• Stryper : Live at the Whisky

    STRYPER

    Live at the Whisky

    Frontiers / Harmonia Mundi

    Heavy Metal

    Dès la parfaite introduction (« Legacy ») l’enthousiasme s’élève pour ne jamais retomber tout au long des seize titres que composent cet album Live enregistré l’automne dernier au fameux Whisky A Go Go de Los Angeles. La musique de Stryper est simple et authentique. Le timbre haut perché et « christ…allin » de Michael Sweet trône sur les guitares qui s’étreignent en harmonie. Les incontournables « Loud And  Clear », « Reach Out » ou « Calling On You » remportent un vif succès, suivis par l’épique « Free ». Le groupe a la bonne idée d’inclure plusieurs titres de son dernier disque studio No More Hell To Pay, la chanson éponyme bien sûr mais aussi « Marching Into Battle » et la reprise des Doobie Brothers : « Jesus Is Just Allright ». Même l’album Against the Law est représenté avec le titre « All For One ». Pour l’amour du père du fils et du rock’n’roll, nos moines métallistes communient avec  un public conquis qui chante, acclame, hurle. « To Hell With The Devil » et « Soldiers Under Command » clôturent près de deux heures de délire. Ce concert-anniversaire (30 ans de carrière) a été entièrement filmé. Notez encore la sortie simultanée de l’album solo de Michael Sweet I'm Not Your Suicide et une autobiographie de l’artiste (« Honestly - My life and Stryper revealed »). [Ph. Saintes]


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  •  Mr. Big

     Vivre avec la maladie de Parkinson

     

    Coup dur pour Mr. Big, son batteur Pat Torpey se bat contre la maladie de Parkinson. La sortie du nouvel album estampillé ...The Stories We Could Tell, nous donne l'occasion de faire le point sur la situation en compagnie d’Eric « Mr. Big Mouth » Martin. Une interview bouleversante et musicale ! [Entretien avec Eric Martin (Chant) par Philipe Saintes - Photos : Frontiers ]

    Mr. Big 2014

    Eric, peux-tu nous parler de l’état de santé de Pat Torpey. Quand avez-vous appris la mauvaise nouvelle ?


    En 2012, Pat a ressenti de légers tremblements au niveau de son pied droit mais il a achevé la tournée. Nous pensions qu’il s’agissait d’une mauvaise passe ou un simple signe de vieillesse. Il y a environ trois mois, le producteur Pat Regan, Pat Torpey et moi avons commencé à travailler sur quelques démos. Pat était à la batterie et je l’ai senti fatigué. Au bout de quelques chansons, il était exténué.  Son sourire était un peu grimaçant. Le lendemain, il m’a informé qu’il souffrait de la maladie de Parkinson. Cette annonce est tombée comme un couperet.  Il lui aura fallu plusieurs mois pour accepter la maladie, pour vivre avec et la révéler au public. J’ai tout de suite pensé à l’acteur Michael J. Fox qui a fait un retour remarqué 22 ans après avoir appris sa maladie. Pat a évidemment connu des moments de déprime mais nous l’avons encouragé à terminer l’album. Une chose est sûre : la musique est toujours en lui. Contre la maladie, rester actif reste la meilleure arme. Il n’existe pas de moyen éprouvé pour empêcher la progression. Il est donc d’autant plus important d’avoir un but pour éviter l’atrophie et la dépression.


    Pat a décidé de ne pas vous accompagner en tournée. Par conséquent, vous avez fait appel à un autre batteur.


    Pat ne peut malheureusement pas jouer en public. La maladie ne cesse de progresser. En janvier, il disputait encore un match de base-ball mais au mois de juin, les tremblements de son pied droit sont devenus incontrôlables. Avec son accord, nous avons contacté Deen Castronovo (Journey) et Kenny Aronoff  (Chickenfoot) mais le premier avait un agenda chargé et le second de ne sait pas chanter alors que Pat est le second meilleur chanteur du groupe. Notre choix s’est finalement porté sur un musicien moins connu, Matt Starr (Ace Frehley). Billy Sheehan est monté sur scène avec le groupe de Ace lors d’un concert cette année. Il a été séduit par la performance vocale de Matt  sur « Love Gun ». Il y  a quelques jours, j’ai rejoint Paul Gilbert, Billy, Pat et Matt Starr dans un studio.  Nous avons joué « Daddy, Brother, Lover, Little Boy », « Green-Tinted Sixties Mind »,  « Addicted To That Rush » et « Take Cover ». Pat a coaché Matt. Il regardait « son » Mr. Big jouer des chansons pour lui. C’était une situation bizarre.


