toujours une réaction positive du public. Même ceux qui ne la connaissent pas tapent des pieds et des mains. « Diamond Baby Blues » procure une émotion qui me fascine.

    Lee aaron promo 3

    Tes enfants ont-ils apprécié le dernier album ? 

    Jimmy Fallon a posé la même question au Boss hier. Je pense que mon fils et ma fille sont arrivés à un âge où ils commencent à réaliser ce que le travail de maman et papa est plutôt cool. L’été dernier, ils nous ont accompagnés lors de grands festivals au Canada. Ils ont été surpris de voir tous ces gens de la sécurité autour de nous. Ils se sont dit « Woohh ! Nos parents ont une certaine renommée au pays. » Ils commencent à comprendre notre activité.  Mais il y a encore un an ou deux, ils ne s’intéressaient pas à notre musique. C’était plutôt « fait moi un sandwich au beurre de cacahuètes m‘man ! » J’étais la mère sandwich (rires).

    A-t-on une chance de te voir en 2023 en Europe ?

    Cela devient de plus en plus compliqué pour les groupes nord-américains de se produire en Europe à cause des coûts du carburant et aussi les hôtels qui deviennent hors de prix. Nous pouvons juste espérer pouvoir participer à des festivals décents. Je croise les doigts. On travaille actuellement avec notre agent afin de traverser l’Atlantique. J’adore la France et je garde un excellent souvenir de notre concert à Vouziers, à l’occasion d’un petit festival. Le public et les organisateurs étaient très sympathiques. J’aimerais sincèrement revenir jouer chez vous cette année !

     Lee Aaron - Elevate cover

     LEE AARON - ELEVATE

     Hard Rock

     Metalville

    Elevate est marqué du sceau de l'exigence. L'ambiance est tantôt rythmée (« Trouble Maker ») tantôt torride (« Highway Rome »). Le refrain de la plage d’ouverture « Rock Bottom Revolution » nous rappelle les chansons vintage des premiers albums de la Metal Queen. Rien n'est fait au hasard et les mélodies sont définitivement riches et prenantes, comme sur le très bon « Freak Show » ou la ballade dansante « Red Dress » interprétée avec l’aide de la violonise Karen Barg (Transiberian Orchestra). Elevate se veut souple et inattendu. Lee s’amuse, s’essaie dans de nouveaux territoires musicaux sans pour autant perdre son identité artistique. Elle sait ce qu'elle veut, et sa musique ne baigne jamais dans une mièvre facilité. Même l’électrisant « Spitfire Woman », l’histoire vraie d’un maricide, ne met pas en défaut le travail mélodique du disque. Décidément il se passe toujours quelque chose avec Lee Aaron depuis son retour sur la scène rock. La chanteuse et son groupe surprennent mais ne déçoivent jamais. Dès lors, il serait dommage que vous ne fassiez pas l'effort de vous laisser embarquer par le rock absolument lumineux de Elevate.


     

     

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires