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PAT MCMANUS, interview à coeur ouvert
Le Blues du Professeur
Après une décennie hard-blues en compagnie de ses frangins John et Tommy au sein des Mama’s Boys, une période rock-celtique en duo avec John (Celtus), Pat McManus propose désormais en solo, un savant mélange de blues et de musique irlandaise traditionnelle. Rencontre pleine de bonne humeur et emprunte d’un brin de nostalgie avec celui que l’on surnomme The Professor ! [Entretien avec Pat McManus, guitare/chant par Philippe Saintes – Photos : Phil de Fer et Martial Jonard]
Quelles ont été tes premières influences musicales ?
Mon amour pour la guitare a débuté très tôt. Je jouais déjà du violon à l’âge de 5 ans. J’ai accroché à la guitare trois ans plus tard. J’ai tout d’abord fait mes gammes sur une six-cordes acoustique, sans recevoir de conseils extérieures. Je regardais les autres jouer et j’ai appris lentement mais sûrement à reproduire des parties. Mon univers était principalement axé sur la scène folk jusqu’à mes 18 ans. C’est alors que j’ai découvert Horslips, les pères du rock celtique. Johnny Fean le guitariste de cette célèbre formation irlandaise a eu une influence majeure sur mon style davantage que Rory Gallagher pour être tout à fait honnête. Je ne connaissais pas encore la musique de Rory car je n’écoutais ni le rock ni la pop. J’ai assisté à un concert des Horslips et j’ai été fasciné par leur musique, un mélange de folk et de rock qui a ouvert la voie à des groupes comme Dropkick Murphy, Flogging Molly et même les Pogues. Cela a contribué à élargir mon horizon. Par la suite j’ai appris à apprécier Rory Gallagher, Gary Moore, Eric Bell (Thin Lizzy) et tous les grands guitaristes blues rock originaire d’Irlande mais initialement je n’écoutais pas ce genre de musique aussi étonnant que cela puisse paraître. J’ai effectué quelques concerts en 2022 avec les membres des Horslips. J’ai donc pu jouer sur scène avec mes héros, réalisant ainsi un vieux rêve. Je leur dois beaucoup, c’est vraiment mon groupe préféré. J’apprécie aussi énormément Henry McCullough, le seul Irlandais qui a joué à Woodstock, où il accompagnait Joe Cocker avant de rejoindre les Wings de Paul McCartney. C’était un musicien fantastique malheureusement sous-estimé. Il a pourtant été la première étoile du rock irlandais et l’un des plus grands guitaristes de cette période.
Et si tu devais dresser un classement des guitaristes Irlandais, qui mettrais-tu sur la première marche du podium ?
Les regrettés Rory Gallagher et Gary Moore indiscutablement. Rory pour son côté versatile. Il pouvait passer de la musique acoustique au delta blues et du heavy rock à la musique folk irlandaise. Il savait tout maîtriser et c’est pour cela qu’il reste unique. Rory jouait avec son cœur. Gary Moore, avec qui j’ai eu la chance de tourner intensivement lors de ma période avec les Mama’s Boys, était plus à la recherche du succès commercial. Je ne dis pas ça négativement. Il a eu une démarche brillante mais il voulait absolument figurer dans le classement des ventes. La musique de Gary était dès lors plus polie. Rory misait davantage sur la diversité. Il ne se souciait guère des charts. C’est l'exemple type de l’artiste intègre, honnête musicalement et humainement. En tout cas, c’est mon sentiment.
Rory a connu un certain succès en France. On trouve certaines similitudes au niveau de votre parcours, non ?
Ah peut-être bien ! Mais ce sont des grands souliers à chausser (Rires)
Il y a probablement quelques similitudes dans le son et l’approche de la musique ainsi qu’une passion commune pour le folk. Je pense qu’il y a inévitablement une identité commune dans toute musique ethnique. Les gens le ressentent car c’est avant tout une question d’émotion. Je suis né en Irlande comme Rory et j’utilise toutes les influences qui m’entourent.
Tu n’as jamais caché que tu puisais cet héritage musical dans le comté de Fermanagh, ta région natale. On peut d’ailleurs l’entendre sur le dernier album Rewind.