    Pat Torpey 2014

     

    Quels titres as-tu écrit pour le nouvel album ?


    J’ai composé le refrain de « Gotta Love The Ride » un rock rapide. J’ai activement collaboré à «  I Forget to Breathe », un blues rock psychédélique du style « Foxy Lady » de Jimi Hendrix. Il y a encore la ballade « The Man Who Has Everything », « Cinderella’s Smile » et ma préférée « Fragile » au tempo médium. Je me suis beaucoup impliqué dans cet album. Paul travaillait sur son disque (Stone Pushing Uphill Man) et Billy était en tournée avec Winery Dogs. Ils m’envoyaient leurs idées par téléphone ou par email. Malgré sa maladie, Pat m’a aidé en coulisse à rassembler le matériel et à choisir les chansons qui fonctionnaient bien. J’ai volontairement sélectionné des riffs orientés blues pour créer un album thématique. The Stories We Could Tell est un homage au son des 70s, à nos influences : Led Zeppelin, les Yarbirds, Jeff Beck, Spooky Tooth, Bad Company, Free... C’est une musique qui plaît même à la nouvelle génération.


    Pourquoi le titre ...The Stories We Could Tell (les histoires que nous pourrions raconter en français) ? Le personnage sur la pochette a-t-il une signification particulière ?

     

    Billy a trouvé le titre …The Stories We Could Tell. Il s’interrogeait sur la façon dont les fans percevaient  le groupe. Ils connaissaient certains pans de notre histoire mais pas nécessairement les moments les plus tumultueux. Chaque groupe vit avec des hauts et des bas. Comme c'est un morceau important nous avons choisi de donner ce nom à l'album. Pour ce qui est de la pochette, nous avons toujours eu des idées saugrenues. Souviens-toi du train sur Lean Into It, la tête de cet homme qui sort du bitume au moment du passage d’une voiture sur Bump Ahead sans oublier l‘incroyable pochette de Hey Man avec  l’épouvantail qui conduit ou le cochon ailé sur What If…. Ces iconographies laissent deviner que quelque chose va arriver. Pour le nouvel album, j’avais demandé à Larry, qui s’occupe du design nos pochettes, quelque chose de simple qui puisse suggérer « Oh mon Dieu, que se passe-t-il ici ? Il a trouvé la photo de cet étrange personnage qui me fait penser à un acteur de série B dont j’ai oublié le nom, avec ses yeux exorbités et sa fausse moustache. Le message passe rien qu’avec le regard. J’ai ajouté quelques impacts de balles pour rendre plus allégorique encore la pochette. C’est juste une plaisanterie mais l’image colle parfaitement à l’ambiance joviale de…The Stories We Could Tell.


    Ta voix est vraiment impressionnante sur cet album. Comment as-tu réussi à obtenir pareille performance ?
     

    Je te remercie pour le compliment. En fait  j’ai énormément joué avant d’entrer en studio avec Mr. Big. J'ai fait quelques concerts en solo puis j’ai enchaîné avec la tournée d'Avantasia, le projet de mon ami Tobias Sammet, pendant cinq mois.  A la maison, je passe mes journées à jouer et chanter. La puissance vocale sur l’album est certainement la conséquence du travail accompli au cours des derniers mois.

     

    Vous avez été épaulé par un nouveau producteur, Pat Regan. Vous n’étiez pas satisfait du travail de Kevin Shirley sur le précédent album ?


    Kevin Shirley a certainement fait du bon travail sur What if mais avec le recul le mixage final aurait pu être meilleur. Il manque un peu de consistance à mon goût. J’aime la façon dont Pat Regan a mixé le nouvel album. C’est un as de la prise de son et il a une approche différente. En studio, il y a quatre chefs : Paul, Billy, Pat et moi. Nous n’avions pas besoin d’un cinquième « Beatle » dans la pièce. Pat Regan est resté simple. Il donnait son avis en toute honnêteté. Il était vraiment là pour bosser avec nous et sortir le meilleur de chacun. Le résultat est excellent, cet album rayonne.


