• BLACK SWAN : l'interview de Jeff Pilson

     

      BLACK SWAN

    Les Compères

    Le sympathique Jeff Pilson, plus connu en tant que bassiste de Dokken et de Foreigner, nous parle du nouveau supergroupe du label Frontiers, Black Swan, qu’il a formé avec ses potes Reb Beach (Whitesnake, Winger) et Robin McAuley (MSG, Survivor) ainsi que du flamboyant batteur Matt Starr (Ace Frehley, MR. Big). L’album Shake The World est le coup cœur Classic Rock du premier trimestre 2020. [Entretien avec Jeff Pilson (basse) par Philippe Saintes  - photos : Enzo Mazzeo]

     Black Swan Band

    Jeff, tu avais travaillé autrefois avec Robin et Reb. Black Swan était une opportunité de collaborer à nouveau ensemble ? 

    Tout à fait. Après une entrevue avec Serafino (Perugino), le boss de Frontiers, durant laquelle nous avons évoqué la possibilité de créer un nouveau projet, je suis parti en tournée avec Foreigner à l’été 2018. Nous avons partagé l’affiche avec Whitesnake dont Reb est l’un des guitaristes. J’ai immédiatement proposé à Reb de participer à cette nouvelle aventure. La complicité entre nous a été immédiate lors de l’enregistrement de Erase the Slate avec Dokken (1999). Nous avons gardé contact. Même remarque concernant Robin, un camarade depuis plus de trente ans.  J’ai été son témoin de mariage. Donc, j’ai effectivement eu la chance de travailler avec des artistes que je respecte énormément et qui sont des amis. L'alchimie entre nous, on en a à revendre. Cette complicité se retrouve d’ailleurs dans les chansons. Reb et moi avons créé la musique tandis que Robin a apporté sa contribution au niveau des textes. J’ai composé quelques refrains ainsi que les paroles de « Divided/United ». Black Swan est un vrai groupe. Nous avons été agréablement surpris par la réaction et l’engouement du public pour ce premier album. C’est très positif.

    Après avoir disparu des radars pendant plusieurs années, Robin McAuley effectue ici un retour fracassant sur le devant de la scène.

    Robin a mis beaucoup d’émotions dans les chansons. Sa voix est authentique et hors norme. Il a par exemple fait de « Divided/United » un morceau littéralement extraordinaire. C’est un artiste sous-estimé selon moi. Beaucoup l’ont classé dans la catégorie « chanteur de ballades » mais il a un registre plus varié comme en témoigne ce disque.

    Qui a proposé le nom de Matt ‘Fu Manchu’ Starr pour compléter le quatuor ?

    (Il rit) C’est Serafino. J’ai trouvé l’idée excellente. Son énorme talent est reconnu depuis longtemps mais nous n’avions jamais collaboré auparavant. Matt est arrivé à la fin de du processus mais il est  monstrueux à la batterie. On le sait moins mais c’est aussi un excellent chanteur. On aimerait jouer ensemble live malheureusement il est difficile de faire coïncider les agendas cette année. Ce serait très amusant connaissant l’humour de Reb en tournée. On pourrait peut-être envisager quelques concerts pour la sortie du deuxième album cependant, je ne peux rien promettre.

    Jeff Pilson

    Les textes de plusieurs chansons sont assez sombres comme notre époque en quelque sorte. 

    Nous ne pouvons pas nous empêcher de songer que la planète aurait besoin d'être secouée (“Shake The World”). Un changement profond des mentalités doit être engagé même si nous voulons rester positifs à la fin de la journée.

    Quels sont tes projets immédiats en tant qu’artiste mais aussi producteur ?

    Je travaille actuellement avec Steven Adler (ex-Guns’N Roses) et son groupe. Nous avons enregistré un titre dont le mixage est en cours. J’espère que cela va déboucher sur un disque complet. Je croise les doigts. J’espère aussi faire deuxième opus avec The End Machine (ex-Dokken). Nous sommes en pleine discussion. Et puis, il n’est pas exclu que je rejoigne Don et George sur l’une ou l’autre date du Dokken-Lynch Mob Tour, si l’opportunité se présentait. En attendant, je me réjouis de vous voir nombreux sur la tournée européenne de Foreigner !   (Note : cette interview a été réalisée avant le confinement)

    "J’ai effectivement eu la chance de travailler avec des artistes que je respecte énormément et qui sont des amis. L'alchimie entre nous, on en a à revendre. Cette complicité se retrouve d’ailleurs dans les chansons."

    Si tu devais choisir une chanson autobiographique, quelle serait-elle ?

    C’est une question tr ès profonde. Laisse-moi  réfléchir ! Probablement « Come Together (Beatles). C’est celle qui me vient directement à l’esprit.

    Le premier instrument tenu entre tes mains quand tu étais jeune ?

    Le violoncelle. J’étais en cinquième primaire. J’avais donc onze ans. Je n’ai appris à jouer de la basse qu’un an plus tard.

    La première chanson interprétée en public ?

    Le premier morceau que j’ai essayé de jouer et de chanter en même temps est « Born To Be Wild » de Steppenwolf. J’étais très enthousiaste au moment d’interpréter ce titre. Je m’en souviens parfaitement.

    Ton album favori. Ton numéro un ultime ?

    Revolver des Beatles suivi de très près par Close To The Edge de Yes et OK Computer de Radiohead. C’est définitivement mon top 3.

     

     Black Swan cover

    BLACK SWAN

    Shake The World

    Frontiers Records 

    Enregistré dans le studio de Jeff Pilson à  LA, Shake The World devrait rallier tous les amateurs de hard rock mélodique à sa cause. Le titre éponyme confirme notre impression qui n’est jamais démentie. Ces types jouent du rock parce qu’ils ne savent et ne veulent faire que ça. Tous les ingrédients sont-là. Guitares acides et nonchalantes, basse ronde, batterie mastodonte et une voix digne des plus grands. Pas de solos à rallonge ici mais un souci de l’efficacité maximale. Les morceaux sont à la fois inspirés et engagés. « Shake the World » parle du réveil des consciences, « Long Road To Nowhere » évoque sans tabou le problème de la drogue et « Johnny Came Marching » décrit le retour à la vie “réelle” d’un soldat. Et puis avec des compositions comme « Big Disaster », « Immortal Souls » ou « The Rock That Rolled Away », Black Swan montre qu’il n’est pas qu’un groupe éphémère qui s’attache à faire revivre le passé (malgré le clin d’œil à Queen sur « Divided/United »). On peut même lui prédire un avenir certain. [Ph. Saintes] 

    Retrouvez cet article dans Classic Obs' #5 (Mars-Avril 2020)

      

     

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