C’est vrai. J’essaye de m’immerger des éléments qui m’entourent lorsque je compose. Ma musique reflète mon pays. Je ne pourrais pas écrire des standards pour les radios américaines par exemple bien que mon père soit natif de New-York. Si l’on retrouve des éléments de la musique traditionnelle dans mes chansons, c’est tout simplement parce que cela fait partie de mes racines. Je revendique cette notion d'appartenance culturelle. J’ai grandi en écoutant de la musique folk donc c’est une évidence de retrouver cette inspiration sur mes albums solos et même sur les disques de hard rock des Mama’s Boys. Au début je ne m’en rendais pas compte mais aujourd’hui je reconnais que la musique traditionnelle irlandaise a laissé sur moi une empreinte indélébile. Je n’ai jamais aimé être classé dans une catégorie. J’en profite pour rappeler que Mama’s Boys n’a jamais été un groupe de heavy metal, ses origines sont ailleurs.
As-tu pu discuter avec Rory et Gary lors de vos tournées communes ?
Certainement. Nous avons partagé l’affiche lors de festivals en Allemagne et en Irlande avec Rory et traversé la France (5 semaines) et la Scandinavie avec Gary. J’étais si jeune à l’époque et très intimidé. On a surtout parlé guitares et de leurs influences. C’était très intéressant. Rory m’a transmis sa passion pour les grands bluesmen américains alors que Gary lui était fan de Jeff Beck et de Peter Green. Je leur ai aussi avoué que j’étais fan de leur musique et on a tous bien ri.
Rory Gallagher a été le père spirituel de nombreux guitaristes de blues rock originaire des deux nations irlandaises. Tu en fais partie au même titre que Vivian Campbell, Bernie Tormé, Carl Wyatt ou Eamon McCormack. Qu’en est-il de la nouvelle génération ? Y-a-t-il un nouveau phénomène en ce moment ?
Outre Simon McBride (Deep Purple) un guitariste phénoménal qui a déjà une solide expérience derrière lui, je ne connais qu’une seule valeur montante de la scène blues nord-irlandaise, Dom Martin. La nouvelle génération chez nous s’intéresse davantage au télé-crochet. Beaucoup rêvent de gloire. Ces jeunes n’ont pas la patience de s’asseoir et d’apprendre la musique.
On assiste depuis un petit moment maintenant à un nouvel essor du blues-rock, avec les succès que l’on sait pour des artistes comme Joe Bonamassa, John Mayer, Beth Heart, Imelday May ou Larkin Poe. Quel est celui ou celle qui incarne le mieux à tes yeux l’avenir du genre ?
Tu viens de citer de fabuleux musiciens et artistes mais je suis impressionné chaque fois que j’entends Philip Sayce. Il dégage une énergie rare sur scène. Je l’adore ! Si vous ne le connaissez pas, foncez les yeux fermés. Il faut absolument voir Philip en concert. C’est un guitariste et chanteur authentique qui génère des frissons à l’instar de Kenny Wayne Shepperd ou de Stevie Ray Vaughan. C’est un style que j’apprécie beaucoup. Le blues se porte bien aujourd’hui grâce aussi à Tyler Bryant, un autre phénomène, ou encore Joanne Shaw Taylor qui est en pleine ascension.
Quelle a été l’influence de la littérature irlandaise sur toi ? Je pense à des auteurs comme Oscar Wilde, James Joyce ou Samuel Beckett.
Je connais très peu l’œuvre de James Joyce par contre on a tous lu en Irlande « Le portrait de Dorian Gray » (The Picture of Dorian Gray) d’Oscar Wilde. J’ai été à la même école que cet auteur et de Samuel Beckett, la Portora Royal School à Enniskillen. Oscar Wilde est né à Dublin mais sa maman l’a envoyé dans cet établissement public. Sa photo est omniprésente là-bas. C’est probablement à cause de lui que j’ai eu une bonne éducation. (Rires)
En 1981, tu as été victime d’un enlèvement pendant 48 heures. Tu n’as révélé cet épisode traumatisant que bien des années plus tard.
Oh il y a beaucoup de politique derrière cela. L’Irlande du Nord a connu des heures sombres au début des années ’80. La violence était omniprésente et je me suis retrouvé au cœur des troubles, des querelles entre les communautés. C’était une sorte d’avertissement pour ma famille. Il y a beaucoup d’indices qui tendent à confirmer cette impression. J’en garde peu de souvenirs et c’est sans doute mieux ainsi.