    Eric Martin 2014

     

    Il n’y a malheureusement pas de dates programmées en France et en Belgique pour la tournée.

    Nous avons prévu de donner plusieurs shows aux USA en 2015. Il se peut que nous revenions ensuite en Europe en fonction de l'accueil de l'album. Je ne peux donc pas m’avancer pour l’instant mais j'espère qu'il y aura d'autres dates qui viendront s'ajouter à celles déjà confirmées cette année. Billy doit également enregistrer un deuxième album avec The Winery Dogs. Nous devons tenir compte du planning de chacun.


    De ton côté, tu as booké une dizaine shows acoustiques dans de petits clubs en Angleterre au mois de décembre. Joueras-tu seul sur scène ?


    Absolument. Je fais ça depuis trois ans maintenant. Le répertoire sera constitué de chansons de Mr. Big, de titres issus de mes albums solos ou des reprises. Parfois, des amis viennent me rejoindre sur scène comme Bob Catley de Magnum que j’ai rencontré lors de la tournée avec Avantasia ou même des personnes du public.  Je raconte aussi des histoires, lance quelques vannes, il y a une ambiance très fun à chaque concert. 


    Te souviens-tu du premier passage de Mr. Big en France ?


    Eclaire-moi, était-ce avec Aerosmith ?

     - Non c’était le 28 mai 1991 au Palais des sports en première partie de White Lion.

    Ah oui, je me souviens très bien de ce concert ! Aujourd’hui Mike Tramp (chanteur de White Lion) est un chouette gars mais autrefois il était vraiment insupportable. Son groupe avait pris possession des trois loges,  si bien que nous avons dû nous changer dans le corridor. Alors que les portes ouvraient à 19 heures, on nous a demandé de débuter notre set à…18h30 ! Ce n’était pas très sympa. La tournée avec White Lion s’est déroulée dans une meilleure ambiance par la suite. Je suis d’ailleurs resté en contact avec James LoMenzo (basse)  et Greg D'Angelo (batterie) mais avec Mike, à l’époque ce n’était pas la grande entente.


    Lequel de ces deux Mr. Big préfères-tu, le méchant de Live and Let Die (James Bond) ou le celui de la série Sex and the City interprété par Chris Noth ?


    Oh bon sang ! J’aime ce type de questions. (Rires) Le personnage de Sex and The City  est un playboy qui baise tout ce qui bouge mais qui va finalement sauter le pas et se marier.  Je préfère le bad guy de Live And Let Die. Cela doit être bien plus amusant de jouer dans un James Bond que dans Sex and the City. 


    A propos de cinéma, Mr. Big avait enregistré deux titres pour la bande-son de « Navy Seals (les meilleurs) ».


    Un très bon souvenirs. J’avais composé la chanson « Strike Like Lightning », (il chante) Strike like lightning the thunder in my eyes. Nous avons aussi interprété « Shadows » une chanson qui parle de l’état limite ou bordeline. C’était très amusant même si ce film de guerre lui n’avait rien de marrant. Charly Sheen était l’un des personnages principaux de ce long métrage. Il est malheureusement sorti au moment du déclenchement de la guerre du Golfe (1990). C’était le pire timing ! 


      Mr. Big The stories We Could Tell

     

    Mr. Big

    The Stories We Could Tell 

     Frontiers / Harmonia Mundi

     Hard Rock

     

    Ce septième album de Mr. Big est digne du talent de ses musiciens. Tout en faisant ressortir leurs influences soul et blues, Billy Sheehan, Paul Gilbert, Pat Torpey, et Eric Martin impressionnent par leur énergie. « I Forget To Breathe », « Satisfied », « The Light Of Day» ou « It’s Always about that Girl » traduisent cette prise de son vitaminée. Gilbert fait virevolter ses notes avec hargne et doigté sur fond de rythmique implacable (« Gotta Love The Ride », « The Monster In Me ») tandis que longiligne Eric Martin mène la danse habilement et ardemment avec une voix bluesy exceptionnelle. Pour les fans de la première heure, Mr. Big n’a pas abandonné les splendides ballades : « The Man Who Has Everything », « Just Let Your Heart Decided »  et surtout le très beau « Eastwest » composé par Pat Torpey qui a aussi terminé les parties de batterie avec beaucoup de courage. Le groupe célèbre sur The Stories We Could Tell ses racines musicales. Mr. Big revient aux « basiques » et à son « Basic... Instinct » ! 

