• Interview de Rudy Sarzo (Animetal USA)

     ANIMETAL USA

     Full Metal Manga

    Animetal USA est un supergroupe composé du chanteur Mike « Metal-Rider » Vescera (Obsession/ex-Loudness), du bassiste Rudy « Storm Bringer » Sarzo (ex-Ozzy Osbourne, Quiet Riot, Whitesnake, Dio, Blue Oyster Cult) du guitariste Chris « Speed King » Impellitteri (Impellitteri) et du batteur Jon « Tank » Dette (ex-Slayer, Testament). Et comme si cela ne suffisait pas, Marty Friedman (ex-Megadeth) s’est occupé de l'arrangement musical de l’« édition spéciale » de l’album de cette formation spécialisée dans les reprises de thèmes de dessins animés japonais. Un traîtement « power-metallisé » qui devrait faire le bonheur de la génération Récré A2 et Club Dorothée. [Entretien téléphonique avec Rudy Sarzo (basse) par Philippe Saintes - Photos : Century Media]

    Animetal USA

    Rudy, peux-tu nous parler de la genèse d’Animetal USA ?

     Mike Vescera qui a été le chanteur de Loudness, un groupe de rock très plus populaire au Japon, s’est intéressé à la culture de ce pays et notamment le « japanime ». Il a été contacté il y a deux ans  par la branche japonaise de Sony Music pour reprendre le concept «  Animetal ». Au départ, c’était un groupe local très populaire, qui interprétait des génériques de dessins-animés version heavy-metal. Mike a alors contacté d’autres musiciens passionnés par cet univers. Pour marquer la différence avec la formation d’origine, nous avons ajouté le mot USA.  J’ai directement accroché à ce projet car je travaille personnellement dans l’animation 3D. Dans ce monde matériel tu as heureusement encore la possibilité de laisser libre cours à l’imaginaire. Animetal USA est composé d’artistes connus et talentueux. Notre premier batteur,  Scott Travis, n’a pas pu continuer avec nous  en raison du succès de la tournée de Judas Priest. Comme nous devions assurer un concert au Loud Park Festival devant des milliers de fans, en octobre 2011, nous avons fait appel à Jon Dette. Ce dernier a également enregistré le second album « ».

    Vous interprétez des covers ou bien s’agit-il de composition originales ?

     Les textes sont ceux des dessins animés. Nous avons composé la musique. « Touch », la plage titulaire a été conçue à partir du riff d’origine qui rappele « Children of the Grave » de Black Sabbath. Mike Vescera a eu la lourde tâche de traduire les paroles en anglais. 

    Chaque musicien a créé son propre alter-ego, à l’instar de Kiss. Que représente ton personnage « Storm Bringer » ?

    Pendant que nous étions en studio pour l’enregistrement du 1er album, en mars 2011, le Japon a été frappé par un tsunami. Nous avons tous été bouleversés par la tragédie. J’ai donc décidé de créer un héros capable de contrôler les éléments et pouvant agir sur différents facteurs du climat. « Storm Bringer » est un hommage aux victimes de Fukushima.

    Votre succès au Japon n’est pas surprenant puisque le  manga y est un pilier culturel.

    On peut effectivement parler de phénomène culturel. Nos deux albums ont été certifiés « or ». En proposant cette musique aux passionnés de metal du monde entier, nous sommes devenus des ambassadeurs de l’animation japonaise. Nous avons d’ailleurs réalisé le générique de Rock Lee, le spin-off de la série populaire, Naruto. J’insiste sur le fait que ce sont les fans qui nous donnent leurs avis sur le choix des morceaux. La demande est telle qu’un dessin-animé sur les personnages que nous incarnons, est en préparation.

    Gageons que l’aventure ne s’arrêtera pas chez nos amis nippons et que l’on vous verra bientôt en Europe.

    Le Japon a évidemment l’exclusivité puisque W est déjà sorti là-bas. Il est toutefois disponible sur les plateformes de téléchargement légales dans le reste du monde. L’album « édition spéciale » commercialisé aux Etas-Unis et bientôt en Europe par Century Media, est en fait une compilation de nos deux premiers  CDs. Cet été, nous avons participé à un  important rassemblement sur les animes et les mangas, à Los Angeles et nous commencerons bientôt, je l’espère, une tournée mondiale. Nous avons des idées pour un grand show avec de nombreux effets visuels mais dans un premier temps nous souhaitons montrer la qualité de nos prestations scéniques dans de plus petites salles.   

