• LEE AARON : Power, Soul, Rock N' Roll - l'interview

     LEE AARON

    Nouveau Règne

     

    Premier album en public pour la chanteuse canadienne. Le CD/DVD  Power, Soul, Rock N' Roll met en valeur la puissance vocale et l’énergie scénique de l'artiste. Dans une forme éblouissante, Lee  a en effet renoué avec le hard accrocheur et le blues rock lors de cette tournée estivale de 2017 en Allemagne. La Metal Queen a récupéré son trône de fer pour le plus grand bonheur de ses loyaux et fidèles sujets. [Entretien avec Lee Aaron (chant) par Philippe Saintes – photos : DR] 

      

     Lee Aaron

     

    As-tu choisi les morceaux en pensant à une rétrospective de ta carrière de rockeuse ?

    Absolument. Je voulais faire une sorte de greatest hits en mélangeant les chansons incontournables comme « Metal Queen » ou « Powerline » avec des titres plus récents et même inédits (Note : la tournée précédait la sortie de l’album Diamond Baby Blues) pour montrer que nous n’étions pas un groupe aux allures nostalgiques. Il existe un DVD live filmé en Suède (2012) et un autre plus ancien capté à Londres (2005) mais il s’agit de mon tout premier album en public. Une société de production allemande (Little-Guitar-Slinger) nous a proposé de réaliser la captation gratuitement à l’occasion du Bang Your Head Festival (2017). Nous nous sommes juste chargés du mixage. Power, Soul, Rock N' Roll a été filmé en très haute définition car aujourd’hui tu peux trouver les performances de tous les artistes sur Internet. En matière d’images, il y a souvent du très mauvais sur les plateformes d’hébergement de vidéos. Jack White et son groupe The Raconteurs ont en exigé qu’aucun smartphone ne soit sorti durant la durée de leur prestation. Un dispositif a même été installé à l’entrée pour mettre sous scellé tous les téléphones. Je trouve que c’est une excellente idée pour empêcher les gens de filmer parce que cela casse la communication entre les musiciens et le public. Certains ne suivent plus le concert en direct mais à travers leur application.

     

    Un mot sur les musiciens qui t’accompagnent en tournée depuis plusieurs années.

    Nous formons un véritable collectif aussi bien en studio que sur scène. C’est mon objectif de garder le même un line-up car la cohésion musicale est indéniable. John Cody est mon batteur depuis près de 20 ans, c’est aussi mon mari et le père des mes enfants. Dave Reimer (bassiste) est avec nous depuis quinze ans et le petit dernier, Sean Kelly (Helix, Four By Fate) a rejoint le groupe, il y a six ans maintenant. Nous recherchions à l’époque un soliste ayant l’esprit d’équipe. Cela fait partie de l’ADN de Sean qui est non seulement un brillant guitariste mais aussi un excellent compositeur.

    Lee Aaron band

    Tu joues désormais de la guitare rythmique sur scène.

     

    Oui, j’utilise une Stratocaster en tournée. Je ne suis pas une grande guitariste mais j’ai une bonne perception du rythme et un bon timing. Je compose d’ailleurs à la guitare. Après la tournée de 2017 en Europe, nous avons décidé de nous passer du claviériste. J’en ai profité pour jouer de la guitare rythmique. Je m’installe aussi au piano sur « Barely Holdin On ». Je trouve que le groupe sonne mieux dans une formule à quatre. 

     

    Es-tu satisfaite des ventes de Diamond Baby Blues (2018) malgré l’absence de diffusion sur les radios musicales ?

     

    Je ne sais pas comment cela se passe chez vous en Europe mais ici en Amérique du Nord, les artistes qui ont une carrière de plus de 20 ans ne sont plus diffusés. Vu de l'extérieur, ça peut sembler grotesque. Le dernier album de Bryan Adams et celui de Bruce Springsteen ne se sont pas retrouvés dans les playlists, alors tu penses bien, les nouvelles chansons de Lee Aaron n’ont aucune chance d’être programmées sur les stations commerciales. Aujourd’hui vous devez créer vos propres vidéos, profiter de YouTube ou des services de musique en streaming comme Spotify pour la diffusion. Le format physique de Fire And Gasoline s’est relativement bien vendu et selon la direction du label (Metalville Records) nous avons vendu deux fois plus de copies de Diamond Baby Blues en Europe. Je ne peux donc pas me plaindre.

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    Peux-tu nous donner des informations sur le prochain album studio.

     

    Nous avons réalisé une séance de compositions au mois d’avril à Vancouver. Cet enregistrement est différent. Pour les deux albums précédents, on s’envoyait des fichiers par e-mail. Cette fois, nous avons travaillé à « l’ancienne » en studio. Pendant que le groupe se lançait dans une séance de jam, je prenais le micro et commençais à chanter. C’était vraiment la musique qui nous dirigeait. Je veux que cet album dégage l’énergie des premiers disques de Led Zeppelin ou d’Appetite For Destruction des Guns N 'Roses, avec un son brut et live. Il n’a pas encore de titre mais je peux déjà te parler de quelques chansons.  « Devil’s Gold » évoque le côté matérialiste gens et notamment le côté addictif des réseaux sociaux sur de nombreux jeunes tandis que « Great Big Love » raconte l’histoire de deux personnes que tout oppose mais qui s’aiment. L’amour ne s’arrête pas aux différences, c’est en substance le message. Ma fille de quinze ans, que l’on peut voir dans les vidéos de « Tom Boy » et « American High », a une magnifique voix. Je souhaite l’inviter sur ce disque dont la sortie est prévue en 2020.

     

    Il paraît que toi et ton mai John, possédez une impressionnante collection de vinyles et de disques compacts.

     

    Oui, on a plus d’un quart de million de vinyles à la maison et environ cinquante mille CD. C’est vraiment dingue. (Rires)

      Lee Aaron Live

     LEE AARON

     Power, Soul and Rock'n'Roll

    Metalville Records

    Lee Aaron, toujours aussi splendide à 57 ans, publie un premier album live et nous procure beaucoup de plaisir. Au-delà des hymnes emblématiques comme « Metal Queen » et « Powerline », la chanteuse canadienne nous fait découvrir des morceaux des deux derniers albums qui sont tout aussi intéressants à commencer par le tonique « Tom Boy » (une chanson ironique sur les femmes s’inquiétant de leur âge et de leur aspect)  ou le bluesy « Diamond Baby », déjà remarquable en studio mais qui prend ici une toute autre dimension. Si on apprécie la poignante ballade « Barely Holdin On », le sommet du show reste la version époustouflante de « Mistreated » (Deep Purple) ou encore la reprise de Koko Taylor « I’m A Woman » - un pastiche du « I’m A Man » de Muddy Waters, sur lequel Lee sort les griffes. Derrière sa voix énergique, les musiciens font feu de tout bois si bien que les concerts donnés en plein air devant 20.000 personnes à Balingen et dans un club bondé à Nuremberg, explosent en une énergie brut. La reine du rock’n’roll est de retour ! En voici la preuve… [Ph. Saintes]   

     

    Retrouvez cet article dans Classic Obs' #4 (octobre-novembre 2019)

     

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