    [Ph. Saintes] 


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  •   ACE FREHLEY

     2014 : l’odyssée de l’esp…Ace


    Les envahisseurs: ces êtres étranges venus d'une autre planète. Leur destination: la Terre. Leur but : en faire leur univers. David Vincent n’est pas le seul à les avoir vu. Ace Frehley, alias le Spaceman, aussi y croit dur comme fer. Consacré au Rock N’ Roll Hall of Fame, en avril dernier, l’ancien soliste de Kiss revient à l’avant plan avec un solide skeud histoire de démonter à tous qu’il s’est définitivement débarrassé de ses vieux « démons ». Amis terriens, méfiez-vous, l’invasion ne viendra peut-être pas de mars ! [Entretien avec Ace Frehley (Chant, guitare) par Philipe Saintes - Photos : DR ]

      

    Ace 2014


    Ace, quelle différence vois-tu entre  Space Invader et ton effort solo précédent Anomaly sorti en 2009 ?


    Mes fans ont trouvé que le jeu de guitare sur Anomaly n’était pas assez heavy. J’ai réécouté plusieurs fois mon album solo de ’78, avec lequel j’ai rencontré un très grand succès. A l’époque, j’avais tellement de chose à prouver à tout le monde. J’ai essayé d’intégrer des éléments de ce disque devenu culte sur Space Invader. Celui-ci est plus puissant et plus spontané qu’Anomaly. J’espère en tout cas avoir répondu à l’attente du public. Quand je suis impliqué dans un processus de création musicale, j'écoute toujours ce que j'ai déjà composé auparavant pour avoir une base de référence. Au-delà de cet aspect technique, j'ai toujours eu l'intime conviction que l'on ne devrait réaliser uniquement que des albums que l'on voudrait soi-même acheter, que l'on prendrait soi-même un immense plaisir à écouter.


    Tu as fait appel à de nouveaux musiciens pour ce disque.


    Jusqu’à présent Anton Fig figurait sur tous mes albums solos. Cette fois, j’ai invité Matt Starr (Mr. Big, Burning Rain), un musicien décidé et volontaire. Nous avons joué comme un bloc, du moins, pour les prises de batterie et les basic tracks de basse et de guitare, à Turlock, en Californie, à quatre heures de route au nord de Los Angeles. J’adore vraiment cet endroit. Turlock est une communauté agricole. Un de mes amis a construit un studio d’enregistrement là-bas. J’ai visité l’endroit l’été dernier et j’ai vraiment été impressionné. C’est le lieu idéal pour travailler, sans être distrait. Je m’y sentais débordant de créativité. Pour revenir à ta question, Chris Wyse (The Cult) joue de la basse sur deux morceaux « What Every Girl Wants » et « Starship ». Chris  et Scot Coogan (Matt Starr vient de rejoindre Mr. Big) m’accompagneront sur scène. Je cherche actuellement un guitariste rythmique pour compléter le line-up de la tournée. 


    Ce qui m’a le plus impressionné à l’écoute de ce dernier album, c’est ta voix, que le temps qui passe n’a pas altéré.


    Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, je ne fais pas d'exercice pour améliorer ma voix. Je ne m’exerce pas non plus à la guitare. La dernière fois que je suis monté sur scène, c’était en avril dernier à la House of Blues de LA, lors d’un concert hommage à John Entwistle et Keith Moon des Who. A part cela, je n’ai plus tourné depuis au moins 2 ans. Je suis moi-même étonné par la texture de voix sur Space Invader qui est pratiquement la même que sur le 1er album.  


    L’intro de la chanson « Immortal Pleasures » commence avec un extrait du film Forbidden Planet (Planète interdite), un vieux film des années ‘50. Un clin d’œil à ta passion pour la science-fiction.


    C’est vrai (rires). Je cherchai un truc entraînant pour débuter ce morceau car je n’étais pas satisfait de mon intro de guitare. J’ai opté pour un peu de fantaisie tout en me faisant plaisir. Forbidden Planet est l’un de mes films de science-fiction préférés. L’intro est vraiment fabuleuse. Sur « Starship » on peut entendre une conversation piratée d’un astronaute de la mission Apollo et le centre de contrôle de la NASA. J’ai découvert ce son sur YouTube et je l’ai immédiatement envoyé à Warren Huart qui était en train de terminer le mixage de l’album.  