    On commémore en 2012, le 30è anniversaire de la disparition du regretté Randy Rhoad. Tu lui as consacré un livre (« Off the Rails ») il y a quelques années. Chris Impellitteri est-il une sorte de réincarnation de Randy ?

    C’est bien que tu me poses cette question. Randy Rhoads a été salué par la critique et le public comme le plus grand joueur de guitare rock de sa génération. Il fut aussi mon ami. Chris et moi parlons souvent de Randy. C’est d’ailleurs un de ces plus grands fans. Il a toujours admit que Randy Rhoads avait été une grande source d’inspiration. Chris n’est pas seulement un soliste rapide, il a également un style unique. Aujourd’hui, il est sans conteste le meilleur guitariste de la scène mondiale.

    Animetal USA - Cover

    Tu as également joué sur plusieurs albums certifiés “platine” au cours de ta longue carrière. Parmis ceux-ci, lequel prefères-tu ?

     Sans hésiter Metal Health de Quiet Riott. Nous avions enregistré cet album sans attente particulière et celui-ci a connu un succès aussi phénoménale qu’inattendu. Nous avons été le premier groupe de heavy metal à classer un titre à la première place du classement Billboard, devant Michael Jackson. J’en suis très fier !

    Tu as travaillé avec Ozzy, David Coverdale, Dio, trois fortes personnalités. Tu gardes un bon souvenir de ces différentes collaborations ?

    Très bon ! Grâce à Ozzy, j’ai eu l’opportunité de jouer très jeune devant un large public. David, lui, m’a donné confiance en moi. Lorsque je lui ai demandé comment je devais interpréter les morceaux de Whitesnake lors de mon arrivée dans le groupe, il m’a répondu « joue comme tu le sens ». J’admire son humilité. Enfin, Dio fut un compositeur hors norme. J’adorais sa façon de raconter des histoires. Sa musique était une chevauchée héroïque et épique.

    Pas d’album solo en projet?

    Un jour peut-être (Rires). Tu sais, avec Animetal USA, j’ai enfin eu l’opportunité de jouer un style que je n’avais encore jamais expérimenté en studio, le speed metal. C’est quelque chose qui figurait  en bonne place sur ma « wish-list ». J’ai également intégré un autre groupe {Tred, avec le chanteur Dan Nelson (ex-Anthrax), le guitariste Mike Orlando (Adrenaline Mob) et le batteur AJ Pero (Twister Sister)} que je qualifierai de tribal-funk-metal. Ces deux projets sont ma priorité pour l’instant. Mon agenda est donc très chargé. J’ai d’ailleurs quitté Blue Oyster Cult, en très bon terme, pour cette raison.

    En 1961, tu as quitté Cuba avec tes parents. Crois-tu que la démocratie puisse enfin s’installer dans ce pays ?

    Après la révolution, les plus grands artistes ont émigrés à New York, à Miami, en Espage ou dans d’autres pays sud-américians. Je garde un œil attentif sur ce qui se passe dans ma patrie d’origine. Récemment, j’ai découvert « Havana Blues » à la télé, un film sur la scène rock locale. J’ai été vraiment surpris par le talent et la diversité des jeunes rockers cubains. Il y a véritablement un nouveau souflle. Pour moi le rock incarne la liberté d’expression. Donc, oui le changement arrive, j’en suis convaincu. Je suis impatient de retourner dans un Cuba vraiment "libre".

      

     ANIMETAL USA

    Animetal USA « Special Edition » 

    Curieux et tardif avatar des dessins animés japonais transplanté sur les terres fumantes du heavy metal, Animetal USA a le goût des mises en scènes à l’instar des Kiss, Alice Cooper, Lizzy Borden, Kind Diamond, Gwar ou Lordi. Dissimulés par d’artistiques et provocateurs grimages, les quatre musiciens revisitent les grands génériques des dessins animés produits au pays du soleil levant : de Mazinger Z à Dragon Ball en passant par les Chevaliers du zodiaque ou Ken le survivant. Le make-up et les costumes n’empêchent pas la bande à Rudy Sarzo de frapper juste. Leur musique peut-être classée dans le speed metal ou le power metal avec un niveau élevé de virtuosité musicale. Le clip de « The Spaceship Yamato » est aussi kitch qu’un épisode de San Ku Kai, mais la musique apporte un peu d’insouciance et beaucoup de plaisir à l’auditeur. Bienvenu au petit bal du sans sushi ! [Ph. Saintes]

     

    www.animetalusa.com/


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