• Interview Sebastian Bach

     SEBASTIAN BACH

     43 And Life !

    Depuis les bancs du collège, Sebastian Bach cultive un sentiment de révolte. Aujourd’hui encore il a gardé un pied dans l’adolescence. Le chanteur canadien perpétue le côté rebelle du rock’n’roll. Lorsque nous l’avons appelé à son appartement de  la côte Ouest, il était au lit avec sa copine. Bach est vraiment un client idéal pour un journaliste car il a toujours quelque chose  à raconter. [Entretien avec Sebastian Bach  par Philipe Saintes - Photos : Clay Patrick McBride]

      

    Sebastian Bach

     

    Peux-tu nous parler du rôle de Bob Marlette sur Kicking & Scremaing. 

     Bob s’est surtout occupé des manettes, la production digitale et toute cette nouvelle technologie qui m’effraye un petit peu. Les techniques d’enregistrement ont évoluées depuis ma première expérience en studio. Il y a peu de temps, on enregistrait encore des titres provisoires sur des cassettes analogiques, dont la qualité était insuffisante pour la production d'un disque. Enregistrer quoi que ce soit est devenu si facile de nos jours. Avec le logiciel Pro Tools on peut facilement corriger la petite fausse note ou recaler la phrase chantée un peu trop en retard sur les chœurs. Le numérique permet de trouver de nouvelles sonorités mais le risque est de trop se laisser envahir par la technique, au détriment de la composition musicale elle-même. 

     Le travail d’écriture est remarquable. Avec qui as-tu composé les nouveaux morceaux ?

     La première chanson que j’ai composée est « Tunnel Vision », avec John 5. Nick, mon guitariste, est ensuite arrivé avec de nombreuses idées et nous avons travaillé ensemble sur plusieurs morceaux. J’ai également écrit  deux titres avec Bob Marlette. La principale raison de mon départ de Skid Row est que je ne supportais pas que deux mecs du groupe se soient autoproclamés compositeurs exclusifs. Je n’étais pour eux que le chanteur. Je me suis forcé à interpréter leurs morceaux avec conviction. S’impliquer sur les compositions de quelqu’un d’autre est une chose difficile. Je n’aime pas du tout interpréter des chansons qui ne me font pas vibrer émotionnellement car je crois que le public le ressent. Les chansons de « Kicking & Scremaing » sont  entraînantes et motivantes, ce sont des chansons qui viennent du cœur. Contrairement à Skid Row, j’ai choisi de continuer d'avancer et je l'ai fait dans un mode survie. Ca m’a aidé à écrire un bon album. J’ai aussi gagné le privilège de pouvoir collaborer avec de très bons musiciens. Bon, il est vrai que je pense toujours que mon nouvel album est le meilleur mais cette fois … (rires)

     Le jeune prodige Nick Sterling (21 ans) est l’une des bonnes surprises de l’album. Comment l’as-tu recruté ?

     J’ai lu un article sur Nick dans le magazine Guitar Wolrd. J’ai trouve ce mec très cool. J’ai immédiatement été visiter son site web et  j’ai été complètement soufflé par les morceaux qu’il avait composés. Ce « môme » est un surdoué. Son approche de la musique est à la fois époustouflante et rafraîchissante. Son jeu de guitare sur la ballade « I’m Alive » me fait penser à Eric Clapton. C’est un futur grand musicien du hard. Nick joue aussi de la basse sur l’album et bien entendu mon vieux complice Bobby est à la batterie. C’est la première fois que j’enregistre un CD sous forme de trio, à la Rush.

     

     On trouve des chansons autobiographiques sur l’album comme « My Own Worst Enemy », mon coup de cœur. 

     C’est une chanson assez agressive avec une voix très claire. Je chante un peu comme un ado sur ce morceau. C’est un clin d’œil au passé. Je n’ai jamais eu pour vocation de prêcher, je ne sais quelle bonne parole. Le disque parle de choses de la vie, d’amour, de rupture. Dans certaines chansons d’amour que j’ai écrites, il y a un côté romantique et en même temps c’est brut. J’exprime toutes les facettes du rapport amoureux.

     La pochette du CD est à la fois fun et agressive avec des couleurs vives.

     On doit cette illustration à Richard Villa qui avait créé la cover de Black Veil Brides mon groupe préféré du moment. Andy Biersack le chanteur est un bon ami et il m’a montré les esquisses réalisées par Richard pour leur album We Stitch These Wounds. J’ai littéralement flashé. Richard est un fabuleux graphiste et designer. L’artwork colle parfaitement à la musique. C’est sauvage, direct et dévastateur !

     Tu as joué dans deux comédies musicales à Broadway, des séries télés (Gilmore Girls, Trailer Park Boys) et dans un télé-crochet en compagnie de Ted Nugent et Scott Ian (Anthrax). Es-tu satisfait de ces différentes expériences ?

     J’ai surtout adoré travailler à Broadway. Ma meilleure interprétation fut incontestablement dans Jekyl and Hyde, un rôle de composition (rires). Dans Jesus Christ Superstar, je jouais le bad guy mais j'ai eu beaucoup de plaisir. Grâce au show Supergroup, j’ai appris que boire à la télévision n’était pas quelques chose de très intelligent.  Il y a eu trop de beuverie dans cette émission (rires)

     Tu viens de fêter tes 43 ans. Es-tu toujours aussi sauvage comme à la grande période de « Youth Gone Wild » et « 18 And Life », où t’es-tu assagi avec le temps ?

     A l’époque, j’avais 17 ou 18 ans, je vivais pleinement la vie avec mes potes. Aujourd’hui je me sens plus adulte en tant qu’individu. C’est plutôt si ma façon de réagir n’avait pas changé depuis 1986 qu’il faudrait se demander si quelque chose ne tourne pas rond chez moi (rires) ! Mon père était peintre. Il m’a tout appris. Son métier c’était sa passion. J’ai décidé de suivre son exemple, en écrivant et en jouant la musique qui me correspond. 

     Tiens, qu'est devenue la chanson "(You Make Me) Rock Hard" co-écrite avec Ace Frehley pour l’album Psycho Circus de Kiss.

     Ace l’a enregistrée sur son disque Anomaly sous le titre "Foxy & Free" (il fredonne le refrain….).

     Ah bon ? Je ne pense pas avoir vu ton nom dans le livret…

     Il n’y figure pas, effectivement. Lorsque j’ai mis Anomaly dans le lecteur de ma voiture et que j’ai réalisé qu’Ace avait utilisé cette chanson sans m’avertir et sans même me créditer J’ai stoppé la voiture et j’ai pleuré comme un gosse. Ace était mon idole et je ne pouvais pas croire qu’il avait agi de la sorte. Cela m’a vraiment brisé le cœur.

     Un mot sur la disparition récente d’un autre pote, Jani Lane, l’ancien frontman de Warrant !

     Je ne l’avais plus vu depuis plusieurs années mais la disparition d’un confrère et ami musicien me touche profondément. C’est un sacré choc. Je suis triste pour ses enfants, sa famille. Mourir seul dans une chambre d’hôtel, est quelque chose de troublant. La gloire est souvent éphémère.

    Seb Bach Group

     Dernière chose. Si on te proposait de réintégrer Skid Row demain, quelle serait ta position ? 

     C’est la mode des reformations. Mais Skid Row n’est pas Poison ou Mötley Crüe…Si tout le monde se mettait autour de la table et décidait de faire table rase du passé et si on m’offre l’opportunité de jouer en public des chansons qui me conviennent, alors une collaboration est toujours possible. Mais je n’ai pas envie de vivre dans la nostalgie et interpréter d’anciennes compositions uniquement pour faire du fric. Je veux  continuer d’interpréter de nouvelles choses.  Point à la ligne. Très honnêtement, une reformation du line-up d’origine me paraît utopique. On n’a fini par se taper sur le système et je n’ai plus aucun contact avec les autres membres. Si tu écoutes mon album et leur dernier CD, tu comprends pourquoi nous ne sommes plus ensemble. La différence est énorme.  J’ai aujourd’hui 43 ans et je crois que j’ai encore largement le temps devant moi avant de reconsidérer le passé. Dans dix ou quinze albums, on en reparlera peut-être !

     

      

    SEBASTIAN BACH – Kicking And Scremaing

    Frontiers Records

    www.sebastianbach.com

    www.myspace.com/sebastianbach 

     


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