      

    Tu reprends la chanson « The Joker » du Steve Miler Band sur l’album. Elle semble avoir été écrite pour toi ?


    C’est vrai, je suis une sorte de joker (littéralement : farceur), le boute-en-train de Kiss (rires).  Au départ, l’idée est venue de ma maison de disque. Je trouvais que cette chanson n’était pas assez heavy pour l’album mais je me suis souvenu de l’enregistrement de New-Yok Groove sur mon premier LP, qui était également un morceau à part. J ’ai maquetté rapidement une version du « Joker » à la maison avec une boîte à rythme avant de retravailler le morceau en studio avec Matt. J’ai changé quelques paroles et le morceau sonne beaucoup plus rock que la version originale.


     Ace Frehley 2014

     

    As-tu composé cet album seul ?


    Rachael Gordon ma fiancée a co-écrit deux chansons, « Change » et « Immortal Pleasures ». J’ai écrit « Gimme A Feelin » avec mon assistant John Ostrosky (Note : co-auteur de l’autobiographie de Ace No Regrets). Enfin, un vieil ami de New-York, Chris Cassone a collaboré avec moi sur « Past The Milky Way ». J’ai écrit le matériel en quelques semaines à l’exception de « Starship » qui date de 2004. J’ai longtemps travaillé sur ce morceau pour en arriver à la version qui figure aujourd’hui sur l’album. .


    La pochette de l’album, signée Ken Kelly, c’est un cadeau aux fans de la première heure de Kiss.


    Je suis resté en contact régulier avec Ken. L’idée de lui confier la réalisation d’une pochette germait depuis plusieurs années dans mon esprit. Lorsque j’ai trouvé le titre Space Invader, la 1ère chose à laquelle j’ai pensé est mon personnage sortant d’un vaisseau spatial. Faire appel à Ken devenait un choix évident. Je lui ai envoyé une ébauche réalisée avec photoshop. Une ne semaine plus tard, il m’a appelé pour me dire que le dessin était terminé. Ken a illustré à merveille la thématique de l’album.  


    Avec des chansons comme « Space Invader », « Past The Milky Way » et « Starship », tu entretiens le mythe du « Spaceman ». Es-tu réellement fasciné par les extraterrestres ?


    Absolument. Je suis entièrement convaincu que des extraterrestres ont visité la planète terre au cours des siècles et ont eu des relations sexuelles avec des humaines. C’est ce qui a permis de faire avancer la civilisation plus rapidement. Ma conclusion est que la vie arrive continuellement sur Terre depuis l'espace.


    Et sur notre bonne vieille terre, quels sont tes projets ?


    J’espère débuter la tournée prochainement aux Etats-Unis. J’ai reçu des propositions d’Australie et d’Europe. Je n’ai plus joué en France depuis des lustres. J’espère vraiment pouvoir donner quelques concerts chez-vous. Et puis, j’ai commencé à écrire un deuxième livre, qui contiendra de nombreuses anecdotes de tournées. Je n’ai pas eu le temps de les ajouter dans le premier en raison de la deadline imposée par l’éditeur. L’année prochaine, j’envisage de sortir un album entièrement composé de reprises avec des potes : Slash (Guns N’ Roses), Mike McCready (Pearl Jam), Lita Ford et d’autres dont je communiquerai prochainement les noms. Je compte aussi inviter Gene Simmons. Depuis la cérémonie de Rock N’Roll Hall Of Fame à New-York, nous nous sommes passés trois au quatre coups de fils. Nous avons certes quelques différents mais il ne faut pas toujours prendre au sérieux tous les propos venimeux postés sur internet.


    A propose du Rock N’ Roll Hall of Fame, qui a récompensé cette année le line-up d’origine de Kiss, tu es le seul membre à avoir répondu aux journalistes présents, à l’issue de l’intronisation. Ce rôle de « porte-parole » était une décision  collective ?