L’année 1981 est aussi marquée par les décès de 10 grévistes de la faim irlandais dont Bobby Sands, qui protestaient contre le refus des autorités britanniques de leur accorder le statut de prisonniers politiques. Ta chanson « Belfast City Blues » fait-elle référence à la guerre civile en Irlande du Nord ?
Oui. C’est une chanson de dégoût sur cette stupide guerre fratricide. Tuer son voisin au nom de la foi, est quelque chose d’absurde, d’insensé. Je suis catholique mais plusieurs de mes meilleurs amis et fans sont protestants. Il y a très peu de différences entre les deux religions. Le Christ reste finalement le dénominateur commun. « Belfast City Blues » est l’une de mes premières compositions engagées et j’en suis particulièrement fier.
Le rugby et la musique effacent plus rapidement les divisions existantes en Irlande, bien plus facilement que la politique.
Absolument. La musique réunit encore les gens. Je me rappelle d’un concert des Mama’s Boys au Kings Hall à Belfast dans les années ’80 au plus fort des tensions en Irlande du Nord. Des fans des deux communautés étaient présents et sur « Straight Forward Don’t Looking Back, » nous avons fait chanter toute la salle à l'unisson. L’ambiance était fantastique. Des centaines de jeunes que tout semblait opposer se retrouvaient dans le même espace pour partager une passion commune : la musique rock. J’avais sur le moment un sentiment mêlé d’étonnement et de satisfaction mais c’est ça le pouvoir de la musique. Après le concert, ils ont recommencé à se taper dessus (Rires). Un vent nouveau souffle désormais en Irlande du Nord. La nouvelle génération en a assez des vieilles divisions politiques et religieuses. Elle veut juste vivre. Ce sont les vieux militants qui restent un frein à l’évolution positive des mentalités.
Te souviens-tu de ton premier concert en dehors du Royaume Uni ?
Parfaitement. C’était en Suisse avec Mama’s Boys. Nous avons fait le voyage dans une minuscule camionnette avec tout notre équipement entassé à l’intérieur. C’était une fameuse aventure pour nous car on était encore des ados (il rit). On est parti d’Irlande et ce voyage nous a conduit à Holy Head au Pays de Galles, à Douvres, en France et finalement la Suisse. Le groupe a joué dans un célèbre club baptisé l’Atlantis, à Bâle. De nombreuses formations célèbres s’y sont produites depuis les années 50, les Who, Black Sabbath… Il est toujours ouvert.
Pourquoi la France est-elle si importante pour toi ?
J’en suis tombé amoureux. Je n’ai pas de ville de prédilection car partout où nous sommes passés nous avons été formidablement accueillis. Mama’s Boys pouvait facilement tourner pendant deux à trois semaines dans l’Hexagone dans les années ‘80, ce qui était exceptionnel pour un groupe de jeunes Irlandais. Peu de formation issue du Royaume Unis ou d’autres pays étrangers peuvent se vanter d’avoir réalisé cela en France. Je garde des souvenirs indélébiles de nos concerts à Paris, Strasbourg, Marseille, Montpelier mais aussi dans plusieurs petites villes. C’était une époque fabuleuse. Nous avons généré une solide base de fans. Je revois encore aujourd’hui de nombreuses personnes qui étaient présentes au début de ma carrière.
"J’ai grandi en écoutant de la musique folk donc c’est une évidence de retrouver cette inspiration sur mes albums solos et même sur les disques de hard rock des Mama’s Boys."
Pour rependre une citation célèbre, la saga des Mama’s Boys n'est pas une histoire américaine, c'est juste une ballade irlandaise !
En effet. Nous avons connu les orages de la vie (la leucémie puis le décès de Tommy, batteur et cadet de la famille) et aucune planète ne s’alignait à l’époque (départ du chanteur Keith Murell ainsi que des problèmes avec le manager et la maison de disques) mais nous nous sommes débrouillés pour continuer à tourner. Ce n’était pas aussi facile qu’on le pense d’être un jeune groupe dans les années ’80. Ce fut une période très dure et nous étions probablement trop naïfs ou trop gentils. Nous avons perdu beaucoup d’illusions. Si nous étions nés à Birmingham, Manchester ou Londres, les choses auraient probablement été différentes car le groupe aurait probablement été mieux conseillés sur les principaux pièges à éviter dans le business en tant que débutant, mais notre trio s’est formé dans la campagne nord-irlandaise. Nous n’avons eu personne pour nous épauler et développer notre carrière musicale. Nous avons payé cher notre inexpérience. Tout le monde fait des erreurs et je n’ai aucun regrets en regardant dans le rétroviseur. La réussite n’est qu’une question de chance. Même dans les pires moments, nous avons toujours pris du plaisir à faire notre musique, à pouvoir nous exprimer. Je ne changerai cela pour rien au monde car le succès n’a jamais été une finalité en soi pour le groupe même si on est entré dans le Billboard 200 aux Etats-Unis et passé en rotation sur MTV. Ouvrir pour Thin Lizzy, Rush, Scorpions, Foreigner, Dio, Deep Purple ou Bon Jovi, chaque soir devant plusieurs milliers de personnes, reste selon moi le point d’orgue de notre carrière.
