• FM : OLD HABITS DIE HARD - l'itv. de Steve Overland

    FM : OLD HABITS DIE HARD - l'itv. de Steve Overland

      Onde de choc

    Un anniversaire, un nouvel album qui a déjà conquis les amateurs de rock A.O.R. et une tournée qui a démarré en Amérique du Sud, il fallait bien cela aux musiciens de FM forts éprouvés en 2023 par les problèmes de santé du claviériste Jem Davis et le décès de l’ancien guitariste/membre historique Chris Overland (67 ans). [Entretien avec Steve Overland, chant, guitare par Philippe Saintes – Photos : Paul Stewart Hollingsworth, Adrian Hextall et Roberto Villani]

     FM 2024 - P.S. Hollingsworth

    Steve, 2023 a été une année particulièrement éprouvante pour toi et le groupe.

    Ce fut terrible, Philippe. Nous étions en pleine préparation du nouvel album quand Jem s’est vu diagnostiquer un cancer de la gorge lors d’une visite de routine chez son médecin. Il n’a pourtant pas perdu sa bonne humeur, c’est un vrai superman. Deux mois plus tard il était déjà en rémission et il a pu nous accompagner sur la tournée d’été. Je suis rentré à la maison un dimanche et le lendemain (22 août) mon frère décédait d’un infarctus. Je me rappelle de la première chanson écrite ensemble, « Sunlight », imaginée avant même la formation de Wildlife et de FM. J’ai récemment interprété une version acoustique de ce titre lors d’une série de concerts intimistes en duo avec Jim Kirkpatrick. Chris était un guitariste à la fois technique et mélodique. Il a été influencé par des artistes comme Peter Green, Gary Moore et plus tard Neal Schon. Son souvenir restera toujours présent, pour continuer à avancer malgré notre chagrin.

    Comment s’est déroulée la toute première et récente tournée en Amérique du Sud ?

    Je n’ai qu’un seul mot : grandiose ! Le public nous a réservé un accueil chaleureux et l’ambiance était excellente. On a pu vivre cette expérience grâce à l’obstination d’un tourneur brésilien qui tenait absolument à ce que l’on vienne jouer là-bas. Honnêtement, on n’avait aucune idée de la popularité de FM en Amérique du Sud.  Des fans nous attendaient à l’aéroport pour faire signer des albums et des guitares. Tous les concerts se sont déroulés à guichets fermés avec chaque fois un public survolté. C’est un moment particulier dans notre carrière. Cette tournée m’a fait aussi réaliser qu’il reste encore de nombreux endroits où j’aimerais jouer.

    Peux-tu nous parler de l’importance de votre premier album, Indiscreet  40 ans après sa sortie.

    C’est simplement un album à part dans notre discographie. On avait signé un gros contrat avec le label CBS et on nous considérait à l’époque comme le Bon Jovi britannique (sourire). FM n’a pas obtenu le même statut mais les planètes étaient alignées à cette période. Indiscreet est devenu un album culte dans de nombreux pays. On y trouve d’excellents titres qui ont passé l'épreuve du temps. Les gens veulent toujours entendre ces anciennes chansons. Lorsque j’ai composé la ballade « Frozen Heart » avec Chris, on a tout de suite eu le sentiment, l’intuition que cela allait fonctionner. Nos deux premiers disques, Indiscreet et Tough It Out renvoient à une période de nos vies qui nous a profondément marqués.

    FM - Adrian Hextall

     Le titre du nouvel opus Old Habits Die Hard (« les vieilles habitudes ont la vie dure ») fait justement référence à cette longévité.

    Absolument. On est une bande de vieux résistants (rires) comme en témoigne la pochette de l’album (un squelette avec un sombrero et une guitare). Dans les années ’90 avec l’émergence du grunge, les radios et la presse spécialisée ne voulaient plus de nous. On a donc décidé de faire une pause, peut-être a-t-elle été trop longue mais lorsque le rock mélodique est redevenu à la mode on a repris la route. Le line-up actuel a déjà 15 ans. Jem en est à sa 23è année chez nous. Le fait que l'on s'entende si bien tous ensemble est notre force. Nous avons eu une carrière incroyable et je suis fier de notre parcours. Nous avons toujours la même passion et la même énergie qu’il y a 40 ans. C’est ça qui est génial. Les gros refrains et les harmonies donnent la texture à notre musique et c’est ce que les fans attendent de nous. On retrouve ces fondations sur Old Habits Die Hard. Réaliser de nouveaux albums est vraiment l’élément principal qui fait durer FM dans le temps. Le 15è est déjà en chantier.

    Que penses-tu de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la musique, notamment sur la chanson « Now And Then » des Beatles ?

    Je trouve ça génial ce qu’ils ont fait avec la vidéo. C’est triste mais il n’y a plus que deux membres en vie alors avoir pu recréer le son si caractéristique des Beatles est vraiment un tour de force. On a l’impressions qu’ils sont encore tous là. C’est la même chose pour la chanson « Face It Alone » de Queen avec la voix de Freddy Mercury. Je pense que l’on ne doit pas imposer des règles sur ce qui est possible de réaliser grâce aux nouvelles technologies. Il y a une part de nostalgie derrière ces projets mais les gens aiment cela car ils n’ont jamais cessé d’aimer ces groupes. 