    Non, en fait après la séance photos qui à suivi, Gene avait vraiment l’envie de rester mais Paul (Stanley) lui a jeté un regard qui sous entendait « sortons d’ici ». Paul n’avait pas envie de répondre aux médias car il était fâché avec les organisateurs. Je me suis alors retourné et j’ai constaté que Peter (Criss) s’était lui aussi éclipsé. La presse semblait plus s’intéresser à moi ce soir-là (rires). J’ai passé un très bon moment et j’ai savouré cette belle récompense. 

     

    Ace Frehley 2014 (2)


     

    As-tu lu les autobiographies de Paul et Peter ?


    J’ai parcouru le livre de Paul. On y trouve des choses intéressantes et d’autres plus étonnantes. Il donne l’impression d’être le seul responsable du succès de Kiss (rires). Ce qui me dérange le plus c’est sa façon de rabaisser Peter Criss. Je trouve cela dommage. L’ouvrage de Peter est plus cru que le mien sur les questions relatives aux dépendances. 


    L’Allemagne a gagné la Coupe du Monde de football, en juillet. Tu dois être content si l’on se réfère à tes origines.


    Ah, j’aime regarder le football. J’apprécie de plus en plus ce sport. Lorsque je tourne en Europe, il n’y a pas de baseball ou de football américain à la télé. Je me suis donc laissé aller à regarder des matches de soccer. Je trouve ce sport  vraiment spectaculaire et distrayant. J’ai suivi quelques matches de la Coupe du Monde mais pas la finale. Quel est le score final ?

    Allemagne – Argentine : 1-0

    Fantastique !


    N’as-tu jamais songé à reformer le Frehley’s Comet avec Tod Howarth et John Regan ?


    Non. Je ne sais pas d'où sortent ces rumeurs, mais cela ne m’a jamais traversé l’esprit. C’est du passé pour moi. (°)


    (°) Tod Howarth nous a confirmé que Ace avait été approché indirectement pour une reformation du groupe à l'occasion du 25è anniversaire de la sortie de l'album Frehley's Comet. Ace qui préparait son nouvel album, a décliné l'invitation de anciens camarades.

     

    Tod et John ont un nouveau groupe aujourd’hui. Ils interprètent même des chansons du Comet en concert. Tu en penses quoi ?

     

     

    Je n’étais pas au courant. Quel est le nom du groupe ?

     - Four By Fate. Tes anciens comparses ont enregistré une nouvelle version de « Breakout » pour un album caritatif A World Without Heroes. Tu peux entendre cette version sur You Tube.

     - Cool ! Je vais aller voir ça.

     

    D’après une source sur internet, tu aurais produit la 1ère démo de Wasp en 1982, pendant que Kiss enregistrait Creatures of The Night . Vrai ou faux ?


    Totalement faux !


    Envisages-tu de sortir un jour un coffret avec des titres rares et inédits, qui n'ont pas trouvé leur place sur un album. Je pense à des chansons comme « I Got The Touch », « Wired Up » ou  « Back Into My Arms ». 


    Je ne sais pas. C’est possible. Pour l’instant je me focalise sur l’album suivant. J’ai dans une armoire près de 200 enregistrements. Certains titres n’ont jamais été entendus. Il me faut cependant transférer ces casettes et bandes audios sur un 24 pistes puis les numériser. C’est un fameux travail. Mon prochain album doit sortir fin de l’année prochaine ou début 2016. Le box-set sera probablement l’étape suivante.


     Ace et Phil de Fer

    © Phil de Fer 

     

    Tu as récemment déclaré que les premiers albums de Kiss n’étaient plus compétitifs au niveau du son en tenant compte des techniques modernes. Ne penses-tu pas qu’ils devraient ressortir dans une version sonore améliorée ?


    C’est une idée intéressante. J’aimerais vraiment remasteriser nos trois premiers albums avec de la réverbe numérique et d’autres effets pour leur donner une nouvelle jeunesse. Je suis certain de pouvoir faire un boulot formidable mais je ne pense pas que Kiss m’autorise à le faire (rires).


    Que penses-tu du remastering de Destroyer (Destroyer Resurrected) réalisé par Bob Ezrin ?


    Je n’ai pas écouté cette édition remixée. Peux-tu m’en dire plus ?

     - L’album est sorti il y a deux ans avec la pochette qui était prévue à l’origine en ’76. Bob a surtout retrouvé dans les bandes originales, une version de « Sweet Pain » avec ton solo de guitare.