As-tu des souvenirs particuliers de ces concerts ?
C’était un véritable honneur d’ouvrir pour ces géants de la musique rock dont on avait pour la plupart les disques à la maison. On vivait un rêve éveillé en quelque sorte. Nous avons été bien accueillis, particulièrement par les musiciens de Rush qui n’avaient pas été affectés par le buisines musical. Ces gens étaient vraiment fantastiques et nous n’avons jamais oublié leur gentillesse. Le Thunder and Lightning farewell tour en première partie de Thin Lizzy (1983) reste une autre expérience formidable. Phil Lynott est entré dans notre loge le premier soir et nous avons été abasourdis, complètement émerveillés. Il nous a vraiment pris sous son aile et, au fur et à mesure de la tournée, Phil a fini par passer plus de temps dans notre loge que dans la sienne, pour éviter la distribution de stupéfiants. Nous avons pu voir à quel point la drogue affectait les membres de Thin Lizzy lors de cette tournée d’adieux, et cela nous rendait tristes. Nous ne voulions pas les voir dans cet état. Mais ils n’auraient pas pu être plus bienveillants avec nous. Je me rappelle également que lors de la tournée avec les Scorpions, Mama’s Boys a inauguré Bercy (le 29 février 1984). Comme la formation de Klaus Meine et Rudolf Schenker était en tête d’affiche, nous avons effectivement eu le privilège de devenir le premier groupe à jouer dans cette salle parisienne. Je n’ai qu’un mot pour résumer cette période : phénoménale !
L’album éponyme Mama’s Boys célèbre ses 40 ans. Comptes-tu remasteriser/remixer votre catalogue un jour ?
Non. Ni moi, ni John ne gagnons un centime avec les anciens albums du groupe. Nous avons a naïvement cédé tous les droits de publication des Mama’s Boys avant un concert au Marquee Club de Londres au début des années 80. Nous avons essayé de récupérer les bandes mais sans succès. Sallie, ma compagne, et moi faisons tout nous-mêmes désormais. Je ne veux pas contribuer à l’industrie musicale, car on a toujours profité de moi. Je fais ça depuis 13 ans maintenant et ça se passe bien.
En 2019, tu as interprété un set complet des Mama’s Boys à l’occasion du Golden Ages Rock Festival à Liège, en Belgique. C’était ton idée ou celle de l’organisateur ?
C’était une demande de l’organisateur. Généralement, on trouve trois ou quatre chansons des Mama’s Boys dans ma setlist mais cette personne m’a demandé d’en jouer davantage lors de ce festival. J’ai accepté même si c’est un exercice difficile pour moi. Mon frère John était le chanteur principal du groupe et il était bien meilleur que moi dans ce registre. Dès lors, j’ai choisi les titres que je pouvais facilement chanter. La réponse du public a été sensationnelle. J’ai été agréablement surpris par cet enthousiasme. Cela faisait plus de 10 ans que je tournais avec le Pat McManus band et je pensais que le répertoire des Mama’s Boys était oublié. Je n'avais jamais réalisé que nous comptions autant pour les gens. Je suis satisfait de ce que le groupe a accompli, comme je ne l’ai jamais été auparavant.
Comment va ton frère John ?
Oh, il va très bien. Après avoir joué une dernière fois en public comme membre de Fastway, lors d’une tournée commune avec Saxon au Royaume-Uni et en Irlande (2016), il a définitivement quitté le milieu de la musique. Sa décision est tombée au lendemain du décès de « Fast » Eddie Clark (2018). John se consacre désormais à la photographie. Mon frère a un talent pour cela. Il a passé plusieurs années à Los Angeles mais il habite aujourd’hui à Londres.