    Plusieurs groupes continuent de se produire sans aucun membre d’origine (Foreigner, Lynyrd Skynyrd,…). Qu’en penses-tu ?

    C’est une bonne chose car en fin de compte, c’est la musique qui est importante. Si le groupe arrête, alors il n’y plus de concert. Mick Jones (dernier membre fondateur) a recruté les membres qui composent aujourd’hui Foreigner. Kelly (Hansen) et Jeff (Pilson) sont formidables et le line-up actuel interprète les chansons à la perfection. Une fois de plus c’est une aubaine pour les fans de voir le groupe se produire sur scène en 2024. Si Mick a donné sa bénédiction, alors il y a une légitimité à continuer. On a ouvert pour Foreigner à plusieurs reprises et on a énormément de respect pour les musiciens actuels. 

    Quels souvenirs gardes-tu du premier concert de FM au célèbre Marquee Club de Londres en 1985 ?

    C’était une petite salle mais on était très nerveux car des monstres sacrés comme les Rolling Stones, les Who ou Pink Floyd, avaient joué avant nous.  Les gens faisaient la queue sur le trottoir en attendant l’ouverture des portes. L’ambiance était torride à l’intérieur. J’ai compris ce jour-là que le rock, c'était surtout une communion entre le public et les musiciens. Jouer dans un endroit mythique comme le Marquee devant une foule en liesse est un moment inoubliable vécu par la formation originelle.

    « Nous avons toujours la même passion et la même énergie qu’il y a 40 ans. » 

     FM :Roberto Villani

    Vous avez aussi eu la chance d’ouvrier pour la seule et unique Tina Turner lors de la tournée Private Dancer.

    Oui c’était juste après la tournée Bad Attitude avec Meat Loaf. On a eu beaucoup de chance. Bryan Adams ouvrait pour Tina mais en raison du succès de son album Reckless aux Etats-Unis (N°1), il a quitté la tournée européenne. On nous a alors proposés d’assurer quelques dates. On a joué dans des stades remplis et la courbe d’apprentissage a été rapide en compagnie d’une telle légende. Tina Turner était entourée de musiciens exceptionnels. On a vraiment été verni d’ouvrir par la suite pour Bon Jovi, Santana, Gary Moore à trois reprises, Journey, Whitesnake, Kiss ou Def Leppard. Nous avons eu des affinités humaines et musicales avec chacun de ces icônes du rock.  

    Tu as sorti ton 6è album solo l’année passée, Sixth avec l’aide de Robert Sahl (Work of Heart). On peut parler d’une collaboration fructueuse.

    J’avais déjà travaillé avec Rob sur l’album Groundbreaker sorti chez Frontiers il y a deux ans. Il s’est énormément investi et a donné de sa personne à 100% sur Sixth. Tu te sens tout petit à ses côtés car c’est un musicien et un auteur-compositeur de classe mondiale. Je voulais faire un album dans le style de Toto à la fois commerciale, mélodique et techniquement orienté rock, et la première personne à qui j’ai pensé pour m’aider, c’était Robert. Il a directement composé quelques chansons qui correspondaient exactement à ce que je voulais. Notre volonté est de continuer à travailler ensemble car nous avons développé une relation fusionnelle et amicale intense.  

    Outre le prochain FM, as-tu d’autres sorties prévues dans les prochains mois ?

    Le troisième album de Lonerider est terminé. On retrouve le même line-up, Chris Childs (Thunder) à la basse, mon compère Steve Morris (Gillan, Shawdowman) aux guitares, Simon Kirke (Free, Bad Company, Wildlife) à la batterie et moi au chant.

     FM :OLD HABITS DIE HARD - Cover

     FM

    OLD HABITS DIE HARD

     Frontiers Records

    La première plage “Out of The Blue” est un titre old school façon Toto ou Foreigner qui a tout pour satisfaire les fans de la première heure. “Don’t Need Another Heartache” est un rock au refrain contagieux. “Whatever It Takes” et “No Easy Way Out” sont deux chansons parfaitement calibrées qui oscillent entre nostalgie et innovation. On trouve des titres plus musclés comme “Lost,” “Another Day in My World,” et “Leap of Faith ” qui contiennent des refrains hyper efficaces et des riffs en béton armé. “Cut Me Loose” et “California” apportent une touche plus pop tandis que “Blue Sky Mind” est un titre autobiographique de Jem Davis évoquant son combat contre le cancer. Enfin, “Black Water”, morceau bluesy sublimé par un solo sophistiqué et mélodique de Jim Kirkpatrick, vient clôturer en beauté le travail du quintet. Old Habits Die Hard est un album de hard…FM bien exécuté mais un peu trop prévisible. [Philippe Saintes] 

     

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