     - Tu en penses quoi ?

     - C’est un bon solo, différent de celui de Dick Wagner.

     - Tu sais pourquoi ils ont utilisé celui de Dick sur le disque ? Il voulait tout simplement me donner une leçon parce que j’avais quitté une séance d’enregistrement. C’était une réaction puérile de leur part. 


    Es-tu plutôt optimiste ou pessimiste en ce qui concerne le futur de l'industrie musicale, et plus largement en ce qui concerne le futur d'une musique grâce à laquelle les artistes peuvent subsister ?

      

    J’ai grandi à l’époque du disque vinyle. J’ai ensuite vu l’arrivée des cartouches huit pistes, des casettes, du CD et et enfin le téléchargement. Je préfère toujours le support physique. Au bout du compte, en tant qu'artiste, je pense qu'il est essentiel de s'adapter aux formats de diffusion, c'est inévitable. Tout est bon tant que je peux vendre ma musique (rires). Je suis heureux du nouveau boom du vinyle. Nous allons sortir Space Invader en disque, un double album avec trois titres sur chaque face. L'artwork est magnifique ! Je pense que la version vinyle va bien se vendre.

     

     

    Ta relation avec ta fille, Monique, est très fusionnel. Elle chante notamment sur « A Little Below the Angels », un titre d’Anomaly. Que fait-elle aujourd’hui ?

      

    C’est amusant que tu m’en parles car je l'ai appelée il y a une heure. Elle habite et travaille à Los Angeles. Je réside pour l’instant à San Diego mais Rachel et moi comptons déménager à LA prochainement. Monique est ravie de cette décision.

     


    Tu as été intronisé au Rock N’ Roll Hall of Fame et réalisé un nouvel album. On peut dire que Ace Frehley est un homme heureux en 2014 ?


    Je suis satisfait pour des tas de raisons. Ma carrière connaît un nouveau bond en avant, sur le plan sentimental, la vie est merveilleuse et je n’ai plus touché à une goutte d’alcool depuis 7 ans. Oui, je suis heureux d’être Ace Frehley aujourd’hui.


    Merci, Ace. Je suis convaincu que Space Invader va faire un carton.

     

    Merci, Philippe !

     

     

    Ace Frehley - Space Invader

     

    ACE FREHLEY

     Space Invader

     Hard-Rock

     Steamhammer / SPV


    Un rapide coup d’œil sur la pochette et l’on sent déjà que ce bon vieux Ace a envie de faire plaisir aux plus ardents fans de Kiss. Ce multi-instrumentiste accompli (il chante, assure les backing-vocaux, joue de la guitare, de la basse et produit l’album) va au-delà de la simple démonstration, il « communique » avec sincérité. Le titre autobiographique « Change », co-écrit avec son amie Rachael Gordon, témoigne de la positive métamorphose du fils de l’Espace. L’ancien compagnon de route de Paul Stanley et Gene Simmons, possède un sens inné de la mélodie qui se superpose à merveille sur des rythmiques sèches et des refrains entraînants (« Space Invader, « Toys »). Quelques réminiscences des temps héroïques (« I Wanna Hold You », « What Every Girl Wants ») côtoient des compositions plus surprenantes dont le complexe et hypnotique « Into The Vortex » porté par une basse Fender Précision tandis que la Gibson Les Paul glapit sur « Gimme A Feelin’ », teigneux à souhait. On notera également une reprise fumante de « The Joker » du Steve Miller Band. Enfin, l’instrumental « Starship » vient calmer l’atmosphère bouillonnante de cet album. Frehley a commis plus d’une bêtise dans sa vie mais un Ace qui ne titille plus de la bibine, pique là où il faut. [Ph. Saintes]


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  • Richie Kotzen

     

    Richie Kotzen a notamment joué avec Poison, Mr. Big et plus récemment le power trio The Winery Dogs, mais je dois l’avouer mes connaissances sur sa carrière solo sont plutôt minces. Pourtant ce guitariste/chanteur a réalisé pas moins de quinze albums sous son nom. Allez voir la bio du  gaillard, c’est assez impressionnant. Sa réputation a en tout cas attiré ma curiosité. Je me suis donc rendu au Spirtit of 66, le club mythique de Francis Géron, à Verviers, où l’on vend encore de vrais billets de concert à l’effigie de l’artiste, pour le plus grand bonheur des collectionneurs. Richie, armé de sa Fender, a laminé avec une efficacité et un cynisme digne de Zappa tout un patchwork musical allant du heavy au funk, en passant par le blues et le jazz fusion. Sa musique est une véritable fête pour les oreilles. Accompagné à l’énergie par un bassiste impressionnant d’aisance et un batteur au groove radical, Kotzen en a mis plein les pupilles à ses fans. Il possède, il est vrai, une voix digne des meilleurs chanteurs de soul et rock et une descente de cordée ahurissante. Les meilleurs moments de ce concert furent les «  War Paint »,  « Help Me », « Fooled Again », « What If » avec Richie seule sur scène ou « You Can’t Save Me ». Le six-cordistes de Reading (Pennsylvanie) n’est peut-être pas une bête de scène mais les doigts, eux, courent toujours. A la fin du show, il ne me restait plus qu’à acquérir le double CD The Essential Richie Kotzen pour rattraper mes lacunes. Reviens quand tu veux, mec !


    Phil.


    Richie Kotzen : Spirit of 66 (3)

    Richie Kotzen band

    Richie Kotzen band 2

    Richie Kotzen : Spirit of 66 (3)

     Phil de Fer et Richie Kotzen

    Copyright Phil de Fer © 2014


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  • Asia-High Voltage

    ASIA

     

    High Voltage

     Frontiers / Harmonia Mundi

     Rock Progressif

    Enregistré (et filmé) le 24 juillet 2010 lors du festival High Voltage, à Londres ce CD/DVD immortalise le premier disque du line-up d’origine, joué ici « live » dans son intégralité. Le groupe avait cassé la barque au moment de la sortie de Asia : numéro 1 dans les charts américains (1982) et élu « album de l'année » par la revue Billboard. Ces vieux routards ont pris l’habitude de nous flatter agréablement l’oreille à chacune de leurs pontes créatrices. Sur scène, les Britanniques allient sophistication et simplicité. Pas d’esbroufe sur cette plaque, la musique se suffit à elle-même : tranquille John Wetton trace avec naturel les contours lyriques et gracieux de quelques fleurons (« Only Time Will Tell », « Wildest Dreams », « Time Again »), le claviériste Geoff Downes maîtrise également son art avec une décontraction déconcertante, sublime même sur « Soul Survivor » et « Cutting It Fine ». Carl Palmer y va à son tour d’une démonstration à la batterie sur « Her Comes The Feeling ». Asia a injecté quelques titres plus récents, « An Extraordinary Life » (2008) ou « I Believe » (2010) mais c’est le tube interplanétaire « Heat Of The Moment » que l’ensemble du public reprend en cœur à la fin du concert, de quoi faire frissonner les plus récalcitrants. Un Album indispensable pour tous les fans du groupe puisqu’il marque la fin de l’ère Steve Howe. [Ph. Saintes 

     


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  • Paul Gilbert : album solo

    PAUL GILBERT
     "Stone Pushing Uphill Man"
    le nouvel album solo du guitariste de MR Big et Racer X
     

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  • Un faiseur de tubes s'est éteint ! Jimi Jamison, chanteur du groupe Survivor est décédé dimanche. La nouvelle a été confirmée au Los Angeles Times par son agent Sally Irwin. Agé de 63 ans, le musiciena succombé à une crise cardiaque dans sa maison de Memphis, Tennessee.

    Après avoir collaboré avec Cobra et Target, Jimi Jamison a rejoint Survivor en 1984. Il est à l'origine de tubes écrits pour le cinéma: Burning Heart pour Rocky IV et The Moment of Truth, entendu dans Karaté Kid.

     Jimi Jamison

    Il s'est ensuite lancé dans une carrière solo, ajoutant é à son répertoire un autre tube télévisuel, I'm always here, générique mondialement connu de la série Alerte à Malibu.

    Survivor avait donné quelques concerts cette année et avait prévu de jouer en Europe cet automne.

    Le sympathique chanteur nous avait accordé une interview en 2011 à l'occasion de la sortie de l'album Kimball/Jamison : 

     http://phil-de-fer.eklablog.com/interview-jimi-jamison-survivor-a29373264

     So long Jimi ! 

    Phil de Fer

     


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