As-tu gardé des contacts avec l’ingénieur du son Jean-Bertrand Gonnet qui a travaillé sur Live Tonite et Relativity ?
Oh oui. C’est quelqu’un d’unique. Il nous a appris beaucoup de choses musicalement parlant, grâce à ses techniques d’enregistrement. Il avait une vision d’ensemble sur tous les instruments et nous a permis d’obtenir un excellent son. Bébert est resté un ami.
Peu de gens le savent, mais tu as joué sur le single de Samantha Fox « Touch Me (I Want Your Body) » qui a été un hit mondial.
Effectivement. Nous étions occupés d’enregistrer l’album Power And Passion au Battery Studio dans le nord de Londres. Comme Sam travaillait dans le même bâtiment, j’ai eu la chance d’être invité sur cette chanson. On trouve aussi une de mes compositions « Spirit Of America » sur l’album Just One Night. La chanson d’origine était une critique acerbe du modèle américain cependant, la compagnie de disques n’a pas apprécié et nous avons dû changer les paroles. Glenn Tipton et K.K. Downing de Judas Priest interprètent les parties de guitares sur cette version mais j’en suis bien l’auteur. Voilà une bonne anecdote pour toi. (Rires)
David Coverdale te voulait au sein de Whitesnake pour remplacer Bernie Marsden. Cela ne s’est pas concrétisé. Tu n’as pas de regrets ?
Non, non ! J’aurais dû retourner à la maison pour dire à maman que j’abandonnais mes frères. Elle n’aurait pas apprécié. (Rires) Plus tard, John Sykes m’a contacté car Iron Maiden le voulait également. Il m’a dit ‘Pat, quel groupe dois-je choisir ? Je lui ai répondu : ‘écoute John, Iron Maiden est un groupe extraordinaire mais je sais que ton cœur penche pour la musique de David Coverdale et de Whitesnake, alors tu ne dois pas hésiter.’ Il n’a pas regretté mon conseil même si sa collaboration avec David a connu une fin abrupte. On m’a aussi proposé de faire partie du groupe de Paul Rodgers (Free, Bad Co, The Firm) qui s’appelait The Law mais cette fois encore j’ai décliné l’invitation. Je n’étais pas intéressé. Je préfère faire ma musique plutôt que de m’adapter à celle d’autres artistes.
Quels sont les 5 titres de ton répertoire qui résument le mieux ta carrière ?
En numéro un, Runaway Dreams » et ensuite, « Needle In The Groove », deux morceaux qui ont permis à Mama’s Boys de s’imposer dans l’industrie musicale. En trois, une chanson mémorable de Celtus : « Cathedral ». Deux chansons composées au cours de ma carrière solo complètent cette playlist,: « Belfast Boy », un hommage à Gary Moore et un titre dédié à Rory Gallagher « Return To The G-man ». Lorsque j’ai joué pour la première fois cette chanson devant Dónal, le frère de Rory, il a été très touché par les émotions qui s’en dégagent.
Pas de projet d’un nouvel album ?
Je suis incapable de te le dire. Je dois pour cela retrouver la motivation. C’est dur parfois. Je continue de composer des nouvelles chansons mais sans objectif pour le moment. Je n'ai pas de maison de disques qui attend quoi que ce soit de moi. Je suis réellement libre et c'est pour ça que je me sens bien.
Y a–t-il un endroit que tu peux recommander aux fans de musique qui se rendent à Belfast ?
Il y a des tas d’endroits à voir. Ce n’est pas pour rien que l’UNESCO a proclamé Belfast ville de la musique en 2021. Dublin est intéressant mais pas autant que Belfast qui reste plus abordable financièrement. On peut y trouver d’excellents clubs et bars locaux où se produisent des artistes de tous les styles musicaux. Lorsque je ne suis pas en tournée, je joue chaque vendredi soir dans l’un des plus vieux pubs victoriens de la ville. L’atmosphère y est chaleureuse. Vous n’aurez aucune difficulté à me retrouver au Blakes Of The Hollow.
Le Pat McManus band se produira le 24 avril au Spirit Of 66 de Verviers (Belgique) et le 27 avril au Hard Rock Blues Festival (avec Rob Tognoni) à l’espace culturel Ronny Coutteure de Grenay.
Tags : Pat McManus, Mama's Boys, Blues, Rory Gallagher, Gary Moore, Thin Lizzy, Irlande