• WINGER : l'interview de Reb Beach

    WINGER 

     Plan culte

    Neuf ans après l’excellent Better’s Days Comin’, Winger révèle Seven, un sep­tième album monstrueusement génial. Amateurs de bonne musique, ne passez pas à côté car cet opus va devenir cultissime. Parole de fan… [Entretien avec Reb Beach, guitare par Philippe Saintes – Photos : Christopher Carroll]

    WINGER 2023

    Pourquoi avoir atten­du aus­si longtemps pour sortir Seven, Reb ?  

    Ce n’était pas notre plan d’attendre neuf ans. Nous avons commencé l’écriture de Seven avant le covid mais la pandémie a rallongé tout le processus. Ensuite, nous avons chacun été impliqués dans une série de projets musicaux. J’ai enregistré un album solo, composé et joué sur les deux enregistrements de Black Swan et tourné intensément avec Whitesnake. Cela a donc pris du temps. Entre les premières sessions et la sortie de l’album, cinq ans se sont écoulés.

    Comment avez-vous abordé ce nouvel album ?

    C’est sans aucun doute notre disque le plus sombre autant en termes de musique que de textes. Kip a surtout composé des ballets ces dernières années et cette influence se ressent beaucoup. Il y a des chansons intenses et bouleversantes à la fois. L’écho est plus personnel. Mon univers musical se rapprochant davantage de Karma (2009), j’étais plutôt perplexe au départ. Finalement, je trouve l’album très bon. Le travail de production et le résultat final sont impressionnants de qualité.  

    Lorsque Winger s’est formé, vous veniez à peine de sortir de l’adolescence. Aujourd’hui vous êtes tous des parents et même des grands-parents. Qu’est-ce qui a changé fondamentalement ? 

    Pas grand-chose à vrai dire. On a toujours mené une vie normale. Nous n’avons jamais été comme les autres formations qui foutaient le bordel juste parce qu'elles pensaient que c'était ça, être rockn’roll. Je suis le seul de la bande à arborer un tatouage discret et à boire de la bière.  Il n’y a jamais eu de chambres d’hôtel saccagées, de bastons ou d’engueulades dans l’histoire de Winger. On n’est pas dans la tradition sex and drugs, probablement parce qu’on est un groupe de la côte Est. Mon premier groupe Fortune originaire de Fort Lauderdale était beaucoup plus sulfureux, haha ! Mon travail c’est jouer de la musique. J’aime écrire des chansons, les enregistrer mais c’est un hobby. J’ai la chance que ce soit encore ma vie.  Je serai bien incapable de me lever le matin pour aller bosser. 

    Reb Beach - 2023

    Le groupe a interprété le titre « Out for the Count » dans la BO du film Karaté Kid III en 1989. Que penses-tu de Cobra Kai, la série adaptée de la franchise ? 

    Je suis fan. J’adore le ton, l’humour, la nostalgie et surtout la bande-son des années 80 de la série. Elle inclut tout le monde d’AC/DC à Bon Jovi en passant par Poison, Ratt, Mötley Crüe, Def Leppard, REO Speedwagon ou Foreigner.  J’espère que l’on pourra aussi entendre une chanson de Winger dans un épisode de la prochaine saison, haha! 

    Comment as-tu découvert la musique et quelles sont tes principales influences ? 

    Grâce à mes parents. Mon premier instrument a été le piano. Je m’amusais très jeune à jouer les chansons de Kiss. Ensuite, j’ai appris sérieusement la guitare en reproduisant à l’oreille les chansons du premier disque de Molly Hatchet qui est accessible aux débutants.  Pour ce qui est des influences, j’apprécie énormément des figures comme Joe Perry, Eddie Van Halen, Ronnie Montrose ou Larry Carlton. J’ai grandi musicalement à l’écoute de ces légendes de la guitare.  

    « Mon univers musical se rapprochant davantage de Karma (2009), j’étais plutôt perplexe au départ. Finalement, je trouve l’album très bon. »

    Quelles sont les chansons qui représentent le mieux ta carrière, selon toi ? 

    J’interprète l’un des plus longs solos diffusés en radio dans les années ’80 sur « Headed for a Heartbreak ». J’ai produit mon meilleur solo sur « Witness », un titre de Karma. On peut entendre quelques-unes de mes envolées favorites sur Erase The Slate de Dokken. J’aime aussi les morceaux hommages à Ozzy (« I Don’t Know ») et Queen (« Fat Bottomed Girls »). J’ai réussi à jouer exactement les parties rythmiques de Randy Rhoads et Brian May, ce qui n’est pas évident. Parmi les favoris, il y a également la musique composée pour le groupe The Mob avec Doug Pinnick (King’s X). Il y a quelques improvisations sympas et j’adore la voix de Doug.  

    Winger a prévu de faire escale au Royaume-Uni en mai pour 7 concerts. Quid du vieux continent ?  

    À ma connaissance, tout est bouclée pour cette année. On jouera aux Etats-Unis, au Japon et en Australie mais pour le reste de l’Europe, il faudra certainement attendre 2024. Une tournée Whitesnake/Winger cela aurait fière allure, haha! 

    Une interview à retrouver dans : Metal Obs' Mai-Août 2023

     WINGER - Seven

    WINGER

    SEVEN

    Frontiers Records 

    Né à l’aube d’une décennie musicale généralement honnie par les fans et musiciens de la génération hair metal, Winger a survécu au grunge et à l’indifférence glaciale des principaux médias. Pour rappel, le groupe avait décroché la timbale avec un premier album éponyme (1988) et ensuite avec In The Heart Of The Young (1990). Kip Winger pouvait à la fois miser sur son talent de hit maker et sur son charisme pour emmener les New Yorkais dans le top 50 US. Le chanteur-bassiste est resté un compositeur inspiré, capable d’écrire un disque de compositions classiques contemporaines nommé aux Grammy Awards (Conversations With Nijinsky) et de produire un chef d’œuvre du hard rock comme ce 7è album de Winger. Les autres membres du groupe ne font pas de la figuration. Reb Beach (Whitesnake), qui a co-écrit la majorité des titres, illumine les compositions de sa guitare et chante même en duo avec Kip sur « It’s Okay ». John Roth a également participé à l’écriture. Si le spectre de la fin des années ’80 est toujours présent, la production au final démontre une modernité assez inattendue. Seven réserve également quelques surprises avec des chansons plus complexes mais irrésistibles du calibre de « Tears Of Blood », « One Light To Burn » ou « Voodoo Fire ». Voilà incontestablement le must-listening du mois. [Philippe Saintes] 

     

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :