• KXM : l'interview de Doug Pinnick

    KXM
    La règle de trois

    KXM revient avec Circle Of Dolls, troisième album du trio Doug Pinnick (King’s X), George Lynch (Dokken, Lynch Mob) et Ray Luzier (Korn). Un melting-pot risqué mais réussi d’une formation qui n’en a que faire d’alibis quelconques. [Entretien avec Doug Pinnick (voix, basse) par Philippe Saintes – photo : Sébastien Paquet]

    KXM promo 2019

    Comment est né Circle Of Dolls ?

    Très spontanément. Nous n’avions pas planifié le style, les sujets, l’ambiance. On a laissé aller notre inspiration une fois réunis tous les trois dans la même pièce. On a enregistré très rapidement dans une excellente ambiance. Il y a eu beaucoup de fous rire. Chris Collier, un ami du groupe, a produit et mixé le disque. Est-ce le meilleur des trois ? Honnêtement, je ne sais pas. Si c’est l’avis des auditeurs et des critiques, alors j’accepte ce jugement. Pour moi, il s’agit juste d’un nouvel album de KXM dans lequel j’ai mis tout mon cœur et toute mon énergie et je suis très satisfait du résultat. Maintenant, j’espère que les auditeurs l’apprécieront autant que moi. Si nous avons l’opportunité de partir en tournée, nous le ferons avec plaisir car nous adorons tous les trois la scène.

    Circle Of Dolls est un manifeste engagé. Le titre « Border » évoque la barrière entre les Etats-Unis et le Mexique.

    Oui, c’est la guerre des mots chez nous à propos de la situation à la Frontière. On parle de réfugiés, de migrants ou de clandestins. C’est sans doute le sujet le plus clivant aux Etats-Unis. Au Royaume-Uni, le Brexit ouvre la porte à une discrimination généralisée. Ce n’est donc guère mieux.  Je ne prétends pas avoir la solution. Après tout, je ne peux aller nulle part sans mon passeport. Toutefois, je suis opposé à la tolérance zéro en matière de politique migratoire. Nous ne devons pas tourner le dos aux gens qui fuient la misère, la guerre ou l’oppression politique. Le moins que l’on puisse faire c’est d’en parler, de sensibiliser ceux qui nous écoutent.

    Dans le livre What You Make It (The Authorized Biography Of Doug Pinnick) on apprend que tu as eu l’opportunité de rejoindre Kansas et même Deep Purple mais tu as finalement préféré poursuivre l’aventure avec King’s X. Pas de regrets ?

    Aucun. Ian Gillan est mon chanteur préféré et j’adore Steve Walsh. J’ai décliné ces opportunités parce que je ne souhaitais pas reproduire ce que ces deux icônes du rock avaient créé et devenir un chanteur de substitution. Je préfère jouer ma musique sans règle, ni contrainte. Je n’étais de toute façon pas disponible car King’s X était très actif à la fin des années ‘80. Peu de groupes peuvent se targuer d’avoir continué avec le line-up d’origine, il y a ZZ Top ou U2. C’est cool de faire partie d’une formation qui a tenu aussi longtemps sans être un gros vendeur,  malgré un parcours semé d’embûches. C’est comme un mariage pour chacun de nous.

    KXM promo 2019 (2)

    King’s X sortira prochainement un nouvel album chez Golden Robot Records. On évoque un retour aux sources…

    Il n’est pas sans rappeler l’atmosphère de nos premiers albums, effectivement. J’ai enregistré avec Jerry (Gaskill, batterie et voix) et Ty (Tabor, guitare et voix) dans les mêmes conditions que Gretchen Goes To Nebraska (1989). Nous avons pris notre temps au niveau des arrangements et travaillé très dur pour ne pas décevoir les fans purs et durs. On a l’espoir d’en faire un « classique » de King’s X. Je ne vais pas m’avancer sur la date de sortie mais ce sera certainement pour 2020.  Nous sommes actuellement en pleine phase de mixage.

    Que peux-tu nous dire sur tes plans futurs ?

    Je pars en tournée cet automne avec Joe Satriani (guitare) et Kenny Aronoff (batterie) dans le cadre de l’Experience Hendrix Tour, aux Etats-Unis. Il n’y a malheureusement pas de dates programmées en Europe pour l’instant. Après, je vais commencer à travailler sur un album solo et ensuite je rejoindrai mes potes Jabo et Scot  Bihlman pour le troisième opus de Grinder Blues. C’est tout pour l’instant (rires). Une fois un album terminé, j’ai vraiment besoin de me mettre au projet suivant et travailler, j’adore ça !  

     

    KXM Circle Of Dolls cover

    KXM

    Circle Of Dolls

    Frontiers Records

    George Lynch nous revient déjà sept mois après la sortie de The End Machine, un album enregistré avec ses anciens acolytes au sein de Dokken (Jeff Pilson et Mick Brown). On retrouve cette fois l’ami George entouré du  chanteur-bassiste Doug Pinnick (Kings X) et du batteur Ray Luzier (Korn) qui sont loin d’être un backing de luxe pour guitar-hero en mal de reconnaissance planétaire. Circle of Dolls est déjà le troisième album de ce trio baptisé KXM. Descente d’intro, basse distordue, gospel rouleau compresseur et riffs à faire virevolter les étoiles : c’est « Mind Swamp ». On retrouve cette fièvre hard-rock funk dans « Big As The Sun » ou « Cold Sweats ».  « Time Flies » est un rock marathon alors que « Lightning » et « Twice » sont des petits joyaux de feeling où la guitare se fait langoureuse. Lynch nous met la gifle avec des solos souvent complexes mais  toujours variés prêts à accueillir les délire vocaux de Pinnick (« Vessel Of Destruction »).  Sur la plage finale « The Border », vous reconnaîtrez quelques belles influences (Beatles, Pink Floyd). Dans l’ensemble, le jeu reste fluide, acéré, ouvert à toute ébauche de groove, avec de bonnes trouvailles au niveau des arrangements. Une vraie réussite. [Ph. Saintes] 

    Retrouvez cet article dans Classic Obs' #4 (octobre-novembre 2019)

     

     

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